Pour le cinquième rendez-vous de son calendrier, le Championnat du Monde FIA d’Endurance se rendait en Amérique du Sud pour les 6 Heures de Sao Paulo. Dès vendredi, l’équipe peaufinait ses réglages en bouclant 282 tours lors des trois séances d’essais libres.
Samedi après-midi, Paul-Loup Chatin et Mick Schumacher s’attaquaient aux qualifications sur la piste brésilienne. À l’issue d’une session extrêmement disputée, le pilote allemand finissait à moins d’un dixième de seconde du top dix tandis que son équipier était 46/1000e plus loin. Les deux A424 se classaient ainsi quinzième et seizième, à moins d’une seconde du temps de référence.
Partant de la huitième ligne sur la grille, Frédéric Makowiecki (n°36) et Ferdinand Habsburg (n°35) prenaient un bon départ pour se hisser aux portes du top dix après des duels haletants face à l’Aston Martin n°009 et la Porsche n°99 et des dépassements spectaculaires sur la Toyota n°8. Leur remontée était ensuite longuement ralentie par le trafic créant un écart important avec la tête de la course tandis que la n°35 était coupée dans son élan en raison d’un problème de batterie du système hybride.
Dans la n°36, Frédéric Makowiecki maintenait son offensive avant de transmettre le témoin à Jules Gounon pour un double relais, rythmé par deux brefs full course yellows et une longue confrontation l’opposant à la Ferrari n°50. Neuvième à deux heures de l’arrivée, le Français cédait le volant à Mick Schumacher. Quatorzième en ressortant des stands, l’Allemand remontait rapidement au neuvième rang.
Après son ultime ravitaillement au début de la dernière heure, Mick Schumacher se lançait à la chasse de la Ferrari n°83, récemment victorieuse aux 24 Heures du Mans. L’Alpine n°36 terminait finalement à moins d’une seconde de sa rivale.
Repartie après plus d’une heure d’arrêt, la voiture sœur n°35 devait se contenter de la dix-huitième place dans la catégorie Hypercar après les efforts de Paul-Loup Chatin et Charles Milesi.
Malgré l’absence de faits de course et bien que partant loin sur la grille sur un circuit où la position de piste est cruciale, l’A424 n°36 parvenait à remonter du quinzième au neuvième rang en dépit d’une première partie de course particulièrement frustrante.
Avec de nouveaux points et de nombreux enseignements récoltés lors de ce rendez-vous ayant réuni 84 741 spectateurs, Alpine Endurance Team entre désormais dans la pause estivale. La rentrée du Championnat du Monde FIA d’Endurance aura lieu à l’occasion de Lone Star Le Mans (5-7 septembre) sur le Circuit des Amériques d’Austin (États-Unis).
Ils ont dit
Équipage n°36
Frédéric Makowiecki
« Si l’on juge notre performance dans son ensemble, nous voyons qu’il reste beaucoup de travail. Le week-end a été compliqué sur certains aspects. La qualification a été difficile, et la course devient donc forcément plus piégeuse. Nous avions un rythme plutôt correct, mais pas suffisant pour viser le top cinq. À nous de travailler dur pour revenir aux avant-postes et aller rechercher des podiums d’ici la fin de saison. »
Jules Gounon
« Nous sommes bien remontés depuis la quinzième place. Frédéric a réalisé un excellent départ avant d’enchaîner avec de très beaux dépassements. Nous terminons neuvièmes, soit un nouveau top dix avec des points à la clé. C’était presque une course sans faute de notre côté, et nous avons extrait le maximum de ce que nous avions. Il faudra analyser ce que nous aurions pu mieux faire, améliorer notre package pour progresser encore à Austin. »
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Mick Schumacher
« Nous n’avons clairement pas maximisé notre potentiel, car je pense que nous pouvions prendre au moins la huitième place. Cela dit, nous pouvons nous satisfaire d’une nouvelle entrée dans les points, ce qui est l’objectif minimum sur chaque course. Nous devrons retenir tous les enseignements de cette course avant de tirer un trait dessus et de nous concentrer sur la prochaine épreuve au Texas. »
