Renault veut redonner du souffle à la Mégane E-Tech. Après un démarrage encourageant en 2022, la compacte électrique a vu ses ventes plonger ces dix-huit derniers mois, avec une baisse de 67 % en Europe sur le premier semestre 2025. Pour inverser la tendance, la marque française prépare une refonte ambitieuse. Objectif : transformer la Mégane en véritable hot hatch électrique et lui offrir une version sportive badgée RS.
Une stratégie assumée par la direction
Au salon de Munich, Fabrice Cambolive, patron de Renault, a confirmé l’orientation : « Nous voulons faire de la Mégane une hot hatch, une vraie voiture de caractère. C’est la direction que nous allons prendre. » Le dirigeant a également indiqué que les premières propositions d’un modèle de performance seront dévoilées d’ici douze mois. Sans entrer dans les détails, il a laissé entendre que le projet d’une version sportive haut de gamme est directement lié à ce repositionnement.
Le retour d’un héritage sportif
Le dernier modèle RS de Renault, la Mégane IV dans sa version Ultime de 296 ch, a quitté les chaînes en 2023. Depuis, la marque n’a plus proposé de sportive dédiée. Pourtant, elle n’a pas renoncé à explorer ce terrain. La preuve : le spectaculaire prototype 5 Turbo 3E, un hyper-hatch électrique de 533 ch vendu en série limitée à 160 000 €.
La future Mégane E-Tech sportive n’ira sans doute pas aussi loin en matière de puissance. Mais Renault dispose déjà de solutions crédibles dans son groupe. Sur la plateforme Ampr Medium, le système tri-moteur de 464 ch de l’Alpine A390 paraît excessif pour la compacte. En revanche, la configuration bi-moteur de 429 ch du Nissan Ariya Nismo pourrait trouver sa place. Actuellement, la Mégane E-Tech plafonne à 215 ch avec un seul moteur.
Renaultsport ou pas ?
La question du badge reste ouverte. Cambolive a laissé entendre que le Groupe Renault pourrait réserver l’appellation Renaultsport au passé, préférant concentrer les projets sportifs sous la bannière Alpine. Luca de Meo, ancien CEO du groupe, parlait déjà d’un « Renaultsport mis au frigo » mais pas définitivement enterré.
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Le dirigeant a toutefois rappelé qu’il faudra trouver un juste équilibre entre coût de développement et demande du marché avant de valider de nouvelles déclinaisons sportives. Pour l’instant, une Clio RS n’est pas d’actualité, a confirmé Emmanuel de Jesus Pequeno, responsable de la gamme Clio, en raison d’un retour sur investissement jugé insuffisant.
Un restylage majeur prévu pour 2026
Le facelift de la Mégane E-Tech n’est pas qu’une simple mise à jour. Renault prépare une évolution en profondeur, avec une nouvelle batterie de 91 kWh empruntée au Nissan Ariya Nismo et au Scenic. Dans la berline japonaise, ce pack assure jusqu’à 500 km d’autonomie.
Le design sera également repensé. Selon les informations recueillies, la compacte adoptera une calandre inédite, de nouveaux feux diurnes et une posture plus basse et plus large, renforçant son allure sportive. Laurens van den Acker, directeur du design du groupe, reste discret sur les détails, mais reconnaît la nécessité : « Nous devons vendre plus de Mégane. Changer uniquement la batterie ne suffit pas à convaincre les clients de payer plus. Nous devions aussi transformer le style. »
Une nouvelle vision pour séduire
Pour Renault, ce virage répond à un constat simple : le marché manque d’une compacte électrique au look vraiment sportif. Van den Acker résume la réflexion : « Nous n’avions rien à perdre. Alors nous avons décidé d’oser. »
Avec une Mégane E-Tech RS en ligne de mire et un repositionnement clair, Renault espère non seulement redonner un second souffle à son modèle phare, mais aussi réaffirmer sa place dans le segment des compactes sportives – désormais électriques.