C’était l’union surprise de l’industrie automobile, mais elle s’effondre avant même d’avoir vu le jour. Honda et Nissan, contraints à une alliance arrangée, semblent aujourd’hui prêts à tout envoyer valser.
L’accord historique annoncé en décembre dernier pourrait déjà appartenir au passé. Si aucune confirmation officielle n’a encore été faite, les rumeurs grandissantes laissent penser que le projet est à l’agonie. Un des deux constructeurs chercherait-il à peser dans la balance en jouant la carte de la rupture stratégique ?
Une alliance improbable condamnée à l’échec ?
Dès l’annonce de cette fusion, le scepticisme était de mise. Nissan et Honda, pourtant rivaux de longue date, devaient fusionner sous la pression du gouvernement japonais, qui espérait créer un champion capable de rivaliser avec l’armada chinoise. Mais les divergences étaient trop grandes : philosophie différente, vision opposée, mode de gestion incompatible.
Malgré des premières tentatives de synergies sur le marché de l’électrique, la situation a rapidement tourné au bras de fer. Plutôt qu’une coopération, l’affaire a pris des allures de guerre d’influence.
Un équilibre de pouvoir impossible
La question du leadership aurait été la goutte de trop. Honda, plus puissant sur le plan financier, aurait voulu imposer son hégémonie sur l’alliance, reléguant Nissan au rang de simple partenaire subordonné. Un affront inacceptable pour Nissan, déjà en difficulté après sa relation mouvementée avec Renault. Une absorption pure et simple était hors de question pour le constructeur japonais, qui refuse de voir son identité s’effacer dans une fusion forcée.
Mitsubishi, initialement pressenti pour rejoindre cette étrange union, a préféré rester en retrait, flairant un naufrage imminent.
Nissan en danger ?
Si Honda semble sortir renforcé de ce faux mariage, Nissan, lui, pourrait en payer le prix fort. L’action du constructeur a plongé tandis que celle d’Honda s’envole. Désormais, Nissan doit trouver une alternative et vite.
Sans Honda, la marque risque de s’enfoncer dans une crise profonde, et Renault pourrait également subir les conséquences de ce fiasco, notamment en renonçant à d’éventuelles plus-values sur ses parts. Une situation critique qui pourrait contraindre Nissan à rechercher un autre allié au plus vite.