Pratiques et parfumés, certains désodorisants abîment discrètement l’intérieur de votre véhicule. Explications.
Une odeur agréable dans l’habitacle ? C’est un réflexe courant : un sapin suspendu au rétroviseur, un diffuseur accroché à la ventilation. Pourtant, derrière ce geste anodin se cacherait un risque insoupçonné. Selon un spécialiste du secteur automobile, ces désodorisants pourraient endommager progressivement votre tableau de bord.
Kazimieras Urbonas, responsable de l’excellence fournisseurs chez Ovoko – l’un des plus grands marchés européens de pièces automobiles d’occasion – alerte : « La plupart des conducteurs ignorent que certains désodorisants contiennent des agents chimiques capables d’altérer les matériaux intérieurs, notamment les plastiques du tableau de bord. »
Les désodorisants huileux et ventilés, en ligne de mire
Ce sont les parfums à base d’huile qui posent le plus de problèmes. Leur formulation contient souvent des solvants agressifs. « Ces substances peuvent pénétrer les plastiques, les rendre cassants, ternes, ou encore collants au toucher », explique Urbonas. Le processus est lent, presque imperceptible au début, mais les dommages sont bien réels – et souvent irréversibles.
Les modèles clipsés sur les grilles de ventilation ne sont pas plus sûrs. En diffusant en continu des micro-particules parfumées à travers l’air conditionné, ils exposent les surfaces avoisinantes à une attaque chimique répétée. Résultat : décoloration, fragilisation, voire fissures sur le long terme.
« Même si les tableaux de bord modernes sont conçus pour durer, ils ne sont pas immunisés face à une dégradation chimique progressive », précise Urbonas.
Des alternatives plus sûres existent
Fort heureusement, préserver un intérieur propre et parfumé sans danger est tout à fait possible. Les désodorisants en papier, comme ceux suspendus au rétroviseur, sont moins agressifs : ils diffusent une odeur légère, sans relâcher de solvants volatils.
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Plus efficaces encore : les sachets de charbon actif. Ils n’ajoutent pas de parfum, mais neutralisent efficacement les mauvaises odeurs, naturellement et sans danger pour les surfaces.
Et pour ceux qui préfèrent une senteur subtile, les sprays à base d’eau constituent une alternative douce. Moins concentrés en substances chimiques, ils réduisent fortement les risques de dégradation des matériaux.
« Rien ne vaut un entretien régulier », rappelle Urbonas. « Un nettoyage fréquent avec des produits adaptés permet d’éviter l’accumulation d’odeurs, rendant inutile l’usage de parfums agressifs. »
Une question de valeur… et de bon sens
Ce qu’on oublie souvent, c’est que l’intérieur d’une voiture représente une part importante de sa valeur à la revente. Un tableau de bord collant, craquelé ou décoloré peut sérieusement faire chuter le prix de reprise, surtout pour les modèles récents où le remplacement s’avère complexe et coûteux.
« C’est comme pour vos meubles chez vous », souligne l’expert. « On n’y pulvérise pas n’importe quel produit sans vérifier sa compatibilité. Il faut adopter la même logique avec son habitacle. »
Le conseil est simple : toujours lire la liste des ingrédients. Éviter les produits contenant des huiles essentielles, de l’alcool ou des solvants puissants. Et si un doute persiste, tester discrètement le produit sur une petite zone peu visible.
Un phénomène plus courant qu’on ne le pense
Chez Ovoko, la demande de pièces d’intérieur de remplacement est en hausse. Et selon Urbonas, les dommages causés par les désodorisants sont plus fréquents qu’on ne le croit : « Beaucoup de conducteurs achètent le premier désodorisant venu sans imaginer ses effets sur le long terme. Or, nous voyons passer de nombreux cas de détérioration qui auraient pu être évités. »