Dans la brume matinale de Morimachi, une petite ville de la préfecture de Shizuoka, l’usine Yamaha s’éveille. Mais aujourd’hui, ce n’est pas le vrombissement habituel des moteurs qui attire l’attention. C’est une annonce qui pourrait bien révolutionner l’industrie : Yamaha Motor s’apprête à construire une installation de test pour l’utilisation de l’hydrogène dans ses processus de fonderie.
« C’est un pas de géant vers un avenir plus vert« , déclare Hidaka Yoshihiro, président de Yamaha Motor, les yeux brillants d’enthousiasme. « D’ici 2025, nous commencerons à développer des technologies pour fondre l’aluminium avec de l’hydrogène. C’est du jamais vu à cette échelle.«
Dans les ateliers, l’excitation est palpable. Takeshi Yamamoto, ingénieur en chef du projet, nous guide à travers les futures installations. « Voyez-vous cet espace ? C’est ici que nous installerons les nouveaux fours à hydrogène. Ils seront capables de générer une chaleur intense, tout en réduisant considérablement nos émissions de CO2.«
Mais pourquoi l’hydrogène ? « L’électrification n’était pas adaptée pour la fusion, qui nécessite énormément de chaleur« , explique Yamamoto. « L’hydrogène offre une alternative prometteuse aux combustibles fossiles.«
Cette initiative s’inscrit dans un plan ambitieux. Yamaha vise la neutralité carbone sur l’ensemble de sa chaîne d’approvisionnement d’ici 2050. Un défi de taille, mais qui suscite l’adhésion des employés.
« C’est excitant de participer à un projet aussi novateur », confie Yuki Tanaka, jeune ingénieure fraîchement diplômée. « On sent qu’on contribue à quelque chose d’important. »
À l’extérieur de l’usine, les habitants de Morimachi observent ces développements avec un mélange de curiosité et d’espoir. « Yamaha est le cœur économique de notre ville », explique Hiroshi Sato, propriétaire d’un restaurant local. « Si leur projet réussit, c’est toute la région qui en bénéficiera. »
Cependant, des défis subsistent. Le professeur Kenji Watanabe, expert en technologies de l’hydrogène à l’Université de Tokyo, reste prudent : « La production d’hydrogène vert à grande échelle reste coûteuse. Yamaha devra innover pour rendre ce procédé économiquement viable. »
Alors que le soleil se couche sur Morimachi, l’usine Yamaha continue de bourdonner d’activité. Dans ses murs se prépare peut-être l’avenir de l’industrie automobile. Une chose est sûre : tous les yeux seront rivés sur cette petite ville japonaise dans les années à venir.
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