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L’argus dévoile les données du marché automobile français de 2022 – par NGC-Data

Marché automobile France 2022

Une année noire pour le marché automobile français. Selon les données provisoires et prévisions de NGC-Data®, au 30 décembre, le marché automobile français va conclure l’exercice 2022 par de tristes records. En légère hausse en 2021, les immatriculations de véhicules neufs chutent de 8 % en 2022, avec la Peugeot 208 qui truste la première place du marché mais avec une percée significative des marques étrangères (Dacia, Toyota, Hyundai…) qui dénote sur les 12 derniers mois.

Côté occasion, les ventes reviennent au niveau de 2009 (5,26 millions), exercice le plus faible sur les quinze dernières années, avec un marché fortement impacté par la pénurie de l’offre et toujours dominé par Renault par le biais de la Clio qui demeure le modèle phare de la catégorie.

LES FAITS MARQUANTS :
Pour le neuf :
– Renault domine le marché global (Véhicules Particuliers & Véhicules Utilitaires), Peugeot, celui des voitures neuves
– La Peugeot 208 écrase le marché, la e-208 championne des électriques
– 3ème place historique pour Dacia au détriment de Citroën
– La Dacia Sandero dépasse la Renault Clio
– Progression des hybrides et électriques, baisse des hybrides rechargeables
– Des prévisions en légère hausse pour 2023
Pour l’occasion :
– Marché 2022 au plus bas depuis 2009
– La pénurie de l’offre impacte les prix
– Renault et la Clio, leaders de la seconde main en France
– Les ventes de véhicules de plus de 10 ans majoritaires
– Le diesel toujours en tête

Ventes de voitures neuves, une année noire en 2022

Avec une chute de 8 % par rapport à 2021 (1,659 million), le marché français des voitures neuves devrait totaliser, selon les estimations, 1,54 million d’immatriculations. Malgré ce bilan, moins bon que 2020, (1,65 million), Peugeot conserve sa place de leader tandis que Dacia devrait, pour la première fois, devancer Citroën.

L’exercice 2020 avait obligé à dépoussiérer les archives pour trouver la trace de la dernière année la plus basse en termes d’immatriculations de voitures neuves (1975). Comme pressenti au fil des mois, le bilan s’est révélé encore plus mauvais pour le marché automobile français en 2022. Et de loin…

Selon les données et prévisions de NGC-Data®, l’exercice 2022 devrait donc se solder avec 1,54* million de voitures vendues, soit une chute de 8 % comparé à 2021 (1,659 million) et de 6,7 % par rapport à 2020 (1,650 million), deux exercices déjà historiquement bas. En comparaison de l’année 2019 (2,214 millions), le marché français accuse une perte d’environ 670 000 unités, soit l’équivalent de plus de trois mois d’activité en période dite « normale ».

Les immatriculations de voitures neuves en France depuis 2012

Un trou de plus de trois mois d’activité

A fin septembre 2019, il s’était vendu davantage de voitures neuves que sur l’ensemble de l’année 2022. Avec ses 1,48 million d’immatriculations, l’exercice 1975 conserve, et de loin, son statut de pire année sur les 50 dernières années. Si le second semestre de 2020 avait permis de rattraper le retard accumulé pendant les mois de confinement, l’exercice 2022 n’a été que souffrance pour les acteurs du secteur. Les maux sont connus depuis plus d’un an : pénuries de composants entraînant une chute de la production de véhicules, un allongement des délais de livraison ainsi qu’une augmentation des prix.

À cette problématique industrielle, est venue s’ajouter en début d’année la guerre en Ukraine qui a accéléré l’inflation et provoqué vraisemblablement l’attentisme des acheteurs. Des soucis logistiques sont également venus noircir un peu plus le tableau au second semestre.

Une légère embellie depuis la rentrée

Le rebond enregistré depuis le mois d’août a permis de cacher quelque peu la misère. Pour rappel, les chiffres de NGC-Wiz (portail web pour l’accès aux données statistiques quotidiennes du SIV développé par NGC-Data®) faisaient état d’une chute de 16 % à la fin du premier semestre, à seulement 772 046 unités. Les concessionnaires sont parvenus à livrer davantage de voitures depuis la rentrée de septembre. Mais la situation reste toujours tendue.

Sur le mois de décembre uniquement, ce sont plus de 158 000 voitures neuves qui ont été immatriculées, un volume en très légère hausse par rapport au même mois de l’an passé. Au pointage du 30 décembre, Renault s’adjuge la première place du marché, avec une part de 15,2 %, loin devant Peugeot (12,3 %). En troisième position, Dacia affiche près de 10 % de pénétration (9,5 %) et finit fort l’année.

Peugeot, la victoire en chancelant

En 2022, la marque au lion a conservé son statut de leader du marché des voitures neuves, position acquise pour la première fois en 2021. Elle enregistre un volume de 245 507 unités et pèse une part de marché de 16,1 %. Le gros bémol concerne ses ventes auprès des particuliers.

