La Renault 5 E-Tech, cette citadine rétro-futuriste qui fait fondre les cœurs depuis son lancement, vient de ravir la couronne de voiture électrique la plus vendue en octobre. Exit le Tesla Model Y, l’Américain qui régnait en maître : la French touch l’a relégué au second plan avec une avalanche de commandes estimée entre 1 500 et 2 000 unités.
Chez Renault, c’est l’euphorie : près de la moitié de ses ventes outre-Manche (49 %) sont désormais 100 % électriques. Un coup de maître qui confirme le vent en poupe de l’Hexagone face à l’empire Musk.
Une citadine française qui conquiert les anglais
Les chiffres de la Society of Motor Manufacturers and Traders (SMMT) ne trompent pas : en octobre, la R5 a surfé sur une vague d’enthousiasme pour damer le pion au Model Y, ce SUV best-seller mondial qui peine à garder la main en Europe. Avec ses lignes inspirées des Seventies, son autonomie de 300 km en mode pur électrique et son prix d’attaque autour de 25 000 livres (sans oublier les incitations fiscales), la R5 séduit les urbains britanniques las des mastodontes. « C’est fun, accessible et ça charge vite », résume un acheteur londonien interrogé par Auto Express. Résultat ? Sur les 5 385 Renault écoulées au Royaume-Uni le mois dernier, presque la moitié roule en silence – un record qui propulse la marque au losange en tête des EV retail, derrière Tesla en volume global mais devant en conquête de clients.
Ce succès n’est pas un coup de chance. Lancée fin 2024, la R5 a déjà conquis 2 400 exemplaires au pays de Sa Majesté d’ici juin, et elle continue sur sa lancée. À l’origine d’un engouement massif : 84 % des acheteurs sont des transfuges d’autres marques, comme la Fiat 500 ou la Mini Cooper. Renault UK, piloté par Adam Wood, jubile : « La 5 nous fait gagner 16 % de parts de marché en un semestre. » Et pendant ce temps, les EV pèsent 23,6 % des immatriculations britanniques en octobre, en hausse de 14,7 % sur un an.
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Ce qui fait sourire en France depuis plus d’un an explose maintenant à l’Est. Chez nous, la R5 truste la première place des électriques depuis son arrivée, boostée par le leasing social relancé fin septembre. Résultat : 4 551 immatriculations en octobre contre 1 660 pour le Model Y – une dégringolade de 40 % pour le Tesla, qui patine face à la concurrence tricolore. Sur l’année, Renault a engrangé 10 000 commandes via ce dispositif, sur 41 500 validées au total. « La R5, c’est le bon produit au bon prix », analyse un expert de l’AAA. Avec 15 752 unités écoulées en première moitié 2025, elle domine le segment des citadines vertes, loin devant la Citroën ë-C3.
Mais attention, le Royaume-Uni n’est pas qu’une affaire de pur électrique. Pas un seul EV dans le top 10 global des ventes : le Ford Puma garde la pole avec ses 8 000 unités mensuelles, suivi du Kia Sportage et du Vauxhall Corsa. C’est là qu’arrive la surprise chinoise : la Jaecoo 7, ce SUV hybride rechargeable made in Chery, grimpe à la sixième place avec 2 611 immatriculations – à peine 42 unités du podium ! Depuis janvier, elle a déjà doublé Citroën et Lexus en volume cumulé (21 021 unités), surpassant même le Nissan Qashqai (2 461 en octobre). À 29 000 livres l’entrée de gamme, avec 90 km d’autonomie électrique et un look baroudeur, elle incarne l’offensive asiatique : valeur sûre pour familles en quête de polyvalence. « Les Brits aiment le pratique et l’abordable », note Oli Lowe, boss de Jaecoo UK.
Une transition énergétique en demi-teinte, entre ambitions et reports
Ce tableau idyllique cache des soubresauts. Londres vise l’interdiction des thermiques purs en 2030, mais Rishi Sunak a repoussé à 2035 en 2023 – une flexibilité qui profite aux hybrides comme la Jaecoo. En France, les EV flirtent avec 24,4 % du marché en octobre, dopés par les aides, mais le global stagne à -5,4 % sur l’année. Tesla, lui, tousse : image écornée par les frasques d’Elon et prix gonflés, le Model Y perd du terrain partout en Europe.
Pourtant, la R5 prouve que l’électrique peut être sexy sans être élitiste. Rétro chic, tech Google intégrée et recyclage à 95 %, elle réconcilie nostalgie et zéro émission. Si Renault maintient ce rythme, 2025 pourrait bien être l’année du basculement : la Frenchie qui rit en dernier face au géant californien. Reste à voir si les bornes suivent le pas. Une chose est sûre : sur les pavés de Londres comme sur les boulevards parisiens, la R5 fait déjà vrombir les cœurs verts.
