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jeudi, mai 1, 2025
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    Alpine entame les derniers teste de l’A390

    Dans un monde automobile où l’électrification redessine les codes de la performance, Alpine s’apprête à frapper un grand coup avec l’A390, son premier sport fastback 100 % électrique. À quelques semaines de sa révélation officielle, prévue pour le 27 mai 2025 à Dieppe, la marque au A fléché peaufine les derniers réglages de ce modèle ambitieux sur la piste exigeante du centre technologique Michelin de Ladoux, en Auvergne.

    Conçu pour marier l’agilité légendaire de l’A110 à l’habitabilité d’une berline cinq places, l’A390 promet une expérience de conduite immersive et polyvalente. Voici une plongée dans les coulisses de ce projet audacieux, entre innovations technologiques, performances dynamiques et héritage sportif.

    Une piste d’essai au service de l’excellence

    Le centre de technologie Michelin à Ladoux, situé dans le Puy-de-Dôme, n’a pas été choisi au hasard. Avec sa piste de 4 100 mètres dédiée aux essais sur sol mouillé, ce complexe est un véritable laboratoire pour tester les limites des véhicules dans des conditions extrêmes. Pour l’A390, ces essais ont permis de valider l’équilibre du châssis et la motricité sur surfaces glissantes, des qualités essentielles pour une voiture qui ambitionne de rivaliser avec des références comme le Porsche Macan électrique ou la Tesla Model 3 Performance.

    Les ingénieurs d’Alpine ont poussé le prototype camouflé dans ses derniers retranchements, scrutant chaque détail du comportement dynamique. Selon Mathieu Sentis, journaliste automobile et pilote d’essai pour L’Argus, l’A390 affiche une légèreté perçue surprenante pour un véhicule électrique de cette taille (4,615 m de long, 1,885 m de large, 1,532 m de haut). La direction douce guide un train avant fidèle, l’arrière accompagne la manœuvre sans décrocher, note-t-il, soulignant une motricité exemplaire grâce à la transmission intégrale et au système Alpine Active Torque Vectoring.

    Une technologie de pointe pour des sensations authentiques

    Au cœur de l’A390, un groupe motopropulseur à trois moteurs électriques – un à l’avant, deux à l’arrière – délivre une puissance estimée entre 350 et 400 ch pour la version de lancement, avec une variante plus radicale à 500 ch prévue pour 2026. Ce système, couplé à l’Alpine Active Torque Vectoring, permet une répartition intelligente du couple pour maximiser l’agilité dans les virages. Testé sur la glace en Laponie et affiné à Ladoux, ce dispositif confère à l’A390 un comportement joueur en mode Track, où l’ESC (contrôle électronique de stabilité) peut être totalement désactivé pour des dérives maîtrisées, évoquant presque une voiture de rallye.

    Cinq modes de conduite, dont le nouveau Track Mode, permettent d’adapter la voiture à toutes les situations, du trajet quotidien aux sessions sur circuit. Cette polyvalence est renforcée par des suspensions spécifiques et une répartition des masses optimisée, visant à contrer le poids inhérent aux batteries électriques. Alpine promet des accélérations comparables à celles de l’A110 R, soit un 0 à 100 km/h en environ 4 secondes, un exploit pour un fastback de ce gabarit.

    Michelin : des pneus taillés pour la performance

    Le partenariat avec Michelin, un acteur incontournable du pneumatique français, est un autre atout de l’A390. Deux montes spécifiques, marquées A39, ont été développées : les Pilot Sport EV en 20 pouces, optimisés pour l’efficacité énergétique et le confort, et les Pilot Sport 4S en 21 pouces, privilégiant l’adhérence maximale. Lors des essais à Ladoux, Mathieu Sentis a constaté que les Pilot Sport 4S offrent une tenue de route supérieure, tandis que les Pilot Sport EV favorisent des glisses plus progressives, idéales pour une conduite ludique sur sol mouillé.

    Ce choix de pneumatiques illustre l’attention portée par Alpine à l’équilibre entre performance et polyvalence. Les Pilot Sport 4S collent littéralement à la piste, mais les Pilot Sport EV permettent de s’amuser sans brutalité, explique Sentis, soulignant la complémentarité des deux options. Ce développement sur mesure avec Michelin, déjà éprouvé sur l’A110 Première Edition en 2017, garantit une adhérence optimale, essentielle pour exploiter pleinement la puissance de l’A390.

