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lundi, avril 14, 2025
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    Alerte Maximale : Toyota et Mercedes immobilisent des milliers de véhicules équipés d’airbags « tueurs » Takata

    L’alerte est maximale. Toyota et Mercedes viennent d’annoncer l’immobilisation imminente de milliers de véhicules en France, rejoignant ainsi Citroën et Volkswagen dans une campagne de rappel sans précédent. La raison ? Des airbags Takata défectueux qui, au lieu de sauver des vies, peuvent se transformer en armes mortelles, projetant des fragments métalliques à grande vitesse vers le visage et le torse des conducteurs et passagers.

    Le bilan est déjà effroyable : 15 personnes décédées en France, dont 14 en outre-mer, et au moins 15 autres gravement blessées. À l’échelle mondiale, le décompte macabre s’élève à au moins 45 morts confirmés, un chiffre probablement sous-estimé selon les experts. Face à cette hécatombe silencieuse, le ministère des Transports a haussé le ton, menaçant désormais les constructeurs de sanctions financières pouvant atteindre un million d’euros par jour de retard dans le traitement de cette crise.

    Vingt modèles Toyota et Mercedes commercialisés entre 2001 et 2018 sont concernés, notamment les populaires Toyota Yaris et Corolla, ainsi que les Mercedes Classe A II et Classe C II et III. Le message des autorités est sans équivoque : si vous possédez l’un de ces véhicules, cessez immédiatement de le conduire jusqu’au remplacement de l’airbag. Au total, ce sont les airbags de 2,3 millions de véhicules qui restent à remplacer en métropole, auxquels s’ajoutent 80 000 en outre-mer. Une course contre la montre est engagée, où chaque jour qui passe peut potentiellement coûter des vies.

    Toyota et Mercedes contraints d’immobiliser des milliers de véhicules

    Le couperet est tombé. Après Citroën et Volkswagen, c’est au tour de Toyota et Mercedes de lancer une campagne massive de rappel pour remplacer des airbags Takata potentiellement mortels. Selon l’annonce du ministère des Transports ce jeudi, ces deux constructeurs vont devoir identifier et rappeler « prochainement » vingt modèles commercialisés entre 2001 et 2018, en déconseillant formellement à leurs propriétaires de les conduire tant que la réparation n’a pas été effectuée.

    Pour Toyota, les modèles concernés incluent notamment la Yaris, produite entre 2001 et 2017, l’une des voitures les plus vendues en France, ainsi que la Corolla (2001-2010). Du côté de Mercedes, ce sont les Classe A II fabriquées entre 2004 et 2016 et les Classe C II et III (2004-2016) qui sont visées. Un porte-parole de Toyota a confirmé à l’AFP le lancement prochain d’une campagne de rappel en métropole, après celle déjà lancée dans les territoires d’outre-mer.

    « On ne doit pas attendre qu’il y ait des morts pour procéder à un changement d’airbags », s’est alarmé sur France Inter l’avocat David Guyon, qui défend 200 conducteurs opposés à Citroën. « On ne parle pas de statistiques, on parle de vie », a-t-il martelé, dénonçant la lenteur des procédures : « L’an dernier nous avions des immobilisations [de véhicules] sur plus de six à sept mois ». Un délai jugé « anormal » par l’avocat qui affirme que des constructeurs « expliquent ne pas avoir d’automobiles à mettre à disposition ».

    Un scandale mondial qui s’étend depuis 10 ans

    Le scandale des airbags du fabricant japonais Takata secoue le secteur automobile depuis 2014. À cause d’un agent propulseur au nitrate d’ammonium qui se dégrade avec le temps, particulièrement dans des conditions de chaleur et d’humidité élevées, ces équipements de sécurité peuvent exploser violemment lors de leur déclenchement, projetant des fragments métalliques à haute vitesse vers les occupants du véhicule.

    Selon une compilation réalisée par 20 Minutes, au moins 45 décès attribués à l’explosion d’airbags Takata défectueux ont été recensés dans le monde. Parmi ceux-ci, 28 au moins ont eu lieu aux États-Unis selon la NHTSA (National Highway Traffic Safety Administration), qui indique que 67 millions d’airbags Takata y ont été rappelés.

    La société Takata, qui a fait faillite en 2017, a fourni un nombre estimé d’au moins 100 millions d’airbags qui ont équipé les véhicules d’une trentaine de marques différentes entre 1998 et 2019. L’ampleur du problème est telle que certains experts estiment que le nombre réel de victimes pourrait être bien plus élevé, notamment dans des pays aux climats chauds et humides comme l’Inde, l’Indonésie ou la Thaïlande, où les systèmes de signalement sont moins développés.

