Le patron de Renault Luca de Meo a manifesté sa préoccupation par apport à la situation tendue autour de l’Ukraine qui pourrait entraîner des problèmes d’approvisionnement en composants pour les usines de la marque française en Russie.

Le patron du groupe Renault, Luca de Meo, n’exclut pas la suspension, voire l’arrêt complet des usines en Russie en raison de la crise ukrainienne. D’éventuelles interruptions de l’approvisionnement en composants pourraient affecter le travail d’AvtoVAZ et de l’usine Renault Russie, a déclaré De Meo dans une interview accordée au quotidien économique et financier britannique ‘Financial Times’. Selon l’article, environ 20% des pièces de rechange destinées à l’usine d’AvtoVAZ sont importées de l’étranger, quant à l’usine Renault de Moscou, ce chiffre est proche de 40%.

Luca de Meo a précisé que le groupe Renault cherche des fournisseurs alternatifs pour ses usines automobiles implantés en Russie, dans le cas où de nouvelle série de sanctions serait imposée par l’UE à l’encontre de la Russie.

Un arrêt complet des usines AvtoVAZ et Renault pourrait avoir des conséquences imprévisibles. En janvier 2022, la part de l’alliance Renault-Nissan-Mitsubishi (y compris AvtoVAZ) sur le marché russe des voitures neuves atteint 35,5 %. Dix pour cent supplémentaires du marché sont occupés par le groupe Volkswagen, qui souffrira également si des sanctions sont imposées. Les constructeurs automobiles chinois et coréens, quant à eux, représentent environ 42 % du marché.

Les pénuries de micropuces et les problèmes de chaîne d’approvisionnement ont déjà eu un impact sur AvtoVAZ. En 2021, l’usine automobile de la Volga a manqué 109.000 voitures et, selon les estimations les plus optimistes, la pénurie de semi-conducteurs n’arrivera à sa fin qu’en mai prochain. Dans se sens, le groupe a estimé sa perte de production liée au manque de composants pour le troisième trimestre 2021 à environ 170.000 unités. En dépit d’une visibilité réduite pour le quatrième trimestre, le Groupe anticipe une perte proche de 500.000 véhicules sur l’année.