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Cet ex-animateur emblématique de TOP GEAR tire sa révérence

Quentin Willson de Top Gear tire sa révérence

C’est une page qui se tourne dans l’histoire trépidante de la télévision automobile britannique. Quentin Willson, ce visage familier des années 90 sur Top Gear, l’animateur au sourire contagieux et à l’œil aiguisé pour les pépites d’occasion, nous a quittés samedi 8 novembre, à l’âge de 68 ans.

Atteint d’un cancer du poumon fulgurant, il s’est éteint paisiblement, entouré de sa famille, comme l’a annoncé un communiqué laconique mais poignant. « Un trésor national », ont écrit ses proches, soulignant comment cet homme a insufflé la passion des moteurs – du vrombissement des thermiques à l’hum d’électriques – dans les foyers du Royaume-Uni et au-delà. Derrière les hommages qui pleuvent, c’est une ère qui s’achève : celle d’un journalisme auto accessible, militant, loin des paillettes d’aujourd’hui.

Une carrière forgée dans le chrome et les plateaux TV : De Leicester à la gloire des bolides

Né le 23 juillet 1957 à Leicester, fils d’un pionnier du décryptage à Bletchley Park, Quentin Willson n’était pas prédestiné aux plateaux télé. Pourtant, en 1991, il débarque sur la BBC pour co-animer l’original Top Gear, aux côtés de Jeremy Clarkson, Tiff Needell et Vicki Butler-Henderson. Willson, avec son bagout d’expert en voitures d’occasion, devient vite le « docteur » de l’émission : il dissèque les rouilles, négocie les prix et déniche les affaires en or, transformant un simple test routier en leçon de vie pour le quidam. Pendant une décennie, jusqu’en 2001, il incarne ce Top Gear pré-Clarkson, plus éducatif que spectaculaire, qui éduque une génération à ne pas se faire plumer chez le garagiste.

Quentin Willson - Top Gear
Quentin Willson – Top Gear

Après le naufrage de l’émission BBC, Willson rebondit sur Channel 5 avec Fifth Gear, où il impose son style : factuel, passionné, sans chichis. Il y officie jusqu’en 2005, tout en multipliant les apparitions – Britain’s Worst Driver, The Car’s the Star, et même un passage éclair sur Strictly Come Dancing en 2004, où il décroche le dubious honneur du score le plus bas de l’histoire (12 points sur 40). Mais Willson, c’est avant tout un journaliste de l’ombre : auteur de livres comme Ultimate Classic Car (1995), il alerte dès les années 90 sur les surcoûts des autos neuves au Royaume-Uni par rapport à l’Europe, forçant la Commission européenne à agir via des régulations anti-cartel. Un militant dans l’âme, déjà.

Le combat d’un routier : FairFuel et l’électrique, ses dernières batailles gagnées

Si Willson a marqué les esprits, c’est aussi par ses coups de gueule hors antenne. Lancée en 2004, sa campagne FairFuelUK – pour geler la taxe sur les carburants – a sauvé les Britanniques de milliards en évitant des hausses successives. « Quentin a mis les gouvernements au pied du mur », témoigne un proche dans les colonnes du Daily Mail. Plus récemment, il s’est mué en apôtre de l’électrique avec FairCharge, plaidant pour des bornes abordables et des incitations fiscales pour démocratiser les VE. « De la combustion à l’électrique, Quentin a apporté la joie du moteur dans nos salons », résume sa famille, qui évoque un « vide impossible à combler ». Basé à Stratford-upon-Avon, marié à Michaela, père de Mercedes, Max et Mini, grand-père adoré de Saskia, Xander et Roxana, il vivait pour sa tribu et ses causes.

Son décès, si précoce, interroge : comment un non-fumeur comme lui succombe-t-il si vite à un cancer du poumon ? Les sources médicales évoquent un diagnostic tardif, typique de cette maladie sournoise. Et dans un milieu où le tabac collait autrefois aux sponsors, c’est un rappel cruel que la route est impitoyable, même pour les pros du volant.

Les adieux d’une famille TG : Clarkson, May et les autres, émus aux larmes

La nouvelle a fait l’effet d’un freinage d’urgence. Jeremy Clarkson, son vieux complice des plateaux, a tweeté depuis l’autre bout du monde : « Je suis loin, je viens d’apprendre pour Quentin Willson. On a bien ri ensemble au fil des ans. Un type drôlement drôle. » James May, qui débute à la TV sous son aile bienveillante, se souvient : « Quentin m’a donné des conseils et de l’encouragement dans mes premiers pas télé des années 90. Je n’ai jamais oublié. Un grand bonhomme. » Tiff Needell, éploré, supplie pour une rediff de leur sketch mythique avec Clarkson dans une Ford Puma : « Oh Quentin, comment nous quitter si tôt ? Tant de souvenirs du Top Gear des 90’s qu’on voulait revivre. RIP Q. »

Sur X, les fans pleurent un « légende du moteur » : « RIP Quentin Wilson, un vrai expert qui m’a sauvé de mauvaises affaires d’occase », lâche un internaute. Un autre : « Enfance devant Top Gear avec lui, avant Thunderbirds. Triste fin de soirée. » Ginny Buckley, de Electrifying.com, le porte aux nues : « Un trésor national. Sa passion pour rendre les VE accessibles à tous brillait de mille feux. » Même le site officiel Top Gear titre sobrement : « Triste nouvelle. Quentin nous a quittés. »

Un héritage qui vrombit encore : L’auto britannique orpheline d’un sage

Aujourd’hui, alors que Top Gear version Netflix flirte avec l’outrance et que les EV divisent, Quentin Willson laisse un vide abyssal. Il n’était pas le showman tapageur, mais le sage qui rappelait que l’auto, c’est avant tout du pratique, du plaisir et du combat pour le portefeuille. Sa FairFuel a gelé les taxes pendant plus d’une décennie ; sa FairCharge pave la voie pour un futur vert sans ruine. À 68 ans, parti trop tôt, il emporte une bibliothèque d’expériences : des routes cabossées aux négociations musclées.

Pour sa famille, qui demande l’intimité dans cette épreuve, et pour nous, amateurs de bitume, un dernier tour de chapeau. Quentin, vous avez rendu les moteurs vivants. Reposez en paix, mécano des âmes. Les routes du ciel doivent déjà bourdonner de vos anecdotes.

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