    La France particulièrement touchée, surtout en outre-mer

    En France, le bilan est particulièrement lourd. Selon les dernières données du ministère des Transports, 29 accidents liés à ces airbags ont été recensés, provoquant 11 décès outre-mer et un en métropole. D’autres sources, comme le cabinet d’avocats Coppet qui défend plusieurs victimes, évoquent un bilan encore plus grave avec 14 personnes décédées et 15 personnes gravement blessées.

    Les départements d’outre-mer sont particulièrement touchés en raison de leur climat chaud et humide qui accélère la dégradation du nitrate d’ammonium contenu dans les airbags. En Guadeloupe notamment, plusieurs décès ont été enregistrés, dont certains dans des circonstances particulièrement dramatiques. « Dans le cas de certains accidents, si les traces sur le pare-brise laissaient penser à un tir d’arme à feu de gros calibre, l’enquête établira que les pièces métalliques retrouvées venaient de l’airbag du véhicule », rapporte le cabinet Coppet.

    Le 14 mai 2023, une conductrice au volant d’une Citroën C3 est décédée suite à l’explosion de son airbag sans même qu’un accident ne se soit produit, illustrant la dangerosité extrême de ces dispositifs défectueux. Selon Le Figaro, deux autres cas d’accidents mortels datant de 2020 impliquant une Toyota et une Ford viennent d’être signalés : « Nous venons de saisir le juge d’instruction de ces deux autres homicides involontaires avec une Toyota et une Ford équipées d’airbags Takata », a précisé la procureure de la République de Pointe-à-Pitre, Caroline Calbo.

    Des mesures drastiques imposées aux constructeurs

    Face à l’ampleur de la catastrophe, le ministère des Transports a signé mercredi un arrêté pour accélérer les rappels d’airbags potentiellement dangereux. De nouvelles obligations sont mises en place, concernant 30 constructeurs au total, et permettant au ministère de renforcer le « stop drive », c’est-à-dire la procédure d’immobilisation des véhicules.

    Ces mesures sont sans précédent par leur sévérité :

    • Les constructeurs sont contraints de contacter les propriétaires des voitures concernées par courrier, en leur demandant d’arrêter de conduire leur véhicule et de procéder au changement de leur airbag.
    • Ils doivent mettre en ligne une plateforme d’information permettant aux automobilistes de vérifier s’ils sont visés par la campagne de rappel en renseignant simplement le numéro de série de leur véhicule.
    • Un système d’information centralisé doit être mis en place pour suivre les véhicules jusqu’au remplacement effectif de l’airbag.
    • Les constructeurs doivent remettre à leurs clients une attestation de remplacement de l’airbag dans les 24 heures suivant la récupération du véhicule, permettant d’authentifier la réparation en cas de revente.

    Le non-respect de ces obligations expose les constructeurs à des sanctions financières pouvant atteindre un million d’euros par jour de retard, selon un arrêté transmis à des concessionnaires le 7 avril et consulté par l’AFP.

    Une liste de 30 marques potentiellement concernées

    Au-delà de Toyota et Mercedes qui viennent de rejoindre la liste, ce sont au total 30 marques qui sont potentiellement concernées par des rappels d’airbags Takata défectueux :

    Audi, BMW, Cadillac, Chevrolet, Chrysler, Citroën, Daihatsu, Dodge, DS, Ferrari, Ford, Honda, Jaguar, Jeep, Lancia, Land Rover, Lexus, Mazda, Mercedes, Mitsubishi, Nissan, Opel, Peugeot, Seat, Skoda, Subaru, Suzuki, Tesla, Toyota et Volkswagen.

    La situation des véhicules de la marque Chevrolet, plus rares sur les routes françaises, est également « sous surveillance particulière suite à des signalements », a précisé le ministère dans un communiqué.

    Actuellement, Stellantis (groupe propriétaire de Citroën) et Volkswagen ont déjà généralisé leur campagne de rappel, mais les airbags de 2,3 millions de véhicules sont encore à remplacer en métropole, auxquels s’ajoutent 80 000 en outre-mer. Un chiffre colossal qui témoigne de l’ampleur du défi logistique auquel font face les constructeurs et les autorités.

