À partir de fin 2026, les routes françaises pourraient s’illuminer d’une touche de rose inattendue. Les plaques d’immatriculation provisoires, identifiées par le code « WW », adopteront une couleur rose intégrale, une première en Europe, pour lutter contre les fraudes et les confusions.
Initiée par l’association 40 millions d’automobilistes en partenariat avec SPM Group, cette mesure vise à repérer instantanément les véhicules temporaires, qu’il s’agisse de voitures neuves, importées ou d’essai. Avec 460 000 plaques WW en circulation en 2023 (1 % du parc auto français), cette innovation pourrait transformer les contrôles routiers.
Une couleur pour clarifier et sécuriser
Actuellement, les plaques WW, blanches avec lettres et chiffres noirs, servent pour les véhicules en attente de carte grise définitive, valables 4 à 6 mois (renouvelables une fois via l’Agence Nationale des Titres Sécurisés, ANTS). Mais leur ressemblance avec les plaques définitives facilite les abus : certains conducteurs les conservent après expiration, évitant amendes ou PV. De plus, les réutilisations fréquentes (toutes les 14 mois en moyenne) engendrent des doublons, compliquant la tâche des assureurs et des forces de l’ordre.
La nouvelle plaque rose, avec « WW » en noir et la date d’expiration en gros caractères sur deux lignes, promet une identification immédiate. Pierre Chasseray, président de 40 millions d’automobilistes, souligne : « Cette visibilité stoppera les fraudes et restaurera la confiance. » Le ministère de l’Intérieur devrait valider le projet au premier trimestre 2026, s’inscrivant dans la modernisation du système lancée en 2021.
Qui sera concerné ?
Cette mesure cible les immatriculations provisoires : véhicules neufs (comme la Renault Clio 6), importés en cours de régularisation, modèles d’essai pour concessionnaires ou destinés à l’export. En 2024, environ 400 000 plaques (337 656 WW + 64 096 W pour garages) entreront dans ce cadre, sur 39,3 millions de voitures en France. Les plaques définitives (format SNNNAA 12) resteront inchangées, épargnant les conducteurs classiques.
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Cette focalisation répond à une hausse des fraudes, notamment avec les imports (+25 % en 2024) et les ventes en ligne. Les Zones à Faibles Émissions (ZFE) aggravent le problème : une WW expirée peut bloquer un véhicule neuf. Le rose, absent des normes européennes (blanc, jaune, vert, bleu, noir), garantit une distinction claire.
Pourquoi le rose ? Visibilité et traçabilité
Le rose, vif et unique, a été choisi pour sa visibilité sans rivaliser avec les couleurs existantes. Philippe Nozière, de l’association, précise : « Il permettra aux gendarmes de repérer un provisoire en un clin d’œil. » Un QR code, scannable via une application mobile, renforcera la traçabilité. Le coût, estimé à 20 € par plaque pour les pros, pourrait être subventionné. Cette mesure vise à réduire les 10 000 PV annuels liés aux WW abusifs, selon des estimations internes.
Contexte et impacts
Avec l’essor des importations et des ZFE, la traçabilité devient cruciale. Financée par SPM Group, cette initiative n’alourdit pas le budget public. Elle promet une justice accrue pour les conducteurs honnêtes, évitant les amendes erronées, et une fluidité administrative, avec une baisse des erreurs ANTS (10 % des dossiers WW aujourd’hui). Écologiquement neutre, elle soutient les contrôles sur les importations polluantes.
Perspectives
La validation est attendue fin 2025, avec une production début 2026. Un teasing pourrait survenir au Mondial de l’Auto à Paris. À long terme, les plaques W des garages pourraient suivre. Si adoptée, cette idée pourrait inspirer l’UE pour un marché plus sûr.
Les plaques roses, dès fin 2026, marquent une étape contre les fraudes, rendant les WW traçables et visibles. Une révolution simple qui pourrait purger les routes françaises de leurs « fantômes » administratifs.