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Jaguar Land Rover paralysé par une cyberattaque d’ampleur inédite : ses usines à l’arrêt depuis le 1er septembre

Usine Jaguar Land Rover à l'arrêt

Depuis le 1er septembre, Jaguar Land Rover ne produit plus un seul véhicule. Les usines sont silencieuses, les chaînes immobiles. L’explication ne vient pas d’une grève, ni d’un problème logistique, mais d’une attaque informatique d’une ampleur inédite. Les systèmes de gestion ont été touchés de plein fouet, forçant le constructeur à suspendre toutes ses opérations industrielles. La reprise n’interviendra pas avant le 24 septembre, selon le calendrier provisoire communiqué.

Une attaque revendiquée, des usines à l’arrêt mondial

Le groupe à l’origine de l’attaque, déjà responsable du piratage de Marks & Spencer, a revendiqué l’action. Les conséquences se révèlent massives : production gelée dans tous les sites, commandes de pièces bloquées, concessionnaires pénalisés. L’effet domino atteint toute la chaîne.

David Bailey, spécialiste en économie industrielle, chiffre les pertes quotidiennes à environ 5 millions de livres sterling. Une estimation qui souligne la dépendance extrême de l’automobile à l’outil numérique. Ce mercredi, Jaguar Land Rover a pour la première fois publié un communiqué officiel, confirmant la prolongation de l’arrêt.

« Nous avons prolongé la suspension actuelle de la production jusqu’au mercredi 24 septembre », peut-on lire dans le texte daté du 16 septembre. « Cette décision s’inscrit dans le cadre de l’enquête judiciaire en cours et prépare la reprise progressive de nos opérations mondiales. Nous regrettons profondément les perturbations causées et continuerons à informer nos partenaires. »

Des milliers d’emplois suspendus

Derrière l’arrêt brutal, des milliers de salariés se retrouvent en chômage technique. La direction de JLR cherche à obtenir du gouvernement un mécanisme de chômage partiel, inspiré de celui appliqué durant la pandémie. L’objectif est clair : éviter une casse sociale et maintenir les compétences jusqu’à la reprise.

La situation pèse aussi sur les sous-traitants. Andy Palmer, ex-PDG d’Aston Martin, prévient : « La première semaine, on absorbe les pertes. La deuxième, on réduit les effectifs. Les licenciements ont déjà commencé. » Ses propos traduisent une inquiétude partagée par toute la filière.

Un choc qui devient politique

Le débat dépasse désormais le cadre industriel. Liam Byrne, président de la commission parlementaire des Affaires et du Commerce, alerte sur les risques systémiques. Selon lui, la crise menace de transformer un accident temporaire en dommages durables :

« Ce qui a débuté dans quelques systèmes informatiques atteint maintenant toute la chaîne d’approvisionnement. Nous ne pouvons pas laisser un pilier de notre industrie manufacturière s’effondrer pour des raisons hors de son contrôle. »

Le syndicat Unite partage cette urgence. Sa secrétaire générale, Sharon Graham, appelle à une réaction immédiate : « Des milliers de travailleurs de la chaîne d’approvisionnement voient leur emploi menacé. Les ministres doivent instaurer un chômage partiel pour protéger les emplois et préserver les savoir-faire, le temps que JLR se relève. »

Une alerte pour toute l’industrie

Au-delà de JLR, l’affaire révèle une réalité brutale : quelques serveurs compromis suffisent à bloquer un géant mondial. L’industrie, plus que jamais connectée, se découvre vulnérable. Les pertes s’accumulent, la confiance s’effrite, les sous-traitants tremblent. Pour Jaguar Land Rover, le choc est immédiat. Pour le secteur entier, une question persiste : comment renforcer la cybersécurité pour que l’arrêt d’un système n’entraîne plus l’arrêt d’un monde ?

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