    Risques mortels et mesures de sécurité : ce que vous devez savoir

    Les airbags défectueux Takata représentent une menace mortelle qui ne doit en aucun cas être sous-estimée. Contrairement aux défauts habituels qui peuvent affecter les véhicules, celui-ci peut littéralement coûter la vie à ses occupants. Comprendre les risques et les mesures à prendre est donc vital pour tous les propriétaires de véhicules potentiellement concernés.

    Des projectiles métalliques à 300 km/h

    Le mécanisme de défaillance est particulièrement violent. Lors du déclenchement de l’airbag, le propulseur au nitrate d’ammonium, qui se dégrade avec le temps et l’exposition à l’humidité, peut provoquer une explosion excessive. Le boîtier métallique de l’airbag se fragmente alors en véritables shrapnels qui sont projetés à très haute vitesse vers le visage et le torse des occupants.

    « Ces projectiles viennent perforer un œil, se loger dans le cerveau, arracher un bras… », détaille le cabinet d’avocats Coppet, qui défend plusieurs victimes. « Dans le cas de certains accidents, si les traces sur le pare-brise laissaient penser à un tir d’arme à feu de gros calibre, l’enquête établira que les pièces métalliques retrouvées venaient de l’airbag du véhicule. »

    Plus inquiétant encore, ces défaillances peuvent survenir même sans accident. Le 14 mai 2023, une conductrice au volant d’une Citroën C3 est décédée suite à l’explosion spontanée de son airbag, sans aucun élément déclencheur extérieur. Cette possibilité d’explosion sans choc préalable rend la situation d’autant plus alarmante.

    Facteurs aggravants : chaleur, humidité et âge

    Trois facteurs principaux augmentent considérablement le risque de défaillance des airbags Takata :

    1. La chaleur : Les températures élevées accélèrent la dégradation du nitrate d’ammonium.
    2. L’humidité : L’exposition à un environnement humide fragilise davantage le propulseur.
    3. L’âge du véhicule : Plus l’airbag est ancien, plus le risque de défaillance est élevé.

    C’est pourquoi les départements d’outre-mer, caractérisés par un climat chaud et humide, sont particulièrement touchés par ce phénomène. Sur les 15 décès recensés en France, 14 se sont produits en outre-mer. Cependant, le ministère des Transports insiste : les véhicules circulant en métropole ne sont pas épargnés.

    « Pour des raisons d’humidité et de chaleur, les véhicules circulant dans les départements et régions d’outre-mer sont plus exposés à ce risque mais les véhicules circulant en métropole peuvent également être concernés », précise le ministère de l’Écologie sur son site officiel. « De plus, le vieillissement de ces airbags conduit inévitablement à leur dégradation augmentant ainsi le risque en cas d’accident. »

    Vérifier immédiatement si votre véhicule est concerné

    Face à ce danger imminent, la première mesure de sécurité consiste à vérifier sans délai si votre véhicule est équipé d’un airbag Takata potentiellement défectueux. Plusieurs moyens sont à votre disposition :

    1. Consulter le numéro d’identification de votre véhicule (NIV) sur votre carte grise et le vérifier sur le site internet du constructeur.
    2. Contacter directement votre concessionnaire ou le service client de la marque de votre véhicule.
    3. Vérifier les courriers reçus du constructeur, qui a l’obligation de vous informer si votre véhicule est concerné.
    4. Consulter les plateformes d’information mises en place par les constructeurs (obligation récemment imposée par le ministère des Transports).

    Si vous ne parvenez pas à obtenir ces informations, vous pouvez contacter le Service de surveillance du marché des véhicules et des moteurs à l’adresse [email protected].

    Que faire si votre véhicule est concerné ?

    Si votre véhicule figure sur la liste des modèles équipés d’airbags Takata défectueux, les consignes des autorités sont sans ambiguïté :

    1. Cessez immédiatement de conduire votre véhicule. Le ministère des Transports déconseille formellement aux propriétaires de rouler tant que la réparation n’a pas été effectuée.
    2. Contactez au plus vite un réparateur ou un garagiste agréé par la marque de votre véhicule pour effectuer le changement d’airbags.
    3. Exigez un véhicule de remplacement pendant la durée de l’immobilisation, même si certains constructeurs semblent réticents à en fournir selon les témoignages recueillis.
    4. Conservez une preuve de la réparation. Les constructeurs doivent désormais vous remettre une attestation de remplacement de l’airbag dans les 24 heures suivant la récupération du véhicule.

