Aux débuts de SEAT et après la 1400, les connaisseurs de l’époque savaient parfaitement de quelles voitures s’inspirait la nouvelle SEAT 1500 au moment de son lancement en 1963 : une carrosserie aux arêtes anguleuses et saillantes, des éléments chromés soignés, des pneus à carcasse diagonale et à flancs blancs.

SEAT 1500 : spacieuse, confortable, robuste et classieuse

Mieux dimensionnée et plus économique que les véhicules américains de l’époque, la 1500 intégrait tout le luxe et toutes les caractéristiques qui faisaient rêver, et que l’on pouvait s’offrir dans une voiture. À l’époque, les médias la considéraient comme une « voiture avec chauffeur », taillée pour les hommes politiques, les chefs d’entreprise et les personnes plus fortunées. Bien entendu, la SEAT 1500 était également idéale pour les familles nombreuses, à une époque où il était possible de monter à six personnes à bord (la banquette avant permettait d’accueillir le conducteur et deux passagers). Spacieuse, confortable et dotée d’un énorme coffre, elle fut également très prisée par les chauffeurs de taxi au même titre que pour des usages officiels.

Fiable, son moteur à arbre à cames latéral de 1 481 cm3 (d’où elle tire son nom de 1500) délivrait 72 ch à 5 200 tr/min. Largement de quoi mouvoir son poids de 1 200 kilos. A l’époque, ses 50 ch/litre étaient exceptionnels et furent d’ailleurs salués par la presse. À titre de comparaison, l’actuel moteur 1,5 TSI turbo du Tarraco délivre 150 ch (100 ch/litre) dès 5 000 tr/min, avec un couple maximal deux fois plus important dès 1 500 tr/min que celui de la 1500 qui devait monter à 3 300 tr/min. La SEAT 1500 était équipée d’une boîte à quatre rapports, tous déjà synchronisés avec le levier de vitesses qui était placé à côté de la colonne de direction. La SEAT 1500 pouvait rouler à 120 km/h en utilisant un seul de ses carburateurs, affichant ainsi une consommation modérée de carburant. De plus, grâce à son réservoir de 60 litres, la SEAT 1500 bénéficiait d’une autonomie suffisante pour envisager de longs trajets.

La SEAT 1500 était équipée de nombreux éléments de confort qui ont beaucoup marqué à l’époque : des essuie-glaces, des pare-soleil réglables latéralement, un miroir de courtoisie intégré au pare-soleil passager, une boîte à gants verrouillable ou encore un éclairage et un accoudoir central aux places arrière. D’autres éléments d’époque étonneraient énormément aujourd’hui : comme par exemple le manomètre de pression d’huile moteur, le lave-glace que le conducteur pouvait activer en appuyant du pied sur un bouton, ou encore le compteur kilométrique semblable à un thermomètre à mercure.

La sécurité a toujours été au centre des préoccupations de SEAT. Ainsi, la 1500 était équipée de quatre disques de frein et d’un puissant servofrein. La presse automobile avait salué son éclairage basé sur un seul phare, avant l’arrivée du modèle à deux faisceaux avec le facelift en profondeur en 1969. Cette même année, SEAT a commencé à proposer son premier modèle diesel, un bloc de 1,8 litre à la fiabilité éprouvée. Ce dernier était équipé d’un système d’injection indirecte de carburant pour délivrer 46 ch. Cette cylindrée a conduit SEAT à rebaptiser ce modèle SEAT 1800 Diesel. À l’époque, la publicité déclarait « este vehículo le hará millonario en kilómetros » (« ce véhicule vous rendra millionnaire en kilomètres »). Deux ans plus tard, en 1971, naissait la SEAT 2000 Diesel avec son moteur 2.0 litres de 55 ch.

Ce voyage dans le temps montre à quel point la 1500 a bénéficié d’une évolution continue en matière d’ingénierie. Équipée d’une dynamo de 400 watts, elle a ensuite intégré un alternateur en 1967, date à laquelle elle a également été dotée de jantes à 5 boulons au lieu de 4. Avec la bifaro en 1968, le taux de compression du moteur est passé à 9:1, tandis que les collecteurs d’échappement ont troqué la fonte pour de l’acier – une sortie presque rectiligne que l’on qualifierait aujourd’hui d' »inspirée par la compétition ».

En revanche, l’horloge, la climatisation et les essuie-glaces à deux vitesses manquaient encore à l’appel. Des défauts que la presse n’a pas manqué de rappeler lorsque la production de la SEAT 1500 a cessé au milieu de l’année 1972. À partir d’avril 1973, la SEAT 132 viendra combler ces lacunes.