Équipage n°35
Ferdinand Habsburg
« Nous étions dans le rythme et nous faisions du bon travail dans l’air propre. Malheureusement, nous avons été victime d’un problème de batterie sur le système hybride, ce qui ne nous était jamais arrivé. L’équipe n’aurait rien pu faire pour l’éviter, donc il n’y a aucun reproche à faire. C’est frustrant, car tout le monde a beaucoup travaillé, j’adore courir au Brésil et je pense que les points étaient à notre portée ce week-end. Nous nous tournons déjà vers Austin, en tirant les leçons de ce qu’il s’est passé pour revenir plus forts. »
Paul-Loup Chatin
« Nous savions que les qualifications seraient un peu compliquées, car il nous manquait de la performance sur un tour. En revanche, les essais avaient montré un bon rythme de course, et c’est ce que nous avons confirmé en début d’épreuve. Malheureusement, ce problème a anéanti toutes nos chances assez tôt. Le sport automobile est parfois ainsi, il faut l’accepter, mais c’est frustrant et dommage comme il y avait peut-être une belle place à aller chercher. »
Charles Milesi
« Ce n’est clairement pas le week-end que nous espérions, mais c’est dans ces moments-là que nous apprenons le plus. Il n’y a pas grand-chose à retenir sportivement, si ce n’est qu’il reste beaucoup de travail pour atteindre le niveau auquel nous aspirons. Nous allons profiter de la pause pour recharger les batteries et tout mettre en œuvre pour rebondir dès Austin. »
Philippe Sinault, Team Principal Alpine Endurance Team
« Nous pouvons tirer de nombreux enseignements de cette épreuve. Nous avons beaucoup progressé avec la voiture par rapport à l’an passé, mais nous manquons l’Hyperpole pour moins d’un dixième de seconde. Cela montre à quel point le niveau est extrêmement relevé et les écarts infimes. En partant loin sur la grille, une course compliquée nous attendait, avec des situations plus délicates à gérer. Malgré cela, les pilotes ont rendu une copie propre, et l’équipe a aussi su réagir pour obtenir une voiture plus performante en course. Nous avons presque fait ce que nous pouvions faire de mieux avec la n°36 compte tenu de notre position de départ. Malheureusement, la n°35 a rencontré un problème inédit de batterie entraînant son arrêt immédiat par mesure de sécurité. C’est frustrant, mais cela a bien été géré et nous avons pu repartir pour continuer à engranger de l’expérience. Nous allons désormais mettre la courte pause estivale à profit avant de nous tourner vers le rendez-vous d’Austin dans un mois et demi seulement. »
Nicolas Lapierre, Directeur Sportif Alpine Endurance Team
« Après des qualifications en deçà de nos attentes, l’objectif était clairement de remonter dans la hiérarchie. Les pilotes ont fait leur part du travail, mais nous avons perdu beaucoup de temps dans le trafic en début de course. Les points sont au rendez-vous, mais nous espérions mieux. Malheureusement, la n°35 a perdu toute chance de bon résultat assez tôt. C’est toujours frustrant, surtout lorsque l’on sait l’engagement de toute l’équipe. Cela dit, cette course était riche d’enseignements. Nous allons analyser en détail ce week-end pour revenir plus forts à la rentrée. »
CLASSEMENTS
6 Heures de São Paulo
1. Cadillac Hertz Team JOTA n°12
9. Alpine Elf Endurance Team n°36
18. Alpine Elf Endurance Team n°35
Championnat du Monde d’Endurance des pilotes Hypercar
1. Calado / Giovinazzi / Pier Guidi – 105 points
13. Gounon / Makowiecki / Schumacher – 36 points
19. Chatin / Habsburg / Milesi – 12 points
Championnat du Monde d’Endurance des constructeurs Hypercar
1. Ferrari – 175 points
6. Alpine – 58 points