En prévision de l’ouverture, lundi prochain, de la nouvelle aérogare de l’aéroport international d’Alger Houari Boumédiène, une visite guidée a été organisée ce mercredi pour les journalistes. L’on apprend ainsi qu’environ 4,5 millions de passagers par an seront transférés progressivement de l’actuel aéroport international d’Alger vers la nouvelle aérogare qui sera mise en service lundi prochain, a indiqué mercredi le directeur général de la Société de gestion des services et infrastructures aéroportuaires d’Alger (SGSIA), Tahar Allache.

Il s’agit principalement des voyageurs vers l’Europe et l’Amérique, alors que les dessertes vers les pays du Golfe (environ 1,3 millions de passagers par an) seront maintenues au niveau de l’actuelle aérogare, selon les explications de M. Allache lors d’une visite guidée pour les journalistes à cette nouvelle infrastructure.

En effet, l’actuel aéroport international sera dédié, après l’inauguration de la nouvelle aérogare, aux vols domestiques et vers le Golfe, alors que l’aéroport national sera consacré aux vols du pèlerinage (Hadj et Omra).

Quant à l’aérogare actuelle Hadj et Omra, elle sera détruite complètement et fera partie de l’assiette foncière qui accueillera, avec les terrains situés au Sud de l’aéroport, une autre aérogare dont les travaux seront lancés en 2028, précise le directeur.

«Nous allons procéder avec l’ouverture de la nouvelle aérogare à la réaffectation du trafic aérien en regroupant les destinations afin de fidéliser les passagers», note M. Allache.

La mise en exploitation de la nouvelle aérogare sera également l’occasion d’entamer des opérations de rénovation de l’actuel aéroport international et qui «n’auront aucun impact sur le programme de vols», assure le directeur.

Air Algérie sera la première compagnie aérienne à exploiter la nouvelle aérogare avec des vols destinés à Paris, avant de transférer le 6 mai prochain les dessertes vers les autres villes françaises.

Le 13 mai, tous les départs internationaux d’Air Algérie s’effectueront depuis la nouvelle aérogare, alors que les autres compagnies rejoindront cette infrastructure une semaine après, ajoute M. Allache.

«La mise en exploitation de cette nouvelle infrastructure ouvre la possibilité pour les compagnies aériennes de créer leur plate-forme de correspondances (Hub)», a-t-il avancé.

Le financement de ce projet a été assuré par un crédit bancaire à hauteur de 62 milliards de dinars ainsi que des fonds propres de la SGSIA d’un montant de 12 milliards de dinars, soit un total de 74 milliards de dinars.

Le remboursement du crédit bancaire qui s’étale sur 13 ans, en 2022.

Toutefois, la société a du payé 12 milliards supplémentaires à cause de la dévaluation de la monnaie nationale, note le directeur.

Une autre aérogare sera réalisée à partir de 2028

D’une capacité de 10 millions de passagers/an, la nouvelle aérogare de l’Aéroport international d’Alger a été réalisée par la société chinoise China state construction engineering corporation (CSCEC).

Selon les prévisions de la SGSIA, les capacités d’accueil devraient être saturées en 2032, soit quatre ans après le lancement des travaux d’une autre aérogare en 2028.

La nouvelle aérogare de l’aéroport d’Alger qui s’étend sur une superficie de 200.000 m2, est dotée de 120 banques d’enregistrement, 12 tapis bagages, 54 ascenseurs, 37 escaliers mécaniques, 9 tapis roulants et 21 passerelles.

Elle comprend également 42 postes de stationnement pour avions, 2 postes stations pour avion gros-porteurs A380 et 16 groupes électrogènes, qui se déclenchent automatiquement en cas de coupure électrique, ainsi que des dizaines de locaux commerciaux et de services, un grand carrousel sophistiqué de tri de bagages, outre un parking de 4.200 places avec un système de paiement par caisse automatique.

A la faveur des équipements et systèmes performants utilisés dans cette aérogare, la durée de traitement des passagers et de leurs bagages sera «sensiblement» réduite.

Dans ce sens, M. Allache a expliqué que la SGSIA avait acquis six scanners détecteurs d’explosifs de nouvelle génération, d’une capacité de 1.800 bagages/heure pour chaque scanner.

Leur coût est estimé à 9 millions d’euros, selon le directeur soulignant que ce nouveau type de scanner sera obligatoire en 2020 pour tous les aéroports internationaux.

En outre, la nouvelle aérogare est dotée de détecteurs de nucléaire et de radioactivité, une nouveauté pour une infrastructure aéroportuaire algérienne.

Cette aérogare fonctionne avec un effectif global de 500 employés, selon M. Allache précisant que 94 formations spécialisées sur site, dans les différents domaines d’intervention, avaient été organisées par la SGSIA durant l’année passée pour assurer un service de «haute qualité».

Avec l’entrée en service de la nouvelle aérogare, le chiffre d’affaire, estimé à 9 milliards de dinars en 2018, devrait augmenter de près de 5%, d’après les déclarations de M. Allache.

APS