Les problèmes d’approvisionnement en semi-conducteurs ont particulièrement affecté les performances commerciales du Groupe Volkswagen au troisième trimestre. Le bénéfice d’exploitation avant éléments exceptionnels atteint 2,3 milliards d’euros (3,2 milliards d’euros) entre juillet et septembre, soit une baisse par rapport aux deux premiers trimestres de l’année et par rapport à la même période de l’année précédente dont le résultat avait été affaibli par la pandémie. La marge d’exploitation avant éléments exceptionnels est en baisse à 4,9% (5,4%) au troisième trimestre. Les marques à haut volume ont été les plus affectées au cours de cette période, enregistrant des pertes d’exploitation malgré des carnets de commandes pleins. La pénurie de semi-conducteurs a également empêché le Groupe de répondre à la forte demande chinoise. Sur les neuf premiers mois de l’année, les livraisons des marques du Groupe affichent une hausse de 6,9% à 7,0 millions de véhicules (6,5 millions de véhicules). Le chiffre d’affaires augmente de manière encore plus marquée : avec une hausse de 20,0% sur la même période, il s’établit à 187 milliards d’euros (155 milliards d’euros).
Grâce à un excellent premier semestre, le bénéfice d’exploitation avant éléments exceptionnels, qui s’élève à 14,2 milliards d’euros (2,4 milliards d’euros) sur les neuf premiers mois de l’année, reste à un bon niveau et excède le faible résultat de l’année précédente lié à la pandémie. La marge d’exploitation atteint 7,6% (1,5%). La Division Automobile affiche un cash-flow net ajusté de 12,4 milliards d’euros (4,5 milliards d’euros) à fin septembre, contribuant de manière substantielle au financement de la transformation du Groupe. Malgré l’impact de la pénurie de semi-conducteurs sur le fonds de roulement, le cash-flow net ajusté du troisième trimestre est légèrement positif à 33 millions d’euros. Les liquidités nettes de la Division Automobile ont chuté de 9,4 milliards d’euros par rapport au premier semestre, mais restent robustes à 25,6 milliards d’euros. L’acquisition de Navistar conclue au mois de juillet a eu un effet perceptible d’environ 6 milliards d’euros. Un dividende de 2,4 milliards d’euros a également été distribué aux actionnaires de Volkswagen au troisième trimestre. Le Groupe Volkswagen a confirmé sa prévision de marge d’exploitation comprise entre 6,0 et 7,5% pour l’année complète.
Herbert Diess, Président du Directoire du Groupe Volkswagen : « Les résultats du troisième trimestre montrent, une fois encore, que nous devons maintenant améliorer systématiquement la productivité dans le secteur à haut volume. Nous sommes déterminés à conserver notre position forte par rapport à la concurrence établie et aux nouveaux concurrents et à mener avec vigueur la transformation vers une mobilité numérique et neutre au regard du climat grâce à notre nouvelle stratégie NEW AUTO. »
Le Groupe Volkswagen a présenté sa stratégie NEW AUTO en juillet en se basant sur des volumes élevés, des groupes de marques de luxe et de marques sportives et des plateformes technologiques mondiales. La stratégie doit permettre au Groupe de réaliser des économies d’échelle et d’exploiter des synergies d’ici 2030. Les plans comprennent le lancement d’une plateforme mécatronique sur l’ensemble du Groupe, d’un système d’exploitation standardisé et d’une cellule de batterie unifiée, ainsi que la création d’une plateforme de mobilité. Ce dernier projet devrait s’accélérer après la transaction prévue avec Europcar, qui a été annoncée le 28 juillet. La transformation sera financée par une série de mesures destinées à réduire les dépenses fixes et les coûts de matériaux, à améliorer la productivité de la production et à augmenter le fonds de roulement. Le site principal de Wolfsburg se prépare à l’évolution de la situation concurrentielle avec, entre autres, la création du projet d’avenir Trinity de la marque Volkswagen et de nouveaux développements techniques accompagnés d’une modernisation de l’usine.
