En pleine crise énergétique, le choix de l’énergie est au cœur des préoccupations des automobilistes. Dans ce contexte, L’argus publie l’édition 2022 de son Baromètre Énergies qui révèle les intentions d’achat des Français.

Bien malin celui qui peut prédire aujourd’hui, avec certitude, quelle sera la solution énergétique de demain. La transition à marche forcée a contraint les marques à diversifier leur offre mais la crise des carburants liée au conflit en Ukraine a accéléré ce phénomène, poussant alors les automobilistes à trouver des solutions alternatives aux énergies fossiles. Si l’essence résiste grâce à l’essor de l’E85, deux fois moins cher à la pompe, le diesel poursuit sa lente descente aux enfers, bien aidé par le déploiement des ZFE, et le Dieselgate. L’électrique, perfusé par le gouvernement à coups de subventions – notamment la hausse du bonus à 7000€ annoncé par le Président de la République, Emmanuel Macron, au Mondial de l’Auto -, progresse mais l’autonomie, la flambée des prix du kWh et l’état du réseau de recharge inquiètent. D’autres solutions comme l’hydrogène ou le gaz émergent mais le peu de modèles existants et la rareté de stations agissent comme un frein.

L’offre est désormais morcelée, voire confuse pour la majorité des acheteurs. Le grand vainqueur de cette course effrénée avec 1/3 des intentions d’achat est l’hybride, tout particulièrement l’hybride auto-rechargeable. Cette motorisation plus abordable est perçue comme un bon compromis avec nettement moins de contraintes que l’électrique par les acheteurs, que ce soit en neuf ou en occasion. 

Le Baromètre Énergies 2022 met en lumière le décalage entre le souhait des acheteurs et l’industrie automobile tournée vers l’électrique. Cette dernière doit jouer le grand écart afin de répondre à la demande des clients tout en s’alignant sur la volonté de Bruxelles d’une Europe 100% électrique. Au Mondial de l’Auto, les modèles hybrides se comptaient sur les doigts d’une main. » 

Grégory Pelletier, Directeur de la rédaction de L’argus

L’essence résiste et l’hybride progresse

En 2021, l’essence trustait les intentions d’achat portées par l’engouement autour de l’E85 et ses tarifs plus avantageux. La demande est restée stable et élevée cette année à 28% (-1 point) malgré le peu de modèles flexfuel disponibles sur le marché. Les kits additionnels ont contribué à cette tendance même si le nombre de conversions n’est pas à la mesure de la couverture médiatique. L’hybride continue sa progression avec 31% des intentions d’achat, soit 3 points de plus par rapport à l’an dernier. Dans le détail, les Français misent davantage sur l’hybride simple (à hauteur de 39%) moins onéreux que le rechargeable (37%) et surtout moins contraignant. Cette tendance se confirme sur le marché de l’occasion où pour la première fois, la demande en hybride (28%) est plus forte que le diesel (19%).

Le déclin du diesel profite à l’hybride

L’intérêt des Français pour les nouvelles énergies se confirme. Malgré une offre plus variée et de nombreuses incitations, l’électrique voit sa progression stagner, à 18% des intentions d’achat (+1 point), pénalisé par les craintes autour du prix du kWh, de l’autonomie et du réseau de recharge. Ce sont bien l’essence et l’hybride qui remportent la majorité des suffrages. Les possesseurs de diesel misent à hauteur de 27% (+3 points) sur l’hybride comme énergie pour leur future voiture contre 11% (+2 points) pour l’électrique. Les détenteurs actuels d’essence, d’hybrides et d’électriques restent quant à eux fidèles et satisfaits par leur énergie. Ce baromètre confirme la tendance observée depuis 5 ans. À savoir un désamour pour le diesel, dont les intentions sont passées de 42% à 27% sur cette période. Ce phénomène se confirme aussi en occasion par une offre excédentaire de véhicules diesel.

Face à la crise les Français adaptent leur achat

Devant l’augmentation généralisée du prix des voitures, plus de la moitié des sondés (52%) concèdent avoir adapté leur achat. Quand ils ne repoussent pas ce dernier à plus tard, ils préfèrent se tourner vers le marché de l’occasion ou cibler un modèle plus abordable quitte à faire l’impasse sur certains équipements