L’aéroport de Zurich, le plus grand de Suisse, a décidé de supprimer les annonces en français, ne conservant que l’allemand et l’anglais. Cette décision, justifiée par la promotion d’un concept « d’aéroport silencieux », suscite des réactions alors que le français est l’une des quatre langues officielles du pays.
Une décision controversée
Le français, pourtant historiquement présent dans les annonces de l’aéroport, a été retiré des haut-parleurs. Selon la porte-parole de l’aéroport, cette mesure s’inscrit dans une tendance internationale visant à réduire les annonces pour favoriser le calme et le confort des passagers.
Les données du site internet de l’aéroport ont influencé cette décision : seulement 1 % des utilisateurs auraient consulté la version française. Cependant, cette justification ne convainc pas tous les observateurs, notamment dans un pays où le plurilinguisme est un pilier de l’identité nationale.
Le français toujours présent malgré tout
Nathalie Berchtold, porte-parole de Swissport, a précisé que les annonces en français restent possibles pour les vols à destination de pays francophones. De plus, de nombreux employés de l’aéroport parlent français, permettant ainsi d’assister les passagers francophones si nécessaire.
Le plurilinguisme suisse en question
La Suisse compte quatre langues officielles : l’allemand (parlé par 62 % de la population), le français (23 %), l’italien (8 %) et le romanche (0,5 %). Ce plurilinguisme est souvent perçu comme un symbole fort de l’identité helvétique.
Contrairement à Zurich, l’aéroport de Genève continue de diffuser ses annonces en trois langues : allemand, français et anglais. Cette différence de traitement entre les deux principaux aéroports suisses soulève des questions sur la cohérence des politiques linguistiques dans le pays.
Une tendance internationale ?
L’aéroport de Zurich justifie sa décision en s’appuyant sur une tendance mondiale visant à réduire les annonces pour améliorer l’expérience des voyageurs. Cependant, cette mesure pourrait être perçue comme une marginalisation du français, une langue pourtant officielle et largement parlée en Suisse.
Cette décision intervient dans un contexte où la place des langues minoritaires dans les espaces publics est de plus en plus discutée, notamment dans un pays aussi multiculturel que la Suisse.
Affaire à suivre, alors que les réactions à cette annonce continuent de se multiplier.