Dans le monde impitoyable de l’automobile, où chaque euro compte, Renault vient de lancer une offensive tarifaire qui ne manquera pas de faire parler. Le constructeur au losange introduit une nouvelle version de son Symbioz, baptisée « Evolution », qui s’affiche à 33 400 euros. Une baisse de 1 500 euros par rapport à l’entrée de gamme actuelle qui, à première vue, pourrait séduire plus d’un acheteur potentiel. Mais comme souvent, le diable se cache dans les détails.
Cette version Evolution, positionnée en bas de l’échelle des finitions, joue les équilibristes entre accessibilité et équipement. Un exercice périlleux qui soulève une question cruciale : jusqu’où peut-on déshabiller un véhicule sans en altérer l’essence même ?
Sous le capot, pas de surprise. On retrouve l’unique motorisation actuellement disponible, le bloc E-TECH 145 ch Full hybride. Une mécanique éprouvée qui a fait ses preuves, mais qui pourrait bientôt être épaulée par de nouvelles options. En effet, Renault profite de cette annonce pour lever le voile sur l’arrivée prochaine de motorisations Mild Hybrid. Un 3 cylindres 1.2 TCe avec hybridation 48V, décliné en deux niveaux de puissance autour de 130 ch, est annoncé pour 2025. Une stratégie qui vise clairement à élargir l’offre et, potentiellement, à abaisser encore le ticket d’entrée.
Mais revenons à notre Symbioz Evolution. Par rapport à la version Techno, les sacrifices sont nombreux et parfois douloureux. Exit les fonctionnalités Google intégrées au système multimédia, le tableau de bord numérique personnalisable, les jantes alliage 18″ Gravity, l’aide au stationnement avant et latérale, et le régulateur de vitesse adaptatif. Des équipements devenus presque standards dans cette catégorie de véhicules.
Esthétiquement, le coup est rude. Les élégantes jantes alliage laissent place à des roues en tôle 17″ affublées d’enjoliveurs. Un retour en arrière qui pourrait faire grincer des dents plus d’un amateur de belle mécanique. Les inserts métalliques des boucliers avant et arrière disparaissent également, privant le Symbioz d’une touche de sophistication appréciée.
À l’intérieur, si la sellerie tissu diffère sans pour autant démériter, d’autres absences se font sentir. L’éclairage d’ambiance dans les contre-portes, petit détail qui contribue pourtant grandement à l’atmosphère générale, n’est plus de la partie. La commande de boîte, plus classique, est directement empruntée à la Clio. Un choix qui, s’il peut paraître anodin, témoigne d’une volonté de rationalisation des coûts.
Côté options, la configuration se veut également plus restrictive. Si un pack Navigation à 1 000 euros permet de se rapprocher de la version Techno, il ne comble pas toutes les lacunes. Les amateurs de technologies avancées devront faire l’impasse sur le pack parking 360°, le volant chauffant, le hayon motorisé mains libres, le pack extended grip ou encore le système Hi-Fi. Des équipements qui, pour beaucoup, font aujourd’hui partie intégrante de l’expérience SUV.
Face à ces coupes franches, une question s’impose : cette version Evolution est-elle réellement une bonne affaire ? Certes, l’économie de 1 500 euros à l’achat peut sembler alléchante. Mais qu’en sera-t-il à la revente ? Dans un marché de l’occasion où l’équipement joue un rôle prépondérant, un Symbioz en jantes tôle pourrait bien avoir du mal à trouver preneur.
La stratégie de Renault soulève ainsi des interrogations plus larges sur l’évolution du marché automobile. Dans un contexte où les consommateurs sont de plus en plus exigeants en termes d’équipement, même sur les modèles d’entrée de gamme, cette approche minimaliste est-elle vraiment pertinente ? Ne risque-t-elle pas de diluer l’image premium que Renault tente de construire autour du Symbioz ?
En fin de compte, si cette version Evolution permet à Renault d’afficher un prix d’appel attractif dans ses publicités, elle pourrait bien se révéler être un choix peu judicieux pour le consommateur averti. La version Techno, malgré son surcoût, semble offrir un meilleur équilibre entre prix et équipement, garantissant une expérience plus en phase avec les standards actuels du segment.
Dans ce jeu d’équilibriste entre accessibilité et équipement, Renault marche sur un fil. Reste à voir si les consommateurs seront prêts à faire ces compromis pour s’offrir un Symbioz à moindre coût, ou si cette version Evolution restera une curiosité marketing dans la gamme du constructeur français.
Articles similaires :
- Ampere, le challenger européen : l’excellence en technologie et véhicules électriques au service d’une croissance durable
- Renault à nouveau récompensé au Club des DA et au Grand Prix Stratégies
- HYVIA révèle au salon de Solutrans une nouvelle architecture de Renault Master Van H2-TECH
- Renault innove pour réduire la pollution sonore des routes
- Dacia Duster ou Renault Captur : lequel acheter en 2021 ?
Lire aussi : Renault ne produira plus les fourgons Fiat Talento avant la fusion FCA / PSA
Lire aussi : 50 ans de Renault 5 : une année pop et riche en surprises
Lire aussi : Le Groupe Renault et Faurecia collaborent sur les systèmes de stockage à hydrogène
Lire aussi : La Renault Mégane E-Tech sacrée Véhicule Électrique de l’Année 2023 au Trophées de L'Argus
Lire aussi : Renault F1 team : Double entrée dans les points lors d’un dimanche intense à Suzuka
Lire aussi : Nouveau bloc TCE 100ch pour le Dacia DUSTER
Lire aussi : ROADS : les défis de la construction du nouveau grand simulateur de conduite de Renault Group