A deux points près, Alessandro Ghiretti aurait pu s’assurer le titre 2024 de la Porsche Carrera Cup France sur le Circuit du Mugello, sans devoir attendre la manche finale de Portimao. C’est dire si son avance est solide. Marcus Amand et Paul Cauhaupé caracolent en tête du championnat réservé aux Rookies et Schumacher CLRT Racing Team possède une belle avance au niveau des équipes. En outre, les quatre pilotes « Pros » de l’effectif figurent dans le Top 5 du classement général. Mais il y a une ombre à ce tableau idyllique : pour la première fois cette saison, la structure lyonnaise n’a pas ramené de victoire absolue à la maison !
Pour la compétition en elle-même, c’est peut-être une bonne nouvelle mais du côté de l’écurie dirigée par Côme Ledogar, on n’aime guère rentrer bredouille. Cette situation inhabituelle a germé durant les qualifications, sous la forme d’un incident technique qui a limité la présence en piste d’Alessandro Ghiretti dans la deuxième partie, toujours cruciale, de la séance. L’équipe a travaillé dur pour qu’il puisse reprendre la piste, mais il n’a pu boucler qu’un seul tour avant le damier et il en aurait fallu davantage pour faire monter les pneus en température. Poleman des dix premières courses, le leader de la PCCF s’est élancé 6e samedi comme dimanche, scorant par deux fois les points de la 2e place et celui du meilleur tour en course. Les dégâts ont été bien limités !
Schumacher CLRT Racing Team a pu fêter deux autres podiums : Un pour Louis Perrot, 3e de la course 1 avant de devoir hélas renoncer suite à un contact au début de la course 2 et un pour Marcus Amand, 3e dimanche après avoir fini 4e samedi. Le Franco-Finlandais s’est même offert un départ en première ligne et entre dans le tiercé de tête du championnat tout en s’emparant du commandement chez les Rookies. A l’inverse, Paul Cauhaupé a connu un week-end « sans » mais il fera tout pour inverser la tendance à Portimao.
Fort d’une double pole position en Am, Jean-Philippe Gambaro espérait décrocher son premier succès dans la catégorie en Toscane mais ce rêve a été remis à plus tard. Il n’en est pas moins monté à deux reprises sur le podium.
Mugello sur le pitwall avec Steven Palette, coach des pilotes Schumacher CLRT Racing Team
Pilote connu et reconnu avec six titres à son palmarès en Tourisme, GT et Proto, Steven a aussi participé aux 24 Heures du Mans en LMP2 et il dispute depuis 2023 le GT World Challenge Europe avec une Porsche 911 GT3 R de Schumacher CLRT Racing Team. Ce Berrichon de 34 ans possède une connaissance particulièrement aiguisée des championnats Porsche. 3e de la Porsche Carrera Cup France, vice-champion Rookie de la Porsche Mobil 1 Supercup, il n’a pas loupé une saison, que ce soit en tant que coach ou pilote, depuis 2014. Il suit cette année les cinq pilotes de l’équipe sur les six rendez-vous du calendrier.
Comment se déroulent les activités liées au coaching sur un meeting ?
S.P. : On commence par le track walk la veille des premiers roulages, avec les cinq pilotes et les ingénieurs. On ne sait jamais si les vibreurs ont changé ou si des bananes ont été rajoutées, et on en profite pour faire un petit rappel sur les essentiels de chaque virage.
Pendant qu’ils roulent en essais libres, on imagine qu’il est impossible de tout voir…
S.P. : Je suis de plus près notre pilote Am Jean-Philippe Gambaro car je suis relié à sa radio, mais j’essaye d’avoir un œil sur tout le monde, de voir de manière globale comment ils abordent leur séance. à la fin, mon but est d’attraper le plus vite possible toutes les cartes SD pour les vidéos, je récupère aussi les datas et je me laisse une demi-heure d’analyse. Puis, je les vois pendant 20 à 30 minutes chacun. Cette phase me prend trois bonnes heures au total donc l’intervalle entre les deux séances d’essais libres est le moment du week-end le plus chaud pour moi. »
Comment se passent vos échanges, de coach à pilote et vice-versa ?
S.P. : Typiquement le pilote me dit ce qu’il pense de sa séance et j’explique ce que j’ai vu. On discute des points forts et des points faibles en ayant recours aux vidéos et aux datas du pilote et de ses coéquipiers. On travaille sur la performance, mais aussi sur d’autres aspects comme la dégradation des pneus. De par mon expérience de la Cup, j’ai un œil assez aiguisé sur les vidéos et même dans le cas d’un pilote très rapide, il arrive qu’on mette le doigt sur un point à améliorer, quelque chose qu’il serait intéressant d’essayer et même parfois deux méthodes à comparer. Le rôle du coach consiste aussi à aider les pilotes à prendre du recul. Un regard extérieur ne permet pas toujours de trouver la solution mais de réfléchir sur la façon de la trouver !
Après les essais libres, on aborde la phase de compétition proprement dite…
S.P. : Même schéma après la qualification, avec un debrief sur la performance et un brief de préparation de gestion de la course en fonction des circonstances. Je recommence après la course 1, j’ai un poil plus de temps parce que c’est le soir, on peut finir plus tard et on se focalise sur les quelques points à améliorer. Tout le monde rentre chez soi après la course 2, mais le travail n’est pas terminé. Je leur fais une heure de debrief post meeting en distanciel, avec l’analyse de la course, le bilan du week-end et on reprend le rapport des tests effectués sur le circuit du prochain meeting. Nous sommes déjà à Portimao !
En effet, les différents titres se joueront sur le très spectaculaire circuit portugais du 17 au 19 octobre !