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samedi, juillet 5, 2025
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    Cauchemar des airbags Takata : pourquoi les Dacia ne sont pas concernés ?

    Tandis que le scandale des airbags Takata secoue une nouvelle fois l’industrie automobile avec un rappel massif en 2024, certaines marques en sortent étonnamment indemnes. C’est le cas de Dacia, Renault, Alpine, Peugeot ou encore Kia, qui ont échappé à cette crise aux lourdes conséquences. En France, le rappel concerne surtout Citroën et DS, dont certains modèles restent dangereux vingt ans après leur mise en circulation.

    Ce scandale mondial, né au début des années 2010 et marqué par des décès tragiques, a précipité la faillite de Takata en 2017. Il refait surface en Europe avec une campagne « stop drive » déclenchée par Citroën et DS au printemps 2024, après la mort d’une conductrice à Reims. Pourtant, la dangerosité des airbags au nitrate d’ammonium était connue de longue date.

    La clé : des choix de fournisseurs différents

    Pourquoi certains constructeurs, à l’image de Dacia ou Peugeot, ne sont-ils pas touchés ? La réponse réside dans la stratégie d’approvisionnement. À l’époque où PSA n’était pas encore Stellantis, Peugeot se fournissait chez le Suédois Autoliv, qui utilise un agent propulseur plus stable. Seule la Peugeot iOn, équipée de composants Takata, a été concernée à petite échelle.

    Du côté de Renault et de sa filiale Dacia, la prudence était déjà de mise. Le « livre blanc de la sécurité » de Renault recommandait explicitement d’éviter le nitrate d’ammonium, notamment après les catastrophes industrielles d’AZF à Toulouse et de Beyrouth. Le choix du nitrate de guanidine, jugé plus sûr, s’est avéré judicieux.

    Des stratégies divergentes au sein d’un même groupe

    Le cas Stellantis illustre parfaitement les disparités. Alors que les marques italiennes comme Fiat et Alfa Romeo ont privilégié Autoliv ou ZF, les labels américains du groupe – Jeep, Dodge ou Chrysler – ont largement utilisé des airbags Takata. Résultat : certains modèles européens sont épargnés, tandis que d’autres sont rappelés d’urgence.

    Même constat chez Daimler, où Mercedes est concernée par le scandale, contrairement à Smart. Chez Hyundai-Kia, l’approche est duale : Mobis pour l’essentiel, Autoliv en complément, ce qui a permis d’éviter l’écueil Takata sur la majorité de leurs modèles.

    Un scandale tardif mais désormais pris au sérieux en France

    En France, l’alerte a été lente. Le contrôle technique n’intégrait pas la vérification des airbags jusqu’en 2023. Depuis février de cette même année, les contrôleurs ont l’obligation de signaler la présence d’airbags concernés par les rappels.

    Avec vingt ans de retard sur les premières campagnes américaines lancées par Honda en 2008, la France intensifie enfin les rappels. Le gouvernement pousse à une prise en charge rapide des modèles à risque, après des années d’alerte discrète.

    Une crise évitable ?

    La tragédie aurait-elle pu être atténuée ? Oui, si les choix industriels avaient été plus rigoureux dès le départ. L’exemple de Dacia, Renault, Peugeot ou Hyundai montre qu’une stratégie cohérente en matière de sécurité passive peut éviter le pire. À l’inverse, le scandale Takata rappelle combien la négligence ou les économies de bout de chandelle peuvent coûter cher… en vies humaines.

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    Faris Bouchaala
    Faris Bouchaala
    Journaliste Automobile - Rédacteur en Chef Adjoint
    Grand passionné d’automobile depuis mon enfance, mon objectif au quotidien était de trouver le moyen d'arracher le volant à mon père. Très peu de gens ont la possibilité de transformer leur passion en une carrière, et il se trouve que je suis l'un de ces quelques privilégiés. J’ai rejoint la presse spécialisée en 2010, après un parcours totalement loin du domaine, car au final c’est la passion qui l’emporte.

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