Peugeot n’a, en effet, représenté qu’une part de 10,3 % de ce marché, accusant une chute de 22 %, loin derrière Renault et Dacia qui sont au coude à coude pour la première place.

Les 10 modèles les plus vendus en France en 2022

Peugeot 208 vs Renault Clio : victoire écrasante de la lionne

Peugeot a largement surfé sur les performances de sa 208, de loin la voiture la plus vendue en France en 2022. Renault, qui a changé son fusil d’épaule en 2021 en privilégiant les ventes rentables, accuse un déficit de 0,5 point sur sa devancière (15,5 %). Une stratégie qui peut expliquer la chute brutale de la Clio (- 25 %), qui est même précédée par la Dacia Sandero cette année.

À noter que la marque au losange conserve sa position de premier constructeur automobile en France si l’on y ajoute les véhicules utilitaires, avec un volume de 327 958 unités et une part de marché de 17,5 % (contre 16,3 % pour Peugeot).

Citroën délogé du podium ?

Après la prise de leadership de Peugeot en 2021, la présence de Dacia sur le podium sur une année pleine constitue une autre première historique. Telle est la situation arrêtée au 30 décembre. Avec 130 867 immatriculations, la marque roumaine affiche une pénétration de 8,6 %. Un dernier coup de collier de la marque aux chevrons (qui accuse un retard de 1 000 ventes) n’est pas à exclure dans les dernières heures pour sauver sa place. Jamais cette dernière n’a été devancée par une marque étrangère en France. Citroën a vu sa part de marché tomber à 8,5 % en 2022, quand celle-ci se situait encore à 10,6 % en 2019, atteignait 12,9 % en 2014 et culminait même à 15 % en 2009.

Dacia, Toyota, Hyundai, Kia et Ford dans le vert

Citroën est plus que jamais dans le dur tandis que Dacia a poursuivi sa montée en puissance au cours des douze derniers mois, bien aidée par le lancement des « Jogger » et « Spring ». Les trois marques généralistes françaises ont pesé une part de seulement 40 % du marché hexagonal en 2022, contre 43,2 % en 2021, 47,3 % en 2020 ou encore 46,2 % en 2019. Leur perte de vitesse a profité à Dacia, Toyota, Hyundai et Kia, dont les immatriculations ont progressé en 2022, ou encore à Ford, qui a retrouvé des couleurs cette année.

Les électriques au top, les diesels et les hybrides rechargeables (PHEV) plongent

En retrait de 15 % en 2022, l’essence reste l’énergie plébiscitée en France (37,2 % des ventes). Les immatriculations de voitures hybrides (hybridation légère incluse) grimpent de 15 % et accaparent 21,8 % du marché français. Suivent le diesel (15,6 %), qui chute de 32 %, et les voitures électriques sous perfusion des aides (13,3 %), en progression de 25 %. On notera le décrochage des voitures hybrides rechargeables (PHEV), dont les immatriculations reculent de 10 %.

Les électriques au top, les diesels et les hybrides rechargeables (PHEV) plongent

Quelles prévisions pour le marché du neuf en 2023 ?

Prédire l’évolution du marché est devenu un exercice périlleux en raison des crises successives. Lorraine Morard, analyste automobile senior chez S&P Global, estime que « les ventes de véhicules particuliers progresseront de 9,9 %, soit un volume de 1,63 million d’immatriculations. En ajoutant les utilitaires, le marché global est estimé à 1,99 million d’unités (+ 6,5 %) ». Ce rebond tient à une amélioration de la situation industrielle. La crise des semi-conducteurs va peu à peu se résorber jusqu’à fin 2023 ce qui permettra aux constructeurs d’honorer leurs commandes et de réduire les délais de livraison. Faute de voitures à livrer, les constructeurs ont privilégié les ventes les plus rentables, c’est-à-dire celles aux particuliers au détriment des loueurs de courte durée et des sociétés. Ces deux derniers canaux devraient retrouver quelques couleurs. En revanche, si les portefeuilles de commandes restent très épais en raison des retards de production, la tendance depuis l’été 2022 est à une baisse significative des commandes laissant les constructeurs dans l’expectative.

POUR L’OCCASION : UN NET REPLI EN 2022 APRÈS LE RECORD DE 2021

Après avoir atteint un record en 2021 avec 6,07 millions de transactions, le marché français de la voiture d’occasion (VO) se repliera nettement en 2022 avec 5,26 millions d’unités, soit – 13 % selon les données provisoires de NGC-Data®. Cette baisse s’explique notamment par une pénurie de modèles récents et la flambée des prix.

