La future Peugeot 208 adoptera un tout nouveau volant, totalement inhabituel et innovant, dans sa forme et dans son fond, puisque ce volant carré n’aura pas le moindre lien mécanique avec les roues avant ! Un demi-tour suffit pour braquer à fond, et la voiture réagit comme si elle lisait dans nos pensées. C’est la promesse de l’Hypersquare, ce volant carré « by wire » que Peugeot s’apprête à lancer sur sa future 208 en 2027 – une citadine grand public qui vend 300 000 unités par an.
Pas un concept élitiste comme chez Lexus ou Mercedes, mais une lionne accessible qui ose miser sur l’innovation pour secouer le cocon de l’i-Cockpit. Nos confrères de l’Automobile Magazine ont déjà roulé dessus au Portugal, et les retours sont… intrigants. Entre braquage ultra-direct et paris marketing osés, décryptons ce qui pourrait transformer vos trajets en partie de Xbox – ou en cauchemar ergonomique.
L’Hypersquare : un ovni au cœur de la 208 3e génération
Présenté en 2023 sur le concept Inception, puis testé en simulateur au Mondial de l’Auto 2024, ce volant rectangulaire n’est plus un gadget. Il débarque en série mi-2027 sur la remplaçante de la 208 actuelle, basée sur la plateforme STLA Small de Stellantis. Fabriquée à Saragosse, cette e-208 électrique (et peut-être hybride) proposera l’option Hypersquare en plus d’une direction assistée classique. Pourquoi une citadine à 25 000 € ? Peugeot y voit un « élément de fidélité » pour booster l’i-Cockpit, écoulé sur 12 millions de véhicules depuis 2012. Le concept Polygon, dévoilé le 12 novembre dernier, en est le labo roulant : un prototype compact qui tease un design « félin » futuriste, avec affichage tête haute MicroLED de 31 pouces sur le pare-brise.
Mais le vrai buzz, c’est la direction Steer-by-Wire : adieu colonne physique, bonjour signaux électriques. Comme chez Lexus RZ (depuis 2023) ou le futur Mercedes 2026, mais en version low-cost. Développé avec JTEKT (filiale européenne), l’ensemble Mechatronic cumule un module supérieur (qui capte vos inputs) et un relais bas (qui pilote les crémaillères). Rotation maximale : 170° de chaque côté du neutre, soit 340° butée à butée – contre 520° sur l’actuelle 208. Résultat ? Un braquage d’un tour complet max, idéal pour les manœuvres citadines.
Sur la route : agile comme un kart, mais à apprivoiser
L’Automobile Magazine a testé un démonstrateur sur base 2008 dans l’arrière-pays de Mafra (Portugal) : routes sinueuses, pentes raides, circulation réelle. Verdict après un roulage minuté ? « On s’approprie vite la nouveauté », malgré un temps d’adaptation pour recalibrer les réflexes. Points forts : démultiplication variable (directe à basse vitesse pour un créneau en un geste, stable au-delà de 90 km/h avec ratio 13,5:1), retour haptique des adhérences, filtration des bosses. L’équipe, emmenée par Arthur Megy (7 ans sur le projet), a déjà enchaîné 25 000 km réels + simulateurs.
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En mode confort, c’est fluide ; un mode Sport est en vue, peut-être un urbain. Mais des bémols : pas de simulation d’évitement d’urgence (enfant qui traverse ?), ni d’autoroute pour checker le recentrage. Peugeot promet une adaptation auto : moins direct à haute vitesse pour éviter le « sur-braquage » comme sur un Stelvio. Fun fact : à l’arrêt, ne lâchez pas le volant en marche arrière, sous peine de mains perdues – un réflexe à réapprendre, surtout pour les seniors.
| Aspect | Traditionnel (208 actuelle) | Hypersquare (208 2027) | Avantage |
|---|---|---|---|
| Rotation butée à butée | 520° (2,5 tours) | 340° (1 tour) | Manœuvres + rapides |
| Liaison | Mécanique | Électrique (by wire) | Espace + visibilité |
| Démo variable | Fixe | Adaptative à la vitesse | Stabilité haute vitesse |
| Modes | Standard | Confort/Sport/Urbain ? | Personnalisation |
| Coût | Inclus | + Quelques centaines € | Option premium |
Sécurité et ergonomie : redéfinir l’i-Cockpit sans se planter
Pas de panique pour la fiabilité : doublons critiques (moteurs différenciés, alimentations séparées, carters isolés) pour un niveau de redondance aéronautique. L’ergonomie ? Quatre « pods » circulaires aux coins pour stop/start, navigation, médias ; palettes latérales pour phares, clignos, klaxon. Peugeot table sur un « taux d’acceptation élevé » après tests utilisateurs dès 2017. Gain : + agilité, + espace (pas de colonne encombrante), poids allégé. Mais surcoût et complexité en prime – et des réglages châssis spécifiques (amortos, anti-roulis).
Côté style, Polygon tease une 208 « en rupture » : lignes anguleuses, sièges recyclés, mais rien de figé pour 2026 (dévoilement fin d’année). Peugeot hésite entre modernisme pur et clin d’œil rétro, face à Renault qui cartonne avec son revival. L’Hypersquare recentre sur le « plaisir de conduire », dilué sur les récentes 408/3008.
Le pari fou de Peugeot : accessible ou gadget ?
À 300 000 ventes annuelles, miser sur un volant « mi-F1 mi-Jeu vidéo » est un coup de poker. Les critiques Tesla (volant rectangulaire critiqué pour l’ergonomie) hantent les forums, mais Peugeot diffère : forme carrée percée, démo variable, et focus grand public. Si ça prend, c’est la renaissance de l’i-Cockpit ; sinon, un flop comme les yokes Mercedes ? L’AM attend l’essai final sur la 208 pour trancher : planche de bord révisée, visibilité boostée, accès optimisé.
En 2027, alors que les EV citadines explosent (+25 % en Europe per AIE), cette 208 pourrait être la première à rendre le by-wire banal. Osé, fun, français. Vous oseriez un créneau en un geste ? Les routes de 2027 s’annoncent carrées – au sens propre.