    Alpine Drive Sound : une signature sonore immersive

    Pour pallier le silence des moteurs électriques, Alpine a intégré le système Alpine Drive Sound, conçu en collaboration avec le spécialiste audio Devialet. Deux signatures sonores distinctes ont été créées : l’une, sportive, s’inspire de l’A110 sans imiter un moteur thermique, et l’autre, plus discrète, est adaptée à un usage quotidien avec moins de basses fréquences. Réglables en intensité ou désactivables, ces sons visent à enrichir l’expérience de conduite, que ce soit sur circuit ou en ville.

    Testé à Ladoux, ce système ne se contente pas d’ajouter du bruit : il renforce l’immersion en synchronisant les sonorités avec les accélérations et les changements de régime. Sur circuit, le son sportif rappelle subtilement une voiture thermique sans tomber dans la caricature, note un ingénieur d’Alpine. Cette approche, similaire à celle d’Audi avec ses modèles e-tron GT, montre la volonté d’Alpine de préserver une dimension émotionnelle dans l’ère électrique.

    Un design qui mêle héritage et modernité

    Si les prototypes restent camouflés, l’A390 s’inspire du concept A390_β dévoilé au Mondial de Paris 2024. Avec sa silhouette fluide, sa signature lumineuse Cosmic Dust et son bandeau arrière rétroéclairé affichant le nom Alpine, le fastback arbore un style audacieux et distinctif. Le toit légèrement creusé évoque le double bossage de l’A110, tandis que la ligne en Z sur les flancs renforce le lien avec l’héritage de la marque.

    À l’intérieur, le volant sport en cuir Nappa, inspiré des monoplaces de Formule 1, intègre des commandes comme OV (Overtake) pour un boost de puissance et RCH (Recharge) pour optimiser la récupération d’énergie. Ces détails, combinés à des matériaux haut de gamme et à un système audio Devialet, positionnent l’A390 comme un concurrent sérieux face aux SUV premium comme le Cupra Tavascan ou le Ford Capri électrique.

    Une ambition mondiale pour Alpine

    Prévue pour une commercialisation à l’automne 2025, l’A390 sera produite à l’usine de Dieppe, avec des composants (batteries, châssis) issus de l’usine Renault de Douai. Son prix, estimé autour de 70 000 euros pour la version à transmission intégrale, la place en concurrence directe avec des modèles comme le Porsche Macan électrique, bien que son positionnement plus compact et agile pourrait séduire une clientèle en quête de sensations authentiques.

    En s’appuyant sur son savoir-faire en Formule 1 et en endurance, Alpine vise à imposer l’A390 comme une référence des sportives électriques. Nous voulons offrir le plaisir de l’A110 à cinq personnes, déclarait Robert Bonetto, vice-président d’Alpine, lors d’une interview à Automobile Propre. Ce pari audacieux, soutenu par des technologies de pointe et un ancrage français affirmé, pourrait bien redéfinir les attentes dans le segment des fastbacks électriques.

    Un rendez-vous à ne pas manquer

    Le 27 mai 2025, lors d’une conférence retransmise en direct depuis Dieppe, l’Alpine A390 lèvera le voile sur ses ambitions. À l’aube des 70 ans de la marque, ce modèle incarne une nouvelle ère pour Alpine, mêlant innovation, performance et émotion. Si les essais à Ladoux ont Ascalon ont confirmé son potentiel, c’est sur la route et les circuits que l’A390 devra prouver qu’elle mérite l’héritage de l’A110. Les passionnés d’automobile ont déjà rendez-vous pour découvrir ce fastback qui pourrait bien bousculer le marché des électriques sportives.

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    Faris Bouchaala
    Faris Bouchaala
    Journaliste Automobile - Rédacteur en Chef Adjoint
    Grand passionné d’automobile depuis mon enfance, mon objectif au quotidien était de trouver le moyen d'arracher le volant à mon père. Très peu de gens ont la possibilité de transformer leur passion en une carrière, et il se trouve que je suis l'un de ces quelques privilégiés. J’ai rejoint la presse spécialisée en 2010, après un parcours totalement loin du domaine, car au final c’est la passion qui l’emporte.

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