« Après un résultat record au premier semestre de l’année, la pénurie de semi-conducteurs du troisième trimestre nous montre clairement que nous ne sommes pas encore suffisamment résilients aux fluctuations de l’utilisation de nos capacités, note Arno Antlitz, Directeur Financier du Groupe Volkswagen. Nous devons donc continuer à travailler avec ardeur à l’amélioration de nos structures de coûts et de notre productivité dans tous les secteurs. Pour pouvoir mettre en œuvre notre stratégie NEW AUTO comme prévu et financer nous-mêmes notre transformation vers l’électro-mobilité et la digitalisation, il nous faut réaliser des améliorations décisives. »
Activité opérationnelle en baisse sensible au troisième trimestre en raison des goulots d’étranglement liés aux semi-conducteurs
La demande reste importante pour les modèles attractifs des marques du Groupe. Rien qu’en Europe de l’Ouest, les commandes de véhicules particuliers ont atteint 1 million de véhicules sur les neuf premiers mois de l’année, dont 17% de véhicules 100% électriques. Au troisième trimestre, la pénurie de semi-conducteurs a toutefois entraîné une baisse de 24,4% des livraisons par rapport à la même période de l’année précédente. Les quatre marques à haut volume ont été particulièrement affectées, affichant des pertes d’exploitation au troisième trimestre. La division Services Financiers a, au contraire, évolué très positivement au troisième trimestre avec un bénéfice d’exploitation de 1,5 milliard d’euros. La division a notamment bénéficié d’une solide activité véhicules d’occasion et d’une tendance positive des coûts liés aux risques.
Malgré les problèmes d’approvisionnement en semi-conducteurs, le Groupe a poursuivi avec succès son offensive électrique mondiale en livrant 122 100 véhicules 100% électriques au troisième trimestre, soit plus de deux fois plus qu’au cours de la même période de l’année précédente (+109%). La part mondiale des véhicules basés sur la Plateforme Modulaire Électrique (MEB) dans l’ensemble des véhicules électriques a encore augmenté au troisième trimestre pour atteindre 69%. Sur les neuf premiers mois de l’année, un total de 293 100 clients ont ainsi pris livraison d’un véhicule électrique neuf provenant de l’une des marques du Groupe (+138%). La demande de modèles hybrides rechargeables reste également forte : sur les neuf premiers mois de l’année, 246 000 véhicules ont été livrés soit plus du double du résultat enregistré au cours de la même période de l’année précédente (+133%).
L’accélération a été particulièrement forte en Chine au troisième trimestre avec 28 900 véhicules 100% électriques livrés contre 18 300 sur l’ensemble du premier semestre de l’année. Les nouvelles boutiques urbaines ID. qui y ont été créées enregistrent une fréquentation plus élevée et un taux de conversion supérieur à celui des distributeurs traditionnels. Il existe actuellement plus de 60 « City Stores » ID., un chiffre qui devrait atteindre 170 d’ici la fin de l’année. Le Groupe compte toujours livrer entre 80 000 et 100 000 véhicules de la famille ID. en Chine cette année, en fonction de la disponibilité des semi-conducteurs.
Les performances sur les neuf premiers mois de l’année restent très solides après un excellent premier semestre
Au cours des neuf premiers mois de l’année, le Groupe Volkswagen a enregistré une hausse de 6,9% des livraisons mondiales pour atteindre 7,0 millions de véhicules (6,5 millions). La part de marché mondiale des véhicules particuliers a baissé de 0,9% au cours de la même période pour s’établir à 12,1%. Alors que le Groupe a vu sa part de marché progresser en Europe et en Amérique du Nord, la Chine, son plus grand marché unique, a été particulièrement touchée par la pénurie de semi-conducteurs, ce qui a entraîné une baisse de la part de marché du Groupe dans ce pays malgré une forte demande.
La hausse des ventes, particulièrement de véhicules à marge élevée, a conduit à une hausse de 20% du chiffre d’affaires du Groupe qui atteint 186,6 milliards d’euros (155,5 milliards d’euros). Le bénéfice d’exploitation avant éléments exceptionnels augmente de 11,8 milliards d’euros pour s’établir à 14,2 milliards d’euros, excédant ainsi le résultat de l’année précédente impacté par la pandémie. La marge d’exploitation avant éléments exceptionnels atteint 7,6%. Cet excellent résultat est dû principalement à l’amélioration des ventes de véhicules, des prix et du mix de produits ainsi qu’aux effets positifs de la valorisation des couvertures de matières premières. Des dépenses de restructuration ponctuelles chez MAN Truck & Bus, pour un montant de 0,7 milliard d’euros, ont eu un impact négatif.
