En début du mois de juin, près de 2 000 propriétaires de véhicules des marques Renault, Dacia et Nissan ont déposé une plainte pénale contre le groupe Renault auprès du tribunal correctionnel de Nanterre.

L’avocat Christophe Lèguevaques a précisé que cette plainte serait déposée pour des chefs d’accusation tels que « tromperie, mise en danger d’autrui, escroquerie et pratiques commerciales trompeuses ». De manière concrète, les voitures équipées de moteurs essence 1,2 litre TCE ou DIG-T, produites par Renault entre octobre 2012 et juin 2016, connaissent un problème de surconsommation d’huile, ce qui provoque une défaillance du moteur après avoir parcouru entre 40 000 et 60 000 kilomètres, souvent lors de trajets sur autoroute. Ceci s’est produit à la surprise des conducteurs, a souligné l’avocat.

L’avocat engagé dans le procès visant Renault et Nissan, a fait savoir que cette action en justice collective regroupe les réclamations d’environ 1 100 individus. La plainte concerne le moteur à essence à quatre cylindres de 1,2 litre utilisé dans plusieurs centaines de milliers de modèles des marques Renault, Nissan, Dacia et Mercedes-Benz entre 2012 et 2018.

En France uniquement, 133 050 véhicules sont équipés de ces moteurs problématiques. Les 400 000 moteurs concernés, fabriqués à Valladolid (Espagne) et Sunderland (Royaume-Uni), se retrouvent dans toute la gamme de véhicules Renault (Clio, Mégane, Kangoo, etc.), ainsi que dans d’autres marques telles que Dacia (Duster, Dokker, Lodgy), Mercedes (Citan) et Nissan (Juke 1.2 DIG-T, Qashqai 2, Pulsar).

Renault a affirmé que bien que ces moteurs aient connu quelques problèmes techniques, ils n’ont jamais présenté de dangers pour la sécurité. Le constructeur a également indiqué qu’il étudierait au cas par cas la possibilité de verser des compensations aux clients affectés par ce problème.

Quelles sont les répercussions ?

Dans ce contexte, Renault ne semble pas être dévasté par cette crise d’image. Le groupe français a enregistré de solides résultats financiers au 1er semestre 2023. De plus, un Free cash-flow record a été atteint durant la même période : 1,8 milliard d’euros dont 0,6 milliard d’euros de dividendes reçus de Mobilize Financial Services, en progression de 0,8 milliard d’euros par rapport au 1er semestre 2022 grâce à une solide performance opérationnelle. Par ailleurs, bien qu’elle ait vu sa fiabilité pointée du doigt, la marque au losange continue d’élaborer sa stratégie de développement de véhicules propres. En juillet dernier, le groupe français a annoncé la signature d’un accord de joint-venture regroupant les entités de Renault Group et Geely pour lancer un leader mondial des motorisations à faibles émissions.