Le constructeur automobile Stellantis a présenté le 17 décembre un plan stratégique majeur pour revitaliser sa production en Italie, lors d’une réunion cruciale avec le ministre de l’Industrie Adolfo Urso et les représentants des fournisseurs et syndicats. Cette initiative marque une amélioration significative des relations avec le gouvernement italien de droite, après des tensions notoires avec l’ancien PDG Carlos Tavares.
Jean-Philippe Imparato, directeur Europe de Stellantis, a détaillé un programme complet qui garantit l’avenir de tous les sites italiens jusqu’en 2032, avec un investissement massif de 2 milliards d’euros pour la seule année 2025. Cette annonce s’inscrit dans la continuité d’un engagement financier de 10 milliards d’euros sur la période 2021-2025.
Le plan prévoit une transformation majeure des sites historiques. L’usine de Pomigliano d’Arco accueillera la nouvelle plateforme STLA Small dès 2028, tout en prolongeant la production de la Panda jusqu’en 2030. Le site de Melfi verra sa production tripler grâce à la fabrication de nouveaux modèles, dont le Jeep Compass, la Lancia Gamma et le DS 7, proposés en versions électrique et hybride, ainsi que le DS N°8 100% électrique.
À Cassino, trois modèles premium sont programmés, incluant les nouvelles Alfa Romeo Stelvio et Giulia, désormais envisagées en versions hybrides en plus des versions électriques initialement prévues. Le site historique de Mirafiori à Turin, qui deviendra le siège européen du groupe, accueillera la production d’une version hybride de la Fiat 500 fin 2025, avec une continuité assurée jusqu’en 2032-2033.
L’usine d’Atessa, spécialisée dans les utilitaires, a déjà lancé la production de vans électriques sous différentes marques du groupe, avec un nouveau modèle prévu pour 2027. Le site de Termoli fait l’objet d’une réévaluation stratégique pour sa conversion en gigafactory par ACC, la coentreprise de batteries où Stellantis est l’investisseur majoritaire.
Le gouvernement italien accompagne cette transformation avec une enveloppe de 1,6 milliard d’euros destinée à soutenir la filière automobile, dont plus d’un milliard sera débloqué dès l’année prochaine. Ces fonds ne seront pas utilisés pour des incitations à l’achat de véhicules neufs en 2025.
L’usine Maserati de Modène est appelée à devenir le centre névralgique du « haut de gamme » du groupe, bien que les détails précis de la stratégie de relance de la marque premium restent à définir.
Ce plan ambitieux témoigne de l’engagement renouvelé de Stellantis envers l’industrie automobile italienne, combinant préservation de l’emploi, modernisation des installations et transition vers l’électrification, tout en maintenant une production diversifiée adaptée aux différents segments du marché.