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Stellantis élargit ses ambitions en Algérie : Opel bientôt assemblée à Oran

Opel Combo made in algérie

Le groupe Stellantis a officialisé son intention d’assembler des modèles Opel en Algérie. L’annonce a été faite à Oran par Samir Cherfan, directeur des opérations pour la région MENA, en marge de la deuxième convention nationale des fournisseurs. Déjà implanté dans le pays via l’usine de Tafraoui où il produit la marque Fiat, le groupe entend capitaliser sur cet outil industriel pour étendre son portefeuille local.

Dans un marché resté actif malgré deux ans sans nouvelles autorisations d’importation, Stellantis fait le choix de la diversification. Après Fiat, Opel — et potentiellement Alfa Romeo dans un second temps — rejoindront la chaîne de production algérienne. L’usine de Tafraoui, pensée dès le départ comme modulable, permet cette extension sans lourds investissements supplémentaires. Une base industrielle solide, une plateforme technique adaptable, une demande qui ne faiblit pas : les conditions sont réunies.

Un climat incitatif pour les industriels

L’État algérien a choisi une ligne claire : produire localement. Exit les importations incontrôlées, place à la fabrication nationale, encouragée par un cadre réglementaire plus incitatif que jamais. Pour Stellantis, ce tournant représente une opportunité stratégique. Le constructeur bénéficie déjà d’un réseau d’approvisionnement actif et d’un site dont la capacité initiale de 90 000 unités est extensible.

Dans ce contexte, introduire Opel — marque au positionnement accessible — répond à un double objectif : répondre rapidement à la demande locale, et optimiser l’infrastructure existante. Le recours à des plateformes partagées entre marques permet d’envisager une production agile, standardisée et rentable.

Des plateformes pour plusieurs marques

La stratégie industrielle de Stellantis repose sur la mutualisation. Les mêmes chaînes peuvent produire des modèles Fiat, Opel, voire Alfa Romeo, avec des ajustements minimaux. Cette souplesse réduit les coûts, accélère les mises en production et limite les interruptions.

Ainsi, Opel — pour ses citadines, berlines ou SUV — peut s’intégrer facilement au process industriel en cours. Alfa Romeo, marque premium, viendrait compléter cette gamme en visant un autre type de clientèle : celle qui, aujourd’hui, achète du BMW, de l’Audi ou du Mercedes importé.

Deux marques, deux visions du marché

En 2023, Opel a prouvé qu’elle avait encore une place en Algérie. Près de 4000 véhicules écoulés en moins de trois mois après son retour. Une performance qui conforte Stellantis dans son pari. La marque allemande incarne la fiabilité et le pragmatisme, et s’adresse à un large public.

Alfa Romeo, elle, reste une promesse à venir. Positionnée sur le haut de gamme, elle pourrait combler un vide : aucun véhicule premium n’est actuellement produit localement. La demande existe, mais reste comblée par l’import. En produisant localement, Stellantis viserait une clientèle prête à payer pour de la performance, du design et de l’italianité, tout en bénéficiant d’un service après-vente local.

Tafraoui comme base de lancement

Avec une structure industrielle conçue dès le départ pour être évolutive, l’usine de Tafraoui devient une plateforme régionale à fort potentiel. Stellantis entend bien y déployer une stratégie multimarque, modulaire et rentable.

Et au-delà de la production, c’est tout l’écosystème automobile algérien qui est concerné. Le groupe veut associer les fournisseurs locaux, renforcer le tissu industriel et augmenter rapidement le taux d’intégration.

L’assemblage d’Opel en Algérie marque ainsi une nouvelle phase : celle d’une industrie qui prend racine, d’une logique de production qui s’installe, et d’une ambition industrielle qui ne se limite plus à un simple montage sous licence.

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