Icône de l’automobile accessible, la Dacia Sandero a bâti sa réputation sur un rapport qualité-prix difficile à égaler. Mais en 2025, un problème technique vient assombrir ce succès : la transmission. De plus en plus de conducteurs dénoncent des dysfonctionnements répétés. Entre témoignages, analyses d’experts et retours d’associations de consommateurs, l’inquiétude grandit.
Un défaut récurrent qui inquiète
Depuis la sortie de la troisième génération en 2020, les signalements se multiplient. Selon une récente étude, près de 15 % des propriétaires évoquent des difficultés de passage de vitesses dans les trois premières années d’utilisation. Les symptômes reviennent souvent : à-coups, grincements métalliques, usure prématurée des composants.
« Quand je passe la seconde, la voiture tremble et on entend un bruit sec, comme si la boîte forçait », raconte Julien, propriétaire d’une Sandero Stepway. Les forums automobiles regorgent de récits similaires. Les boîtes manuelles, à cinq ou six rapports, concentrent l’essentiel des plaintes, même si la transmission automatique EDC n’est pas totalement épargnée.
Les causes pointées du doigt
Les mécaniciens et ingénieurs interrogés convergent : plusieurs facteurs se combinent. Une lubrification insuffisante fragilise les engrenages. L’utilisation d’une huile inadaptée peut accélérer l’usure et provoquer des surchauffes. À cela s’ajoutent parfois des défauts du module de contrôle électronique, qui envoie des signaux erronés et perturbe le passage des vitesses.
« Les boîtes de Sandero sont conçues pour un usage standard. Mais dès qu’on sollicite davantage la mécanique, les faiblesses apparaissent », souligne Marc Dubois, technicien Dacia à Lyon. Selon lui, l’utilisation de composants à coût réduit expliquerait en partie la fragilité observée, conséquence directe de la politique tarifaire agressive de la marque.
Des répercussions financières et pratiques
Pour les conducteurs, la panne de transmission est synonyme de frais imprévus. Une simple vidange ou le remplacement d’un capteur coûte entre 200 et 500 €. Mais une boîte de vitesses neuve peut dépasser les 1 000 €. « Sur une voiture à 15 000 €, c’est une dépense énorme », regrette Sophie, conductrice parisienne.
Au-delà de la facture, la sécurité entre aussi en jeu. Une perte soudaine de puissance peut surprendre sur autoroute. Même si aucun accident grave n’a été relié officiellement à ces défaillances, la crainte reste présente.
La réponse de Dacia
Face aux critiques, la marque du groupe Renault se veut réactive. Des campagnes de rappel ont déjà eu lieu par le passé, notamment pour les modèles 2017-2018. Pour la Sandero 2025, aucun rappel massif n’a encore été déclenché. Les propriétaires sont invités à vérifier l’éligibilité de leur véhicule via son numéro VIN.
📖 Lire aussi :
En concession, les conseils sont clairs : surveiller régulièrement le niveau d’huile de transmission et envisager une vidange préventive après 20 000 km. Cette opération coûte environ 100 €. En cas de panne sérieuse, une prise en charge partielle peut être proposée, sous conditions de garantie et d’entretien suivi.
Une fiabilité globale encore solide
Malgré ce talon d’Achille, la Sandero conserve une bonne réputation. Les enquêtes menées par l’ADAC en Allemagne et par What Car? au Royaume-Uni donnent à la citadine des taux de fiabilité de 91 à 96 % pour la période 2020-2025. Les autres défauts – pannes électriques mineures ou amortisseurs fatigués – restent marginaux.
« La Sandero n’est pas une premium. Elle vise la simplicité et l’économie. Ce problème de transmission n’efface pas son attractivité », analyse Claire Martin, journaliste spécialisée. Avec un prix de base autour de 12 000 € et une consommation contenue (5,5 L/100 km en moyenne), elle demeure une référence des citadines low-cost.
Conseils pratiques pour propriétaires et acheteurs
Pour limiter les risques, les experts recommandent :
- d’entretenir la transmission tous les 12 à 18 mois,
- d’adopter une conduite souple,
- de signaler immédiatement toute anomalie si le véhicule est encore sous garantie.
Pour les futurs acheteurs, la prudence consiste à privilégier un modèle bien entretenu ou doté de la transmission EDC, moins exposée aux pannes.
Et demain ?
Alors que Dacia prépare l’arrivée d’une Sandero hybride puis électrique à l’horizon 2027, la question reste entière : la marque parviendra-t-elle à corriger durablement ce point faible ? Une refonte des composants et un contrôle qualité renforcé seraient nécessaires pour redonner à la Sandero son statut incontesté de citadine fiable et économique.
En attendant, un constat s’impose : même les voitures les plus populaires ont leurs failles. Pour la Dacia Sandero, la transmission reste ce maillon fragile qui peut transformer une bonne affaire en source de tracas.