Une externalisation qui fait débat
Renault affiche une volonté affirmée de promouvoir le « made in France », notamment pour la production de ses véhicules électriques comme la R5 et la R4. Pourtant, une partie du développement de la future Twingo électrique de quatrième génération, attendue en 2026, a été confiée à la Chine. Cette décision, prise par Luca de Meo, patron du groupe Renault et de l’Association des Constructeurs Européens d’Automobiles (ACEA), suscite des interrogations alors que le dirigeant alerte régulièrement sur la menace que représente l’industrie automobile chinoise pour les marques européennes.
Malgré un discours en faveur du maintien des compétences en France, Renault a choisi de s’appuyer sur l’Advanced China Development Center (ACDC) basé à Shanghai pour accélérer la conception de la nouvelle Twingo. Cette approche permettrait de réduire le cycle de développement à deux ans au lieu de quatre, en s’appuyant sur l’expertise des 150 ingénieurs de ce centre spécialisé dans les véhicules électriques.
Une voiture au parcours international
Si la future Twingo sera dessinée en France, son développement en Chine et sa production en Slovénie témoignent d’une stratégie industrielle reposant sur plusieurs pays. En plus de cette externalisation, la citadine reposera sur la plateforme AmpR Small, déjà utilisée par les Renault 5 et 4, et intégrera des batteries fournies par le groupe chinois CATL.
Ce choix ne manque pas de susciter des inquiétudes, notamment du côté des syndicats, qui craignent un affaiblissement du rôle de la France dans l’ingénierie du constructeur. Toutefois, Renault assure que cette externalisation vise à optimiser les coûts et à rendre la Twingo plus compétitive, avec un prix de départ estimé autour de 20 000€.
Une stratégie différente de Volkswagen
Contrairement à Renault, Volkswagen a fait le choix de développer en interne son futur modèle urbain, l’ID.1, qui affichera un tarif similaire. Cette divergence de stratégie soulève des questions sur la dépendance croissante de Renault vis-à-vis de la Chine, notamment pour d’autres modèles à venir comme la future Dacia Sandero électrique, qui pourrait elle aussi bénéficier du savoir-faire du centre ACDC.
En parallèle, Renault continue sa collaboration avec le constructeur chinois Geely pour le développement et la production de ses moteurs thermiques et hybrides via la coentreprise Horse. Une relation qui confirme la volonté du groupe de s’appuyer sur l’expertise chinoise tout en tentant de préserver son ancrage européen.