Le constructeur de Hangzhou signe un premier semestre spectaculaire. Ses revenus bondissent, ses livraisons explosent, et Geely s’installe désormais à la deuxième place du marché chinois, devant Volkswagen mais toujours derrière BYD. Dans le même temps, l’entreprise de Li Shufu accélère sa restructuration, avec un chantier majeur : la privatisation de sa marque Zeekr.
Un semestre record
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : +27 % de chiffre d’affaires, soit 150,3 milliards de yuans (17,3 milliards d’euros). Les livraisons progressent encore plus vite, avec une envolée de 47 %. Geely franchit ainsi une étape décisive et s’impose comme le dauphin de BYD, reléguant Volkswagen derrière lui sur le podium chinois.
Cette réussite n’a pourtant pas séduit la Bourse. À Hong Kong, l’action Geely a reculé de 1,8 %. Les investisseurs restent prudents face à un environnement tendu : guerre des prix prolongée, réglementation plus stricte, subventions réduites. Une défiance qui tranche avec la hausse de plus de 25 % enregistrée par le titre depuis janvier.
La guerre des prix et l’ombre de BYD
Le contexte reste féroce. Les constructeurs chinois s’affrontent dans une compétition acharnée autour du véhicule électrique, chacun cherchant à gagner du terrain alors que les aides publiques s’estompent. Dans ce climat, la performance de Geely prend un relief particulier : en juillet, l’écart de livraisons avec BYD n’était que de 61 000 unités, le plus faible depuis près de trois ans.
La dynamique est claire. Sur six mois, BYD croît de 33 %, Geely de 27 %. L’écart persiste, mais la cadence se rapproche, et le challenger semble désormais capable de coller au rythme du leader.
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Restructuration à marche forcée
Li Shufu, fondateur et président, accélère la réorganisation de son empire automobile. Zeekr, la marque premium électrique du groupe, est au centre de la manœuvre. Geely prévoit sa privatisation, une opération qui verrait son patron, Andy An, promu directeur général du groupe. Le projet doit être validé d’ici le 15 septembre par les conseils de Geely Auto et de Zeekr.
Parallèlement, Zeekr absorbera Lynk&Co, pour 6,4 milliards de yuans. Mais cette opération a fait bondir la dette totale du groupe de 162 %, à 19,9 milliards de yuans fin juin. Un chiffre qui souligne le poids des restructurations en cours, mais aussi la volonté de Li Shufu de bâtir un ensemble plus intégré et plus efficace.
Des fragilités à l’international
Tout n’est pas positif. Les exportations ont reculé de 8 % au premier semestre, pénalisées par la Russie qui a relevé ses droits de douane et par une demande mondiale affaiblie. À cela s’ajoute une révision comptable appliquée rétroactivement : elle a fait baisser le bénéfice net de 14 %, à 9,3 milliards de yuans.
Malgré ces signaux mitigés, Geely continue d’afficher une trajectoire solide. Les analystes restent confiants, misant sur les prochains lancements de produits — la Galaxy A7 et le Zeekr 9X — pour entretenir la dynamique et poursuivre le rapprochement avec BYD.