Accueil Actualité La Flandre s’apprête à supprimer le contrôle technique des motos : un...

La Flandre s’apprête à supprimer le contrôle technique des motos : un tournant inattendu

controle technique moto

La nouvelle circule depuis quelques jours et fait déjà réagir les motards des régions voisines. En Flandre, le contrôle technique des deux-roues motorisés, imposé depuis trois ans seulement, pourrait disparaître. Une décision qui surprend par sa rapidité, mais qui s’appuie sur des constats jugés solides par les autorités locales.

Trois ans d’existence… et bientôt la sortie

Selon Moto Actus Belgique et la FFMC, la Flandre serait prête à tourner la page du CT2RM.
Le dispositif, mis en place en 2021, n’aurait plus vocation à perdurer. Sa suppression est envisagée pour la mi-2026, même si aucune date exacte n’a été confirmée pour l’instant.

L’annonce, encore prudente, a pourtant déjà un parfum de décision actée. Trois ans d’essai, un bilan globalement jugé décevant et un gouvernement régional qui semble décidé à ajuster sa politique.

Un contrôle jugé inutile par les acteurs de la mobilité

La justification avancée repose sur une donnée forte : la responsabilité technique des motos dans les accidents.
Filip Rylant, responsable Marketing et Communication chez Traxio, résume la situation avec une clarté désarmante : l’état mécanique n’est presque jamais en cause. À peine 1 à 2 % des accidents relèveraient d’une défaillance technique.

Autrement dit, le contrôle technique ne répond pas à un problème réel. Les motards, souvent passionnés, entretiennent eux-mêmes leur machine et roulent avec des motos fiables.
La priorité, selon Rylant, serait ailleurs : renforcer la sensibilisation, travailler les compétences de conduite, accompagner les usagers vers une meilleure maîtrise de leurs véhicules.

Ces efforts existent déjà, et la Flandre souhaite s’inscrire dans une logique cohérente plutôt qu’ajouter une couche administrative jugée superflue.

Le gouvernement veut en finir avec le « gold plating »

Derrière cette expression un peu technocratique se cache une idée simple : ne pas aller plus loin que les obligations internationales.
La Flandre estime que son contrôle technique moto dépassait ce qui était strictement nécessaire. Elle choisit désormais de s’aligner sur les standards mondiaux et d’éviter toute sur-réglementation perçue comme excessive.

Un choix politique assumé, qui s’inscrit dans une volonté de simplifier et de fluidifier la réglementation.

Le marché de l’occasion en souffrance

L’autre grande raison de cette suppression se situe du côté du marché.
Selon Traxio, le contrôle technique a pénalisé la vente de motos d’occasion. Beaucoup de propriétaires préfèrent désimmatriculer leur deux-roues plutôt que d’affronter les démarches liées au CT. Résultat : des motos immobilisées dans des garages et des débutants qui peinent à trouver un modèle fiable et abordable.

Le marché se contracte, les offres se raréfient, et les prix s’en ressentent.
Supprimer le CT pourrait relancer ce secteur essentiel pour de nombreux motards, notamment les jeunes.

Un impact qui pourrait dépasser la Flandre

Si la décision se confirme, elle marquera une première en Europe depuis l’instauration progressive des contrôles techniques sur les motos.
La question se pose naturellement : cette orientation fera-t-elle des émules ?
La France, où le débat reste brûlant malgré les reports successifs, pourrait-elle s’inspirer de la Flandre pour revoir sa position ?

Rien n’est certain, mais les discussions pourraient reprendre avec plus d’intensité. Le cas flamand offrirait alors un exemple concret, basé sur trois années d’observation.

Quitter la version mobile