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lundi, septembre 1, 2025
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    Renault abandonne le cuir animal dès 2025 : un tournant éthique et industriel

    Renault vient de marquer un point décisif dans l’histoire de l’automobile. Le constructeur français promet de bannir le cuir animal de tous ses véhicules d’ici décembre 2025. La décision, issue d’échanges avec PETA France et PETA Allemagne, replace la marque au cœur d’un mouvement mondial vers des intérieurs plus durables et plus respectueux des animaux. Alors que les consommateurs demandent des choix alignés avec leurs valeurs, Renault choisit d’associer innovation, recyclage et responsabilité.

    Une décision dictée par l’éthique

    Le communiqué de PETA, publié le 15 juillet 2025, dévoile les contours de cet engagement. L’industrie du cuir sacrifie chaque année plus d’un milliard d’animaux. Rien que pour l’automobile, environ 35 millions de peaux de vaches sont utilisées. Trois bêtes, en moyenne, pour recouvrir l’intérieur d’une voiture standard. Derrière ces chiffres, des pratiques brutales : marquage au fer, électrocution, abattage violent.

    James Fraser, représentant de PETA France, résume sans détour : « Impossible de parler de luxe quand la souffrance animale et la pollution montent à bord. » Renault, en adoptant des alternatives, fait un pas fort vers un nouveau type de confort. Ses derniers modèles – Renault 5 E-Tech, Symbioz et Rafale – offrent déjà des sièges en textiles recyclés et en fibres biosourcées. La preuve qu’élégance et compassion peuvent cohabiter.

    L’environnement au centre

    Au-delà de la défense animale, le cuir est un désastre écologique : déforestation, eaux polluées par des produits chimiques, émissions de gaz à effet de serre. En choisissant des matériaux recyclés, Renault réduit son empreinte carbone et participe à une économie circulaire. Les plastiques détournés des décharges deviennent tissus, remplaçant un cuir lourd en conséquences.
    Le marché des alternatives est d’ailleurs en pleine expansion. Estimé à plus de 33 milliards de dollars en 2022, il devrait dépasser 54 milliards en 2030. Les innovations se multiplient : cuirs à base de pomme, de raisin, de chanvre. Renault privilégie, pour l’instant, des tissus recyclés au rendu moderne et haut de gamme.

    Une annonce saluée, mais encore floue

    La nouvelle a rapidement enflammé les réseaux sociaux. PETA France a célébré cette victoire avec un tweet viral, salué par plus de 400 mentions positives. Des médias comme Plant Based News ont parlé d’un « changement majeur » pour les animaux et la planète. Pourtant, un doute subsiste : Renault n’a pas publié de communiqué officiel. Certains observateurs, comme The Hog Ring, notent cette absence de confirmation directe. Mais le silence du constructeur, couplé à ses précédents modèles sans cuir (la Mégane E-Tech en 2022, par exemple), rend la promesse crédible.

    Une tendance mondiale, Renault en tête

    D’autres constructeurs suivent une route similaire. Volvo vise 2030 pour supprimer le cuir de ses modèles électriques. Mercedes propose depuis 2015 des options véganes. Hyundai a annoncé, fin août 2025, une collaboration avec Uncaged Innovations pour produire un cuir à base de plantes. Volkswagen, lui, explore le chanvre. Mais Renault frappe fort : calendrier serré, promesse ambitieuse. Dès 2026, toutes ses voitures devraient afficher des intérieurs sans cruauté.
    Ce choix répond à une demande croissante, notamment chez les jeunes générations. En Europe, la demande pour des intérieurs véganes grimpe de 15 % par an. Contrairement à certains concurrents qui facturent ces options, Renault les propose de série. Une stratégie qui pourrait séduire un public large.

    Les défis à venir

    La transition n’est pas sans obstacles. Les alternatives au cuir doivent tenir la distance : résistance, confort, aspect premium. Certains matériaux véganes, issus de plastiques pétrochimiques, posent encore question sur le plan écologique. Renault mise sur le recyclage pour éviter ce piège, mais la transparence sur la composition des nouveaux tissus reste attendue.
    Autre défi : convaincre partout. En Europe, l’absence de cuir est perçue comme un progrès. Mais dans d’autres régions, le cuir reste synonyme de prestige. Renault devra expliquer, convaincre, valoriser un luxe repensé.

    Un choix qui vous concerne

    Pour les futurs acheteurs, cette décision signifie des intérieurs sans cuir sur toute la gamme à partir de 2026. Des citadines aux SUV, confort et style resteront au rendez-vous, mais sans souffrance animale. Si vous envisagez un modèle comme la Renault 5 E-Tech ou la Symbioz, vous touchez déjà du doigt ce futur.

    Renault ne se contente pas de répondre à PETA. Le constructeur trace une voie nouvelle : une automobile élégante, durable, libérée du cuir animal. Si la promesse est tenue, elle pourrait inspirer toute l’industrie. Dans ce pari, Renault démontre qu’innovation, éthique et écologie peuvent avancer ensemble. Reste une question : les concurrents oseront-ils suivre ce rythme accéléré ?

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    Faris Bouchaala
    Faris Bouchaala
    Journaliste Automobile - Rédacteur en Chef Adjoint
    Grand passionné d’automobile depuis mon enfance, mon objectif au quotidien était de trouver le moyen d'arracher le volant à mon père. Très peu de gens ont la possibilité de transformer leur passion en une carrière, et il se trouve que je suis l'un de ces quelques privilégiés. J’ai rejoint la presse spécialisée en 2010, après un parcours totalement loin du domaine, car au final c’est la passion qui l’emporte.

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