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Taxe sur les voitures d’occasion dès 2026 : On vous explique !

Taxe sur les voitures d'occasion dès 2026

À partir du 1er janvier 2026, une mesure fiscale inédite va bouleverser le marché des véhicules d’occasion en France, susceptible de susciter des mécontentements parmi les acheteurs. Certains devront assumer un malus écologique que les premiers propriétaires avaient échappé, une taxe rétroactive inscrite dans la loi de finances adoptée le 14 février 2025. Cette initiative cible une catégorie spécifique de voitures, modifiant ainsi les règles du jeu pour les transactions futures.

Avec un marché de l’occasion représentant 60 % des ventes automobiles annuelles (environ 5,5 millions de véhicules), cette nouveauté pourrait compliquer les reventes et alourdir les budgets. Quels véhicules sont visés, comment sera calculée cette taxe, et que faut-il anticiper ? Décryptage détaillé.

Le concept : Un malus écologique qui revient du passé

Cette taxe ne crée pas une obligation nouvelle. Elle élargit le malus écologique, axé sur les émissions de CO₂, et la taxe au poids introduite en 2019, jusqu’ici appliquées aux véhicules neufs ou importés. À partir de 2026, elle s’étendra aux voitures d’occasion immatriculées en France depuis 2015, si leur premier propriétaire avait bénéficié d’une exonération. L’objectif ? Encourager une transition écologique en sanctionnant les modèles polluants, même anciens, en ligne avec les ambitions du Green Deal européen visant zéro émission thermique d’ici 2035.

Le montant initial, basé sur le barème en vigueur lors de la première immatriculation, sera ajusté via une décote tenant compte de l’âge et du kilométrage. Plus une voiture est vieille, plus la réduction s’applique, atténuant l’impact financier pour les modèles anciens.

Qui est concerné ?

Tous les véhicules ne sont pas concernés. Les voitures immatriculées avant 2015 échappent à cette mesure, tout comme celles restées sous les seuils de pollution de l’époque, qui ne subissaient pas de malus. En revanche, les modèles dont le premier propriétaire a profité d’exonérations spécifiques – carte mobilité inclusion, carte famille nombreuse ou statut diplomatique – se retrouveront dans le viseur.

Selon Manuel Cailliot, rédacteur en chef de la rubrique occasion chez Caradisiac, cette taxe pourrait frapper « quelques milliers, voire dizaines de milliers de véhicules », un effectif limité mais notable, surtout pour les ménages concernés. Les SUV lourds ou diesel des années 2015-2020, comme le Peugeot 3008 ou l’Audi Q5, risquent de voir leur attractivité chuter.

Calcul de la Taxe : Un ajustement selon l’usure

Le montant repose sur le barème du malus appliqué à la date de première immatriculation. Une décote, définie par l’article 29 de la loi de finances, vient moduler cette base en fonction de l’âge et du kilométrage. Exemple : une voiture de 20 000 km revendue un an après son immatriculation subit une décote de 12 % pour l’ancienneté et 1 % pour l’usage, laissant 87 % du malus à payer. Pour un modèle de 2015 avec plus de 45 000 km vendu en 2026, ce taux tombe à 26,5 %. À partir de 2027, un coefficient d’usage supplémentaire affinera encore l’estimation.

Conséquences : Un impact modéré mais réel

Cette taxe ne devrait pas ébranler l’ensemble du marché de l’occasion, mais elle compliquera certaines transactions. Pour les familles ayant acquis un véhicule exonéré, la revente pourrait décourager les acheteurs face à cette charge imprévue. Manuel Cailliot admet : « Le marché ne s’effondrera pas, mais pour les voitures récentes, cela ajoute un coût significatif. » Désormais, le prix d’achat ne suffira plus : le malus rétroactif deviendra un facteur clé, poussant les acheteurs à scruter l’historique fiscal.

Préparation : Une vérification s’impose

Pour éviter les pièges, les futurs propriétaires devront interroger les vendeurs sur le passé fiscal du véhicule, au-delà du simple carnet d’entretien. Cette démarche, essentielle pour évaluer le coût total, pourrait devenir une habitude sur un marché où la transparence gagne du terrain. Les experts conseillent de consulter les données sur le site de l’ANTS ou auprès de professionnels avant de signer.

Contexte : Une réponse à la transition écologique

Inscrite dans la loi de finances 2025, cette mesure vise à combler un déficit budgétaire tout en accélérant le renouvellement du parc automobile, dont l’âge moyen atteint 11 ans. Avec 70 % des occasions diesel en circulation, elle cherche à réduire les émissions de CO₂, responsables de 40 % de la pollution routière. Toutefois, certains dénoncent une injustice pour les acheteurs de 2015-2020, pris au dépourvu par ce rattrapage.

Perspectives : Une évolution à suivre

En fin d’année 2025, des simulateurs en ligne devraient faciliter les estimations. À partir de 2027, l’application pourrait s’étendre aux modèles plus anciens, selon les débats européens. L’impact reste à évaluer.

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