À l’ère de la voiture connectée, même les pneus deviennent intelligents. Dotés de capteurs, ils collectent et transmettent en temps réel une multitude de données. Température, pression, charge, état de la chaussée… Ces informations permettent d’optimiser sécurité, confort et consommation. Une révolution discrète, mais déterminante.
Les capteurs, au plus près de l’asphalte
Le pneumatique reste le seul point de contact entre le véhicule et la route. Cette position stratégique en fait un allié de premier ordre pour la collecte de données. Désormais, les fabricants y intègrent des capteurs, souvent logés à l’intérieur de la bande de roulement. Ces modules intelligents mesurent en permanence des paramètres clés et les envoient par Bluetooth vers le calculateur central du véhicule.
Ce dernier pilote les fonctions dynamiques : suspension, direction, freinage, motricité. En recueillant les informations directement depuis les pneus, il peut réagir avec une précision inégalée. Chaque tour de roue devient ainsi une source d’information utile pour la conduite et la sécurité.
S’adapter aux conditions, en temps réel
Grâce à cette nouvelle génération de pneus connectés, la voiture devient capable de comprendre son environnement. Le système identifie le type de pneu monté, mesure la température et la pression, détecte la charge, l’humidité de la chaussée, ou encore l’état du revêtement. Ces éléments sont analysés en continu pour ajuster le mode de conduite.
Ainsi, si des pneus hiver sont détectés, le calculateur adapte automatiquement le comportement de l’ABS pour raccourcir les distances de freinage. Si l’adhérence diminue, le système antidérapage intervient plus tôt. En permanence, le véhicule affine ses réponses pour s’adapter à la situation.
L’électronique n’agit donc plus en aveugle. Elle s’appuie sur une connaissance fine des conditions réelles. Le résultat : un comportement routier plus sûr, plus prévisible et mieux maîtrisé, même dans des situations critiques.
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Des pneus qui deviennent copilotes
Lorsque le véhicule aborde un virage serré, effectue une manœuvre d’évitement ou risque l’aquaplaning, les informations transmises par les pneus deviennent vitales. Le correcteur électronique de trajectoire (ESP) ajuste sa réponse pour maintenir l’adhérence. Le système antipatinage (TCS), lui, module la puissance délivrée aux roues, notamment sur chaussée humide, enneigée ou verglacée.
En anticipant les pertes d’adhérence, la voiture corrige sa trajectoire avant même que le conducteur n’ait le temps de réagir. Les pneus deviennent alors de véritables copilotes, discrets mais essentiels.
Autre avantage : en mesurant l’usure et en surveillant la pression, les capteurs contribuent à une meilleure longévité des pneumatiques. Moins de déchets, moins de surconsommation. L’impact environnemental diminue sensiblement.
Vers des routes plus intelligentes
La collecte de données ne profite pas qu’au conducteur. Elle bénéficie aussi à l’infrastructure routière. En Italie, la région des Pouilles, en partenariat avec Pirelli, déploie un système inédit. Il combine les informations remontées par les pneus aux images captées par des caméras embarquées.
Objectif : cartographier en temps réel les dégradations de l’asphalte. Trous, fissures, irrégularités. Ces signaux, centralisés et analysés, permettent une maintenance plus rapide, plus ciblée et moins coûteuse. Les premières voitures équipées circuleront dès juillet 2025. Une expérimentation qui pourrait faire école.
Demain, la route s’auto-surveillera. Grâce aux véhicules. Grâce aux pneus. Et grâce à une nouvelle forme d’intelligence embarquée, invisible à l’œil nu, mais précieuse pour tous.