Les résultats avant et après impôts ont également augmenté pour atteindre, respectivement, 14,2 milliards d’euros (2,3 milliards d’euros) et 11,4 milliards d’euros (1,7 milliard d’euros). Le bénéfice par action privilégiée s’établit donc à un excellent niveau de 21,71 euros (2,79 euros).
Division Automobile : baisse du cash-flow et des liquidités nettes au troisième trimestre suite à l’acquisition de Navistar
Le cash-flow net de la Division Automobile atteint un niveau élevé à 7,2 milliards d’euros (1,4 milliard d’euros) sur les neuf premiers mois de l’année. L’acquisition de Navistar a compté pour -2,6 milliards d’euros au troisième trimestre, soit un résultat global de -3,0 milliards d’euros pour cet indicateur clé sur la période. Ajusté pour les fusions et acquisitions et les sorties de trésorerie associées à la question du diesel, le cash-flow net des neuf premiers mois de l’année s’élève à 12,4 milliards d’euros (4,5 milliards d’euros). Malgré l’impact de la pénurie de semi-conducteurs sur le fonds de roulement, le cash-flow net ajusté du troisième trimestre est légèrement positif à 33 millions d’euros. Les liquidités nettes de la Division Automobile restent très solides à 25,6 milliards d’euros mais baissent, comme prévu, au troisième trimestre, notamment en raison de l’acquisition de Navistar, qui a eu un effet global d’environ 6 milliards d’euros, et du versement de dividendes aux actionnaires de Volkswagen. Elles s’établissaient à 35,0 milliards d’euros à la fin du premier semestre.
Les coûts de recherche et développement sont en hausse à 11,4 milliards d’euros (10,2 milliards d’euros) en raison des investissements d’avenir dans de nouveaux modèles, technologies et logiciels. Le ratio de R&D a néanmoins baissé pour atteindre 7,5% cette année contre 8,1% l’année précédente, un résultat qui était alors dû à la baisse du chiffre d’affaires associée à la pandémie. La discipline d’investissement améliorée et le recours accru aux synergies du Groupe ont conduit à des améliorations significatives au niveau des dépenses d’investissement. Celles-ci ont baissé de 8,3% par rapport à la même période de l’année précédente pour s’établir à 5,9 milliards d’euros (6,4 milliards d’euros). Le ratio Capex sur le chiffre d’affaires a donc fortement baissé à 3,9% (5,1%).
Prévisions pour 2021
Sur la base des performances des neuf premiers mois de l’année 2021 et de l’acquisition de Navistar, le Groupe Volkswagen ajuste ses prévisions pour les indicateurs clés de performance.
Le risque de goulots d’étranglement et de perturbations dans l’approvisionnement en semi-conducteurs s’est intensifié dans l’ensemble de l’industrie. L’impact négatif est particulièrement visible depuis le début du deuxième semestre de l’année. Le Groupe a donc décidé d’abaisser ses prévisions de livraisons qui devraient être comparables à celles de l’année précédente dans des conditions de marché toujours difficiles. Cette prévision table sur une maîtrise de la pandémie de COVID-19 et tient compte de la détérioration de la situation des approvisionnements qui fait suite à la pénurie de semi-conducteurs. Les problèmes viendront surtout de la situation économique, de l’intensification de la concurrence, de la volatilité des marchés de change et des marchés des matières premières, de la sécurisation des chaînes d’approvisionnement et de critères d’émission plus stricts. Le chiffre d’affaires du Groupe Volkswagen devrait augmenter considérablement en 2021 par rapport à l’année précédente. Toutefois, en ce qui concerne le résultat d’exploitation avant et après éléments exceptionnels, le Groupe continue à prévoir une marge d’exploitation comprise entre 6,0 et 7,5%, comme indiqué dans les orientations publiées à la fin du premier semestre.
La Division Automobile estime que la baisse des sorties de trésorerie liées à la question du diesel et la hausse marquée des effets des fusions et acquisitions, notamment de l’acquisition de Navistar, conduiront à une large augmentation du cash-flow net par rapport à l’année précédente. Les liquidités nettes devraient conserver un niveau solide, en nette baisse par rapport à l’année précédente.