Face aux inquiétudes suscitées par l’annonce de la fermeture de ses sites de Cholet (955 salariés) et Vannes (299 salariés), Michelin déploie un plan d’accompagnement social d’envergure, doté d’une enveloppe de 330 millions d’euros. Le manufacturier s’engage à accompagner chaque salarié « sans limitation de durée jusqu’à la validation de sa période d’essai en CDI », selon Alain Robbe, directeur des relations sociales de Michelin France.
Le groupe a immédiatement mis en place un dispositif d’accompagnement complet dès l’annonce des fermetures. À Vannes, 42 sessions d’échanges collectifs et individuels ont été organisées entre les 6 et 8 novembre 2024, tandis que Cholet a bénéficié de 62 sessions similaires. Ces rencontres, menées avec le concours des cabinets spécialisés Randstad et Alteregho, ont permis d’initier la réflexion sur l’avenir professionnel des salariés.
Le plan d’accompagnement s’articule autour de trois axes principaux :
- La mobilité interne, avec des centaines de postes disponibles dans d’autres régions françaises
- Le soutien à la mobilité externe, incluant bilans professionnels, formations, reconversions et validation des acquis
- Des mesures de préretraite
Le volet financier prévoit des indemnités substantielles. À titre d’exemple, un agent de 45 ans avec 20 ans d’ancienneté et un salaire annuel de 30 000 euros pourrait percevoir plus de 70 000 euros d’indemnités, soit l’équivalent de 2,4 années de salaire. Un collaborateur de 40 ans avec 15 ans d’ancienneté et un salaire de 39 000 euros recevrait environ 70 000 euros, représentant 1,8 année de rémunération.
Michelin s’appuie sur son expérience réussie de La Roche-sur-Yon en 2019, où 614 des 618 salariés avaient retrouvé un emploi dans l’année suivant leur licenciement. Toutefois, cette référence est nuancée par le fait qu’environ 70 de ces salariés avaient été reclassés à Cholet, site aujourd’hui concerné par une fermeture.
Le dialogue social se poursuit avec la négociation d’un accord de méthode les 3 et 4 décembre, définissant le calendrier des futures réunions et négociations. Une particularité notable du dispositif permet aux salariés optant pour un emploi externe de réintégrer le circuit de reclassement Michelin si leur nouvelle expérience s’avère insatisfaisante.
Michelin Développement, l’entité du groupe dédiée à la création d’activités dans les territoires, sera également mobilisée pour soutenir le développement économique local. Les sites devraient cesser leur activité respectivement fin 2025 pour Vannes et au printemps 2026 pour Cholet, laissant le temps nécessaire pour un accompagnement personnalisé de chaque salarié.
Cette restructuration majeure s’accompagne d’un engagement fort du groupe : trouver une solution viable pour chaque salarié, comme le souligne la direction qui affirme que « 100% des salariés auront une solution au bout. »