Après la décision du gouvernement de permettre à nouveau aux concessionnaires d’importer des véhicules neufs, plusieurs questions se posent autour du sujet, notamment, autour des représentations de marques automobiles, et qui va avoir la possibilité d’importer dans un contexte économique qui reste exceptionnellement compliqué.
Depuis le début de l’année, le marché automobile en Algérie a connu un nouveau chamboulement après la mise en détention de plusieurs responsables de concessionnaires automobiles et la suspension de leurs usines de montage, qui restent à l’arrêt jusqu’à aujourd’hui, pour non-renouvellement d’agrément ou manque de kits CKD/SKD, encore bloqués au niveau des ports pour certains, comme il est le cas pour SOVAC et Renault à titre d’exemple. Dans la loi de finances complémentaire de 2020, le gouvernement Algérien a décidé du retour à l’importation des véhicules neufs, pour combler l’offre quasi absente sur le marché aujourd’hui, et essayer ainsi de redonner une nouvelle dynamique qui permettra une réorganisation et la création de nouveaux emplois pour les milliers de chômeurs du secteur.
Mais comment les choses vont se dérouler? qui va avoir l’autorisation d’importer des véhicules neufs? quand verra-t-on à nouveau des véhicules neufs dans les showrooms?
Aussitôt après l’adoption de la LFC 2020 et sa publication dans le journal officiel, un groupe de travail a été créé au niveau du ministère de l’Industrie et des Mines pour préparer un cahier des charges qui régira à l’avenir l’activité des concessionnaires automobiles, concernés par la loi de finances complémentaire pour importer des véhicules neufs afin de couvrir les besoins du marché compte tenu de la suspension de l’activité des usines d’assemblage automobile qui coûtent au Trésor public une perte de trois milliards d’euros par an, du fait de l’exonération Taxes, douanes et concessions dont les propriétaires de ces usines ont bénéficié.
L’objectif du Gouvernement est de mettre en place des contrôles explicites qui protègent les réserves algériennes de devises et protègent le pays contre certaines pratiques de « contrebande » en faveur des constructeurs automobiles à l’étranger. Des sources liées au dossier ont confirmé que la décision d’importer des voitures sera soumise à un cahier des charges ordonné qui sera publié par le ministère de l’Industrie et des Mines, données que le ministre du secteur, Farhat Ait Ali, avait préalablement soumis à la commission des finances et du budget de l’Assemblée populaire nationale lors de l’examen de la loi de finances. L’importation des véhicules neufs est donc suspendue jusqu’à la publication du cahier des charges.
En attendant, plusieurs représentants de marques automobiles tentent de charmer d’ores et déjà le client algérien en annonçant un retour avec des prix qui seront très abordables! Mais il faut savoir que le prix d’un véhicule augmente chaque année en moyenne de 3 à 4%, avec également la baisse de la valeur du dinar, qui se situe aujourd’hui à 128,49 Da pour 1 $, alors qu’en 2015, 1 $ coutait aux alentours de 86 Da. Il est donc difficile aujourd’hui de pouvoir se positionner sur le prix d’un véhicule neuf importé, en prenant en compte la taxe du véhicule neuf imposée, et la taille du marché qui n’est plus la même qu’en 2013 (prés de 600 000 véhicules/an contre un marché estimé aujourd’hui à pas plus de 200 000 véhicules/an) ce qui ne permet pas un gros volume de ventes, et donc des marges bénéficiaires qui resteront élevées.
Plusieurs acteurs du secteur, actifs aujourd’hui ou ceux « marginalisés » durant les dernières années, tous confirment vouloir rester dans la course et préserver leurs part de marché à travers les marques qu’ils commercialisent. Mr Abderahmane Achaibou, président du Groupe Elsecom, a exprimé à maintes reprise sa volonté à reprendre sa place dans le marché algérien dont il était un des leaders avant l’avénement des usines de montage en 2014, et ce, à travers notamment la marque Kia, mais aussi, Ford, Suzuki, Daewoo, TATA , ISUZU, FAW. BURGAN INTERNATIONAL, représentant des fameuses mini-Truck DFSK annonce également un retour dès le déblocage de la situation, aux cotés également de Sodivem qui avait signé son contrat de partenariat avec l’indien Mahindra. Les traditionnels opérateurs actifs aujourd’hui sont candidats également, tel que Renault Algérie, Peugeot Algérie, le groupe GBH avec ses filiales Citroen Algérie, DS Algérie, Jaguar Land Rover, et SOVAC pour les marques du Groupe Volkswagen, ce dernier reste officiellement partenaire du Groupe Allemand en Algérie jusqu’à aujourd’hui.
Aujourd’hui, aucun concessionnaires n’est autorisé à passer commandes avant la publication du nouveau cahier des charges qui déterminera les nouvelles modalités et conditions d’importations des véhicules neufs.
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