Accueil Actualité Qui est Yasa, qui a fourni le moteur électrique de 738 ch...

Qui est Yasa, qui a fourni le moteur électrique de 738 ch pour seulement 13 kg à Mercedes ?

Yasa - Mercedes-Benz

La guerre de l’électrique ne se joue plus seulement sur la puissance ou l’autonomie. Aujourd’hui, le poids entre en scène comme un critère décisif. Et sur ce terrain, Mercedes vient de frapper un grand coup.

Yasa, filiale britanique de Mercedes-Benz, a dévoilé un moteur électrique révolutionnaire : seulement 13,1 kg pour 738 chevaux. Un exploit technique qui pourrait rebattre les cartes dans le monde des supercars… et bien au-delà.

Une filiale stratégique pour Mercedes-AMG

Fondée en 2009, Yasa Limited est basée à proximité d’Oxford, en Angleterre. Elle n’est pas une inconnue dans le cercle très fermé des fabricants de moteurs électriques hautes performances. La marque s’est spécialisée très tôt dans les moteurs à flux axial, une technologie plus compacte, plus légère et plus efficace que les moteurs radiaux traditionnels.

Son savoir-faire a rapidement attiré les géants. Ferrari l’a sélectionnée pour électrifier la SF90 Stradale, sa toute première hybride rechargeable. Koenigsegg lui avait déjà fait confiance pour la Regera, et récemment encore, Lamborghini l’a choisie pour équiper la Temerario, sa GT hybride.

En juillet 2021, Mercedes-Benz rachète Yasa. Depuis, les 250 ingénieurs et techniciens de la marque travaillent exclusivement pour le groupe allemand, tout en conservant leur base britannique. Ce rachat stratégique permet à Mercedes-AMG de s’assurer un avantage concurrentiel technologique à l’aube de l’ère électrique.

Un rapport poids/puissance détonnant

Avec ce nouveau moteur, Yasa ne se contente pas d’innover : elle repousse les limites. 738 chevaux pour un poids plume de 13,1 kg : jamais un moteur électrique n’avait atteint une telle densité de puissance. Pour comparaison, le moteur Dark Matter de Koenigsegg, pourtant impressionnant, pèse 39 kg pour 800 ch.

Le ratio est bluffant. Mieux encore, Tim Woolmer, fondateur et directeur technique de Yasa, affirme que cette prouesse a été réalisée sans recours à des matériaux exotiques. Pas de fibre de carbone, pas d’impression 3D, pas d’alliages rares. Le moteur a été conçu pour être produit à grande échelle, avec une cadence annoncée de 50 000 unités par an.

Une performance de haut vol, obtenue sans compromis sur les coûts industriels. Un signal fort envoyé à l’industrie : l’excellence ne dépend plus forcément du luxe technologique, mais d’une ingénierie de précision maîtrisée.

Mercedes le gardera-t-elle pour elle seule ?

La question brûle toutes les lèvres. Ce moteur ultraperformant, Mercedes-AMG le réservera-t-il exclusivement à ses modèles maison ? Ou permettra-t-elle à Yasa de continuer à fournir d’autres constructeurs, y compris des rivaux directs sur le segment des hypercars ?

L’histoire récente de Yasa plaide pour une ouverture : avant son rachat, l’entreprise collaborait avec plusieurs marques prestigieuses. Mais depuis son intégration au groupe Daimler, rien ne garantit que cette politique perdurera.

Pour Mercedes, garder ce bijou technologique pour soi pourrait signifier un avantage décisif. Notamment dans la course à l’allégement, qui devient cruciale pour compenser le poids toujours très élevé des batteries.

Le vrai défi reste la batterie

Aussi spectaculaire soit-il, ce moteur ne résout pas l’équation complète. La masse totale d’un véhicule électrique dépend encore largement des batteries. Celles-ci pèsent souvent plusieurs centaines de kilos, ce qui neutralise en partie les gains obtenus sur la motorisation.

Mais la direction est claire. Alléger les composants périphériques, gagner de la place, améliorer l’efficacité : autant de leviers qui permettront à terme d’avoir des voitures plus performantes, plus agiles, et moins gourmandes en énergie.

Ce moteur est donc un tournant symbolique. Il montre que l’électrique peut être léger, radical et accessible à la production de masse.

Souplesse, puissance, industrialisation : Yasa semble avoir coché toutes les cases. Reste à savoir quand et sur quel modèle Mercedes choisira de dévoiler ce moteur révolutionnaire. Une chose est sûre : la prochaine génération de sportives électriques ne ressemblera à aucune autre.

Quitter la version mobile