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Audi et Porsche envisagent de produire des voitures aux États-Unis : une réponse aux tarifs de Trump ?

Usine Audi Etats-Unis 2025

Face aux menaces de tarifs douaniers sur les importations de voitures annoncées par le président américain Donald Trump, Audi et Porsche pourraient bien se lancer dans la production locale aux États-Unis. Alors que leurs concurrents allemands, Mercedes et BMW, produisent déjà sur le sol américain, les deux marques premium du groupe Volkswagen explorent désormais plusieurs options pour éviter de lourdes pénalités douanières et renforcer leur présence sur ce marché stratégique.

Un défi pour Audi et Porsche

Contrairement à Volkswagen, qui possède une usine à Chattanooga dans le Tennessee, Audi et Porsche ne produisent actuellement aucun véhicule aux États-Unis. Audi assemble ses modèles, dont le Q5 et le futur Q8 e-tron, au Mexique, tandis que Porsche fabrique ses voitures exclusivement en Europe, à Stuttgart, Leipzig et Bratislava. Cette dépendance à l’importation pourrait devenir problématique si les tarifs douaniers annoncés par Trump se concrétisent, affectant potentiellement les marges bénéficiaires de ces marques haut de gamme.

Selon des sources proches du dossier citées par le journal allemand Handelsblatt, le groupe Volkswagen étudie plusieurs scénarios pour localiser la production d’Audi et de Porsche aux États-Unis. Parmi les options envisagées, la construction conjointe de grands SUV électriques basés sur la plateforme SSP (Scalable Systems Platform) d’ici la fin de la décennie. Cependant, les détails concernant les capacités de production et l’emplacement potentiel de l’usine restent flous.

Scout : une porte d’entrée pour Audi ?

Une autre piste serait d’utiliser la marque Scout, récemment relancée par Volkswagen pour produire des pick-up et SUV électriques. L’usine de Scout, actuellement en construction en Caroline du Sud, pourrait accueillir la production d’un modèle Audi, connu sous le nom de code interne « Hardqore ». Avec une capacité prévue de 200 000 véhicules par an, cette usine pourrait devenir un hub stratégique pour le groupe Volkswagen en Amérique du Nord.

Chattanooga : une solution logique ?

Le scénario le plus probable, selon les initiés, serait une extension de l’usine existante de Volkswagen à Chattanooga. Cette usine, qui produit actuellement l’Atlas et l’ID.4, dispose encore de capacités inutilisées. Audi et Porsche pourraient y fabriquer des SUV électriques de grande taille, répondant ainsi à la demande croissante des consommateurs américains pour ce type de véhicules.

Une décision suspendue aux tarifs douaniers

Le groupe Volkswagen préfère attendre la finalisation des régulations douanières avant de prendre une décision définitive. L’ampleur des tarifs, ainsi que leur structure, influenceront fortement le choix des modèles, des volumes de production et de l’emplacement de l’usine. Selon l’agence de notation Moody’s, des tarifs de 10 % sur les importations de voitures européennes pourraient coûter au groupe Volkswagen environ 10 % de son bénéfice opérationnel, en raison de l’impact sur les modèles à forte marge comme ceux d’Audi et de Porsche.

Un retour aux discussions de 2022

Cette réflexion sur une production locale aux États-Unis n’est pas nouvelle pour Audi. Dès 2022, la marque avait envisagé la construction d’une usine dédiée aux véhicules électriques, motivée par les règles de subventions de l’Inflation Reduction Act. À l’époque, Oliver Hoffmann, alors responsable du développement chez Audi, avait annoncé une décision pour début 2023. Finalement, Audi avait opté pour ne pas construire d’usine aux États-Unis, mais le contexte actuel pourrait bien relancer le projet.

Une nécessité face à la concurrence

Mercedes et BMW, qui produisent déjà des SUV à combustion et électriques aux États-Unis, seraient bien moins affectés par d’éventuels tarifs douaniers. Pour Audi et Porsche, la localisation de la production devient une nécessité stratégique pour rester compétitifs sur ce marché clé.

Avec cette initiative, Audi et Porsche pourraient non seulement éviter les tarifs douaniers, mais aussi renforcer leur image de marque en répondant aux attentes des consommateurs américains en matière de production locale.

Une décision finale est attendue dans les prochains mois, en fonction de l’évolution des régulations douanières et des stratégies du groupe Volkswagen.

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