Invité de la radio nationale Alger chaine 3 à l’émission « Invité de la Rédaction » de ce lundi, Abderrahmane Achaïbou, membre fondateur de l’Association des constructeurs et concessionnaires automobiles (AC2A) et PDG du groupe Elsecom/Kia, déclare que depuis le début des activités de l’assemblage automobile en Algérie, l’économie du pays n’a pas profité de ce secteur,  celui-ci en veut pour preuve « le manque à gagner » causé au Trésor public par ces types d’opérations, en même temps que les prix prohibitifs auxquels sont cédés ces véhicules.

Avançant le chiffre de 3,7 milliards de dollars dépensés pour 180.000 voitures importés M. Achaïbou impute cette « gabégie » à « l’ère de Bouchouareb », l’ex-ministre de l’Industrie, qui en son temps, rappelle-t-il, n’avait fait bénéficier les activités de montage qu’à une seule entreprise, en l’occurrence l’entreprise Renault.  

Expliquant en quoi les montages de véhicules ne sont pas rentables, l’intervenant explique que ceux-ci sont montés puis démontés par leurs fabricants puis ensuite remontés en Algérie, engendrant autant de surcoûts.  

Il signale, par ailleurs, que le cahier des charges, datant de 2015 et relatif à l’importation de véhicules neufs, « amendé deux mois après », permettait, sous des prétextes de sécurité, de rajouter pour environ 1.500 dollars d’équipements, pas nécessairement indispensables » sur ces derniers, contribuant d’autant à augmenter d’environ 40% leurs coûts.

Si, indique-t-il, nous avions fait en sorte d’utiliser rationnellement les 3,7 milliards de dollars consentis auparavnt, nous aurions pu importer 300.000 automobiles et protéger, en même temps, les 100.000 emplois, perdus depuis. 

Face à la crise économique à laquelle est confrontée l’Algérie, l’invité propose, pour des besoins d’économie, de stopper l’importation et le montage de véhicules de grosse cylindrée et autres 4/4, en échange de chacun d’entre eux, il est possible, selon lui, de ramener trois automobiles.