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Bugatti en télétravail – Directeur du Design Achim Anscheidt

Bugatti en télétravail – Directeur du Design Achim Anscheidt

De longues conférences téléphoniques et de nombreuses heures devant l’écran. Loin physiquement de l’exceptionnelle hypersportive. Bugatti est actuellement contraint de suspendre la production de ses véhicules tels que la Chiron et la Divo à Molsheim. Cependant, de nombreux collaborateurs continuent à travailler dans le respect des recommandations émises par les autorités et les experts internationaux, ainsi que des mesures gouvernementales. Tel que Achim Anscheidt, directeur du design chez Bugatti depuis 2004.

Cet homme de 57 ans, qui vit avec sa famille à Berlin, fait habituellement la navette entre Molsheim en France et Wolfsburg en Basse-Saxe à bord du train à grande vitesse ICE dans le cadre de son activité professionnelle. « Actuellement, ce n’est bien sûr pas possible, donc je fais de mon mieux pour coordonner mon travail avec l’équipe de design depuis mon domicile », explique Achim Anscheidt. Cela passe par de nombreuses conférences téléphoniques – une pratique courante dans le monde de travail en ce moment.

Afin que son travail créatif ne soit pas noyé dans la technicisation du travail quotidien, M. Anscheidt se réserve un espace pour penser et travailler de manière créative – dans son petit atelier sous les combles d’un ancien bâtiment berlinois. « C’est pour moi un lieu de retraite et en même temps un lieu d’inspiration. Je peux y essayer de nouvelles lignes, approfondir certains thèmes et développer des nouvelles idées. C’est un atelier sous les toits, chaleureux et baigné de lumière, dans lequel je me sens bien et où je surmonte bien les défis actuels de la distanciation sociale et du « Skype for Business », explique Achim Anscheidt. Au moins pour un certain temps.

Achim Anscheidt se laisse inspirer autant que possible par les personnes qu’il côtoie – avec la distance nécessaire – pour échanger des idées. Son cercle de connaissances berlinois est en partie constitué d’artistes, de musiciens et d’indépendants, qui publient leur travail créatif sur les réseaux sociaux ou encore qui transforment avec ingéniosité leur atelier de confection en fabrique de masques. « Chacun a compris qu’en ces temps d’épidémie, c’est un atout précieux. L’essentiel est maintenant d’agir les uns pour les autres sans la convivialité des rencontres et de s’engager dans la solidarité entre les hommes », affirme-t-il.

Le processus créatif est aussi un procès social. Il se base souvent fondamentalement sur l’échange direct, dans la confrontation avec les collègues et donc sur un encouragement mutuel. C’est assez souvent le principe du « Trial and Error » (essai/erreur) que l’on suit. Il s’agit de faire jaillir des idées sans retenue, au risque de tomber à côté. « Le design ne fonctionne pas selon un fichier Excel, au contraire, il est parfois urgent de jeter le fichier Excel à la poubelle », explique M. Anscheidt. Le problème est que travailler dans une petite pièce tranquille à la maison dans l’isolement actuel est peu propice à ce processus de création. « Relever ce défi via « Skype for Business » exige beaucoup de nous », assure-t-il.

Pour la modélisation et la mise en œuvre des études virtuelles avec les proportions et les tracés précis, la technique est, en plus des discussions constantes entre les designers, tout aussi décisive chez Bugatti – et le coûteux équipement de visualisation en 3D « attend patiemment » dans le studio de design délaissé. « Nous travaillons d’arrache-pied sur le design de véhicules actuels et futurs, mais nous ne pouvons actuellement pas avoir recours aux lunettes virtuelles hautement efficaces – un défi pour l’évaluation des modèles en réalité virtuelle. C’est pour cela que nous nous demandons quotidiennement comment réaliser notre travail de manière ciblée malgré ce handicap », continue M. Anscheidt.

Dans sa petite hutte de bois baignée de lumière sous les toits de sa maison, Achim Anscheidt se réjouit tous les soirs des derniers rayons du soleil. « Même si, en avril, il fait encore assez frais, j’apprécie le soir là-haut sous les toits », poursuit-il. Actuellement, il prend rarement le volant de sa Porsche 911 historique, restaurée et customisée. Une Bugatti historique Type 35 des années 20 attend, en raison de pièces de rechange manquantes, d’être restaurée dans sa cave ; en échange, M. Anscheidt se consacre dans son petit atelier de deux-roues à des bicyclettes délaissées qu’il avait acquises au marché aux puces en vue de les offrir à ses amis une fois remises en état. « Dans le centre-ville de Berlin, il devrait avoir plus de monde circulant en vélo », précise M. Anscheidt avec un clin d’œil. Et bientôt peut-être en gardant moins de distance les uns par rapport aux autres que nous ne le faisons aujourd’hui.

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