La Délégation nationale de sécurité routière a présenté, mercredi à Alger, un exposé sur un test psychotechnique informatisé pour les candidats au permis de conduire et au certificat d’aptitude professionnelle pour le transport de personnes et de marchandises.

« Ce test qui permet de déterminer les aptitudes à la conduite des candidats à travers l’évaluation de leurs capacités cognitives et de leurs réflexes psychomoteurs s’inscrit dans le cadre de la révision de tous les textes réglementaires régissant la sécurité routière, conformément aux instructions du Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, quant au durcissement des mesures à l’encontre de tout comportement criminel dans la conduite automobile, notamment en ce qui concerne les moyens de transport collectif et scolaire », a précisé Ahmed Nait El-Hocine, le chargé de la Délégation nationale de sécurité routière.

« Pour la réalisation de ce test psychotechnique, en vigueur dans de nombreux pays, nous avons proposé de faire appel à la société DIGINOV qui est spécialisée dans ce domaine en Algérie », a-t-il dit.

Soulignant que la Délégation nationale de sécurité routière s’employait à trouver les meilleurs moyens de réduire les accidents de la route, le responsable a indiqué que ce test « encore à l’essai » permettra, à l’avenir, de rendre obligatoire l’évaluation des capacités cognitives et des réflexes psychomoteurs des conducteurs, notamment professionnels, avant l’obtention du permis de conduire.

Le non respect du code de la route par certains conducteurs, à l’origine d’un grand nombre d’accidents mortels, nous amène à nous interroger sur les raisons de tels comportements, a affirmé M. Nait El-Hocine, estimant que le recours à ces tests psychotechniques nous permettra de savoir si ces comportements sont liés à leurs capacités cognitives et à leurs réflexes psychomoteurs.

A ce titre, « nous avons invité l’ensemble des acteurs concernés par la sécurité routière à évaluer ce test et à en mesurer l’efficacité en termes de réduction du nombre d’accidents de la route afin de l’adopter en Algérie », a poursuivi le responsable.

Pour sa part, le directeur technique de ladite société, Kamal Korso a affirmé que le test psychotechnique réalisé à partir d’un appareil bien déterminé permet de « détecter un manque de reflexe ou d’évaluer le niveau de concentration chez les sujets examinés, en ce sens où il les soumet à une forte pression, voire à une situation de stress dans un examen similaire au simulateur de conduite pour évaluer leur capacité à adopter les bons gestes dans une situation donnée que pourrait rencontrer un conducteur », ajoutant que les personnes qui échouent dans l’examen « seront interdits de conduite, notamment les chauffeurs de camions, de bus et d’engins », dont la maîtrise exige une grande prudence et un reflexe rapide.

Ledit test a donné des résultats probants dans plusieurs pays, a-t-il poursuivi, arguant que les personnes admises étaient moins exposées aux risques et problèmes.

Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avait ordonné, lors de la réunion du Conseil des ministres tenue le 3 février dernier le durcissement, de concert avec le ministère de la Justice, des mesures rigoureuses à l’encontre de tout comportement criminel dans la conduite, notamment en ce qui concerne les moyens de transport collectif et scolaire.

Dans ce sens, il a instruit le recours aux moyens modernes de contrôle à distance de la vitesse, mettant en avant la nécessité de passer à la double dissuasion en vue de préserver les vies humaines.

Le Président a ordonné également la mise en place de l’éclairage public au niveau des voies expresses et l’inspection régulière de la signalisation routière.

Dans le même sens, il a demandé la prise de mesures juridiques adéquates pour la criminalisation du comportement des conducteurs de bus de transport public et scolaire, en cas de faute humaine par négligence, imprudence ou irresponsabilité. Ces mesures doivent concerner également les employeurs qui recrutent des conducteurs sans s’assurer, au préalable, de leur état de santé psychologique et psychiatrique et de leur parcours professionnel.