    Bonne nouvelle : la réparation est entièrement gratuite et relativement rapide. Selon le ministère des Transports, « la réparation est gratuite et rapide (immobilisation du véhicule inférieure à une demi-journée) ». Toutefois, des témoignages recueillis par France Inter font état de délais d’attente parfois beaucoup plus longs : « L’an dernier nous avions des immobilisations [de véhicules] sur plus de six à sept mois », a déclaré l’avocat David Guyon.

    Une vigilance particulière pour les véhicules d’occasion

    Les propriétaires de véhicules d’occasion doivent être particulièrement vigilants. En effet, les courriers de rappel ont été majoritairement adressés aux acheteurs de véhicules neufs, et les propriétaires de véhicules devenus des 2ème ou 3ème main n’ont pas toujours été informés.

    Plus inquiétant encore, certains véhicules concernés ont pu passer le contrôle technique avec succès peu avant un accident mortel. En Guadeloupe, le véhicule d’une des victimes décédées avait passé le contrôle technique avec succès un mois avant l’accident, selon le cabinet Coppet.

    Si vous avez acheté un véhicule d’occasion produit entre 1998 et 2019, redoublez donc de vigilance et vérifiez impérativement si votre modèle est concerné par ce rappel massif, même si vous n’avez reçu aucune notification à ce sujet.

    Agir maintenant peut sauver des vies

    Face à ce scandale d’une ampleur sans précédent, l’heure n’est plus à l’attente mais à l’action immédiate. Les airbags Takata défectueux représentent une menace mortelle qui a déjà coûté la vie à au moins 15 personnes en France et 45 dans le monde, des chiffres probablement sous-estimés. Chaque jour qui passe sans que ces dispositifs dangereux soient remplacés est un jour où des conducteurs et leurs passagers risquent leur vie sans même le savoir.

    Le message des autorités et des experts est unanime : si vous possédez un véhicule Toyota, Mercedes, Citroën, Volkswagen ou de l’une des 30 marques potentiellement concernées, fabriqué entre 1998 et 2019, ne prenez aucun risque. Vérifiez immédiatement si votre modèle est visé par le rappel et, dans l’affirmative, cessez de le conduire jusqu’à ce que l’airbag soit remplacé.

    Ne vous fiez pas à l’apparente fiabilité de votre véhicule ou au fait qu’il ait récemment passé le contrôle technique avec succès. Le danger des airbags Takata réside précisément dans leur caractère imprévisible : ils peuvent fonctionner normalement pendant des années avant de se transformer subitement en armes mortelles, parfois même sans qu’un accident ne se produise.

    Rappelons que la réparation est entièrement gratuite et relativement rapide dans la plupart des cas. Ce petit désagrément temporaire est un prix dérisoire à payer pour garantir votre sécurité et celle de vos proches. N’hésitez pas à faire valoir vos droits auprès des constructeurs, notamment en exigeant un véhicule de remplacement pendant la durée de l’immobilisation.

    Les victimes et les proches de victimes décédées se sont regroupés au sein de l’association ADVAirBag pour faire entendre leur voix et obtenir justice. Leur combat a contribué à accélérer la prise de conscience des autorités et à renforcer les mesures imposées aux constructeurs. La Chancellerie a d’ailleurs demandé jeudi le regroupement à la Juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Paris de l’ensemble des enquêtes menées sur les conséquences des défaillances des airbags Takata, notamment celles relatives à des homicides involontaires.

    Ce scandale soulève des questions fondamentales sur la responsabilité des constructeurs automobiles et des équipementiers, ainsi que sur l’efficacité des systèmes de rappel et de contrôle. Comment expliquer qu’il ait fallu attendre tant d’années et tant de victimes pour que des mesures véritablement contraignantes soient prises ? Pourquoi les propriétaires de véhicules d’occasion n’ont-ils pas été systématiquement informés du danger ?

    En attendant que la justice fasse toute la lumière sur ces questions, une certitude demeure : votre sécurité et celle de vos proches dépend de votre vigilance. Ne remettez pas à plus tard la vérification de votre véhicule. Cette simple démarche pourrait vous sauver la vie.

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    Faris Bouchaala
    Faris Bouchaala
    Journaliste Automobile - Rédacteur en Chef Adjoint
    Grand passionné d’automobile depuis mon enfance, mon objectif au quotidien était de trouver le moyen d'arracher le volant à mon père. Très peu de gens ont la possibilité de transformer leur passion en une carrière, et il se trouve que je suis l'un de ces quelques privilégiés. J’ai rejoint la presse spécialisée en 2010, après un parcours totalement loin du domaine, car au final c’est la passion qui l’emporte.

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