L’euphorie est retombée sur le marché français de la voiture d’occasion. Après avoir atteint un niveau record de 6,07 millions de transactions en 2021 (en France métropolitaine), les données provisoires de NGC-Data®, arrêtées au 29 décembre, indiquent donc que le marché du VO devrait atterrir selon les prévisions à 5,26 millions d’unités en 2022. Ceci après une chute de 13 % des transactions au cours du mois de décembre (un peu plus de 408 000 unités). Il faut remonter à 2009 pour retrouver une volumétrie annuelle si basse. A l’époque, le marché était tombé à 5,24 millions d’unités.

Les immatriculations de voitures d’occasion en France depuis 2012

Portrait du marché 2022

Avec 2,49 millions d’unités, soit 47 %, les ventes entre particuliers sont restées majoritaires devant les ventes B to C (2,26 millions, soit 43 %) et les véhicules d’import vendus aux particuliers (9,7 %). Les berlines (2,97 millions d’unités) et les SUV (1,02 million) représentent l’écrasante majorité de la demande devant les monospaces ou les breaks, tandis que le marché de la seconde main est principalement animé par les voitures des segments B (36,5 %) et C (30,4 %).

Notons également que l’achat reste largement le type de financement le plus plébiscité avec 96,5 % des transactions, contre 2,4 % pour le crédit ballon et 1,1 % pour la LLD (Location Longue Durée).

Pénurie d’occasions récentes

Alors que le marché du neuf conserve des volumes d’immatriculation historiquement bas pour la troisième année consécutive, le VO souffre aussi de l’inflation des prix. Selon les chiffres leboncoin, le prix moyen d’annonce a grimpé de 9,4 % de janvier à octobre 2022 et de 26 % sur la période janvier 2021-octobre 2022.

Le manque criant de modèles récents est également un facteur à prendre en compte. En effet, les constructeurs ont diminué de façon drastique leur nombre de véhicules de démonstration, tandis que les mises à la route ont fortement baissé chez les loueurs de courte durée.

En conséquence, les VO de moins d’un an ont vu leur volume fondre de 33 %, quand ceux âgés d’un à deux ans ont diminué de 25 %.

La baisse du volume de transactions a touché toutes les tranches d’âge comparée à 2021, mais les modèles les plus anciens ont mieux résisté. Les voitures d’occasion de 15 ans et plus, qui n’ont jamais été aussi nombreuses, ont ainsi conservé un volume stable avec 1,35 million de transactions, tandis que les modèles âgés de 10 à 15 ans ont représenté 1,16 million de cartes grises, soit – 14 %.

Les ventes de voitures d’occasion par tranche d’âge en 2022

Les ventes de voitures d’occasion par tranche d’âge en 2022

Renault conserve sa domination

Avec 1 001 811 unités, Renault est le numéro un du marché de la voiture d’occasion avec une part de 19,1 %, devant Peugeot (17,8 %), Citroën (11,2 %), Volkswagen (7,8 %) et BMW (4,4 %). Parmi les 17 constructeurs représentant au moins 1 % des transactions sur le marché de la seconde main, notons que Toyota (- 7 %), Dacia (- 7 %), Mini (- 5 %), Hyundai (- 4 %) et Kia (- 6 %) ont le mieux résisté.

Au contraire, Nissan (- 20 %), Opel (- 17 %), Fiat (- 17 %), Ford (- 17 %), Renault (- 15 %), Peugeot (- 14 %) et Volkswagen (- 14 %) ont réalisé une moins bonne performance que la moyenne du marché.

Top 10 France des ventes occasions en 2022

La domination de Renault se lit également dans le palmarès des modèles puisque la Clio reste très loin en tête avec plus de 342 332 transactions sur le marché de la seconde main. Le reste du palmarès est logiquement occupé par les modèles les plus populaires du marché, à commencer par les Citroën C3, Peugeot 208, Volkswagen Golf et Renault Twingo.

Le diesel majoritaire, l’électrique marginal

La Clio est le modèle le plus demandé en diesel et en essence, mais la hiérarchie est différente pour les autres énergies. Toyota impose ainsi trois modèles en tête de la demande en matière de VO à motorisation hybride (Yaris, C-HR et Auris), tandis que c’est la Renault Zoé qui est – de loin – la plus plébiscitée en matière de VO électrique, devant les Peugeot e-208 et Tesla Model 3.

D’une manière générale, le diesel reste largement majoritaire avec une part de marché de 52,1 %, soit 2,74 millions d’unités, malgré une baisse de 19 % des transactions. L’essence arrive toujours deuxième avec 40,8 % des transactions, soit 2,14 millions d’unités, en dépit d’une demande en baisse de 10 %. En hausse de 11 % (190 000 unités), l’hybride atteint 3,6 % du marché du VO, contre 1,4 % pour l’électrique (73 358 unités), dont la demande a progressé de 26 %.

*Il s’agit de données provisoires délivrées le 30 décembre 2022 pour la France Métropole. Avec les DOM, le marché automobile français s’établit à 1,575 million d’unités, soit près de 60 000 voitures immatriculées dans les départements d’Outre-mer.

SOURCE : COM L’ARGUS

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