Stellantis, Ford et Toyota ont choisi de s’associer à Tesla pour bénéficier de ses crédits CO2, une stratégie visant à réduire leurs émissions moyennes et à éviter les sanctions européennes. Cette décision intervient alors que l’Union européenne durcit ses normes d’émissions à partir de 2025, avec un seuil maximal de 81 g/km de CO2 par voiture neuve. En cas de dépassement, les constructeurs risquent des amendes de 95 € par gramme de CO2 excédentaire par véhicule vendu.
Une solution pour diluer les émissions
Face à l’essoufflement du marché de l’électrique et à la difficulté de respecter les objectifs, les constructeurs ont trouvé une issue de secours : former un « pool » avec un constructeur plus vertueux, comme Tesla, dont les véhicules zéro émission permettent de réduire la moyenne globale des émissions. Stellantis, Toyota, Ford, Mazda et Subaru ont ainsi rejoint ce « green deal » avec Tesla, qui leur vend des crédits CO2 pour éviter les amendes.
Stellantis confirme cette stratégie : « Notre participation à ce pool contribuera à atteindre nos objectifs européens d’émissions à l’horizon 2025 tout en optimisant nos ressources. Nous continuons à nous concentrer sur le développement des technologies électriques innovantes et à faibles émissions. »
Un système lucratif pour Tesla
Ce système de pooling n’est pas nouveau pour Tesla. En 2023, la marque a engrangé plus de 1,7 milliard de dollars grâce à cette pratique, portant son total à 9 milliards de dollars depuis ses débuts. Pour les autres constructeurs, c’est une solution temporaire pour éviter de brider les ventes de véhicules thermiques, qui représentent encore l’essentiel de leurs revenus.
Une stratégie critiquée
Si cette alliance permet aux constructeurs de respecter les normes européennes, elle soulève des questions sur son impact environnemental réel. En mutualisant les émissions, les constructeurs évitent les amendes, mais ne réduisent pas nécessairement leur empreinte carbone. D’autres groupes, comme Volkswagen, pourraient suivre cette voie en s’associant à des marques chinoises, tandis que Renault pourrait se tourner vers Geely, son partenaire dans l’entité Horse.
Une transition électrique en question
Malgré un mix de véhicules hybrides rechargeables et électriques, Stellantis a choisi de s’associer à Tesla pour optimiser ses ressources et éviter de trop limiter la production de véhicules thermiques. Cette décision montre les difficultés des constructeurs à concilier transition électrique et rentabilité, dans un marché où les ventes de véhicules électriques peinent à décoller.
En attendant, ce pooling avec Tesla offre un répit aux constructeurs, mais à quel prix pour l’environnement et la crédibilité de leur engagement écologique ?