Dans les allées du Mondial de l’Automobile de Paris, qui ouvrira ses portes en octobre 2024, un nouveau venu risque de faire tourner bien des têtes. Le Leapmotor B10, SUV compact 100% électrique, s’apprête à faire son entrée fracassante sur la scène européenne. Un coup de théâtre orchestré par un constructeur chinois dont le nom résonne encore comme une énigme pour beaucoup d’Européens.
Leapmotor, start-up née en 2015 dans les couloirs de la Silicon Valley chinoise, n’a pas attendu longtemps pour montrer les crocs. Après avoir lancé la citadine T03 et le SUV C10 sur le Vieux Continent, voilà que la marque s’attaque au segment des SUV compacts, territoire chasse gardée des Kia EV3 et autres Peugeot e-2008.
Le B10, dont les premières esquisses laissent entrevoir une silhouette à la fois moderne et fonctionnelle, semble avoir été taillé pour séduire le consommateur européen. Porte-à-faux courts, capot incliné, nez pointu : autant d’éléments qui trahissent une volonté de maximiser l’espace intérieur tout en conservant une allure dynamique. Un pari audacieux dans un segment où chaque centimètre cube compte.
Mais c’est sous le capot que se cache peut-être la véritable révolution. Le B10 reposera sur la nouvelle plateforme « B » de Leapmotor, couplée à l’architecture électrique « Leap 3.5 ». Une combinaison qui promet monts et merveilles en termes d’efficience et d’innovations futures. De quoi faire frémir les ingénieurs de Stuttgart ou Munich ?
L’arrivée de Leapmotor en Europe n’est pas le fruit du hasard. La marque chinoise a su s’allier à un poids lourd du secteur : Stellantis. Ce partenariat stratégique offre à Leapmotor les clés du royaume européen : infrastructures de production, réseau de distribution, connaissance du marché. Un tour de force qui pourrait bien rebattre les cartes du secteur.
Car ne nous y trompons pas, l’ambition de Leapmotor va bien au-delà du simple opportunisme commercial. La marque a annoncé son intention de lancer un nouveau modèle chaque année pendant les trois prochaines années. Une cadence infernale qui témoigne d’une volonté farouche de s’imposer sur un marché européen en pleine mutation.
Le prix, nerf de la guerre dans cette conquête du Vieux Continent, pourrait bien être l’arme fatale de Leapmotor. Si le B10 parvient à se positionner sous la barre tarifaire de ses concurrents directs, il pourrait bien séduire une clientèle européenne de plus en plus sensible au rapport qualité-prix.
Reste la question épineuse de l’autonomie. Le C10, avec ses 420 km d’autonomie, a laissé un goût d’inachevé à certains observateurs. Le B10 saura-t-il relever ce défi crucial pour convaincre des consommateurs européens habitués à avaler les kilomètres ?
L’arrivée de Leapmotor en Europe s’inscrit dans un contexte plus large d’offensive des constructeurs chinois sur le marché occidental. Une déferlante qui bouscule les équilibres établis et pousse les acteurs historiques à se réinventer.
Face à cette nouvelle concurrence, les constructeurs européens devront redoubler d’ingéniosité pour conserver leur avantage. Innovation technologique, design avant-gardiste, expérience client : autant de domaines où la bataille fera rage dans les années à venir.
Le Mondial de l’Automobile 2024 s’annonce donc comme un tournant. Le B10 de Leapmotor y fera ses premiers pas sous les projecteurs européens. Un baptême du feu qui dira si la marque chinoise a les épaules pour jouer dans la cour des grands.
Dans les bureaux des constructeurs européens, l’heure n’est plus à la désinvolture. L’arrivée de Leapmotor et de ses compatriotes chinois sur le marché européen est prise très au sérieux. Car au-delà du B10, c’est tout un pan de l’industrie automobile qui pourrait bien être réécrit dans les années à venir.
Alors que le compte à rebours est lancé avant le grand dévoilement du B10 à Paris, une question demeure : l’Europe automobile est-elle prête à accueillir ce nouveau prétendant venu de l’Empire du Milieu ? La réponse se lira peut-être dans les yeux des visiteurs du Mondial, en octobre prochain.