L’industrie automobile algérienne s’apprête à franchir une étape décisive. Hyundai revient en force avec un grand investissement et une usine d’assemblage CKD (Completely Knocked Down). Selon des indiscrétions, la marque coréenne, présente dès le 04 septembre prochain à l’Intra-African Trade Fair (IATF) 2025 qui se tiendra à Alger, exposerait un prototype du premier modèle qui sortira des lignes de la future usine, il s’agirait du Hyundai Creta, un SUV compact trés populaire en Algérie.
La participation de Hyundai à l’IATF 2025, sera le premier signal fort d’un projet qui ambitionne de faire de l’Algérie un hub automobile africain.
Une nouvelle usine en Algérie : Hyundai renoue avec le marché algérien
Hyundai avait quitté l’Algérie en 2020, victime de complications judiciaires liées à son ancien partenaire. Mais le constructeur sud-coréen ne renonce pas à un marché qu’il connaît bien : il revient via une usine CKD (Completely Knocked Down).
Cet investissement colossal, réalisé en partenariat avec le SAAD BAHWAN GROUP, confirme la place stratégique de l’Algérie dans la stratégie africaine du géant coréen. Après l’Afrique du Sud, le Ghana et l’Éthiopie, l’Algérie sera la quatrième base de production Hyundai sur le continent.
Selon les sources industrielles, les travaux débuteront fin 2025 ou début 2026, pour une production effective en 2027.
Un calendrier de production structuré
Le projet Hyundai s’inscrit dans la stratégie de réindustrialisation du gouvernement algérien. Objectif : réduire les importations, développer l’exportation et relancer l’emploi industriel.
Le calendrier est clair :
- 2026 : lancement prévu avec un SUV économique (probablement le Creta) et un utilitaire léger.
- 2027 : diversification de la gamme avec SUV, berlines tricorps et un second utilitaire, selon The Korea Economic Daily.
- 2028 : arrivée d’une citadine compacte, et possible intégration de modèles électriques pour anticiper la transition énergétique, TSA-Algerie.com
L’usine vise une capacité de 100 000 véhicules par an. Une ambition considérable, mais qui se heurtera à des défis majeurs : mise en place d’un réseau de sous-traitants locaux, respect du cadre réglementaire et compétition accrue avec Fiat à Oran et les marques chinoises comme Jetour.
IATF 2025 : le Creta en star du salon d’Alger ?
Le rendez-vous est fixé : du 4 au 10 septembre 2025, le Palais des Expositions des Pins Maritimes à Alger accueillera l’IATF, organisé par l’Union africaine. C’est dans ce cadre que Hyundai dévoilera un prototype, très probablement le Creta, selon Motorsalgerie.com.
Le choix n’a rien d’anodin. SUV compact parmi les plus vendus en Algérie avant 2020 (3 000 à 4 000 unités annuelles via l’usine TMC de Tiaret), le Creta est un modèle familier, populaire et adapté aux besoins locaux. Sa présentation officielle à Alger permettra de tester la réaction du marché et de rassurer les investisseurs.
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La version 2025 du Creta arbore un design modernisé : phares LED, calandre plus imposante, écran central de 10,25 pouces et aides à la conduite (ADAS). Produite localement, elle pourrait être affichée 20 à 30 % moins chère que les modèles importés.
Le Creta : un SUV calibré pour l’Algérie
Conçu pour les marchés émergents, le Creta a toutes les cartes en main pour devenir la vitrine de Relizane. Avec ses 4,31 m de long et son empattement de 2,61 m, il offre un espace intérieur généreux et un coffre de 433 litres.
Deux motorisations essence devraient être proposées :
- 1.5 MPI de 115 ch, économique (6-7 L/100 km),
- 1.5 T-GDi de 160 ch, plus dynamique (jusqu’à 8 L/100 km).
La sécurité n’est pas en reste : six airbags, ESP, ABS et aides ADAS. Des équipements appréciés sur des routes algériennes souvent exigeantes. Sa robustesse et sa fiabilité, déjà saluées sur Autobip, renforcent son potentiel.
À terme, Hyundai pourrait lancer une version hybride du Creta, anticipant la demande croissante en solutions plus écologiques.
Impact industriel et stratégique
L’usine Hyundai en Algérie dépasse la simple production locale. Elle est appelée à devenir :
- un moteur d’emploi : plusieurs milliers de postes directs et indirects,
- un pôle technologique : introduction de lignes coréennes modernes,
- un tremplin à l’export : véhicules destinés au Maghreb, à l’Afrique subsaharienne et au Moyen-Orient.
Le projet s’inscrit parfaitement dans la stratégie de diversification économique de l’Algérie. Comme l’a rappelé El Moudjahid, il permettra de réduire la dépendance aux importations et d’ancrer le pays dans la dynamique continentale du commerce intra-africain.
Hyundai et l’Algérie jouent gros à Alger
Avec ce projet, Hyundai envoie un signal fort : l’Algérie redevient une pièce maîtresse de sa stratégie africaine. Le choix du Creta comme premier modèle est stratégique : populaire, robuste, adapté au marché local, il pourrait devenir l’icône du redémarrage industriel du pays.
Mais le défi reste immense. La réussite dépendra de la capacité à intégrer des fournisseurs locaux, respecter les échéances et résister à la concurrence de Fiat et des marques chinoises.
En attendant, l’IATF 2025 à Alger offrira au public et aux investisseurs un avant-goût du futur industriel algérien. Hyundai mise gros, l’Algérie aussi. Rendez-vous en septembre 2025 pour le premier chapitre de cette nouvelle ère automobile.