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mardi 11 novembre 2025
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    Quelle est la voiture la plus vendu en 2025 ?

    De janvier à fin octobre 2025, le Toyota RAV4 est la voiture la plus vendue dans le monde avec plus de 2,1 millions d’unités écoulées, une hausse modeste mais décisive de 1,5 % par rapport à 2024. Ce SUV hybride japonais n’est pas seulement un best-seller ; c’est un symbole de résilience face à la tempête électrique qui secoue l’industrie automobile.

    Mais derrière ces chiffres, qu’est-ce qui a permis à ce mastodonte discret de renverser la vapeur ? Et surtout, que dit cette ascension de l’avenir de nos garagistes ? Plongeons dans les coulisses d’un marché en ébullition, où les hybrides reprennent du terrain.

    Une couronne arrachée : Le RAV4, roi d’un royaume en mutation

    Imaginez la scène : en janvier 2025, les analystes de Focus2move, ces gardiens impitoyables des statistiques automobiles, scrutent les premiers relevés globaux. Le Tesla Model Y, champion en titre avec ses 1,8 million d’unités l’année précédente, semble intouchable. Pourtant, neuf mois plus tard, le verdict tombe comme un coup de frein serré : le RAV4 bondit de deux places pour s’installer en tête, talonné par la fidèle Toyota Corolla (1,9 million d’unités, stable comme un vieux diesel). Cette bascule n’est pas un coup de chance ; c’est le fruit d’une stratégie chirurgicale de Toyota, qui a misé sur la polyvalence hybride pour séduire un public lassé des promesses électriques inachevées.

    Analysons ce basculement pas à pas. D’abord, les chiffres parlent d’eux-mêmes : sur 64,67 millions de véhicules légers immatriculés dans 162 pays jusqu’à septembre, les SUV comme le RAV4 captent 45 % du gâteau, boostés par une demande insatiable pour des machines familiales, fiables et… abordables en entretien. Le RAV4, avec ses motorisations hybrides non rechargeables (à partir de 218 ch en 4×2), offre un équilibre parfait : 6.4 l/100km en cycle mixte, une autonomie totale flirtant les 800 km sans une recharge en vue, et un prix d’entrée autour de 44 950 € en Europe – accessible quand le Model Y frôle les 50 000 € avec ses incertitudes sur les bornes.

    En Chine, où 29,9 % des ventes mondiales se concentrent, le RAV4 explose grâce à des versions adaptées aux routes cabossées et aux familles en expansion. Résultat ? Une croissance de 1,5 % qui, multipliée par des millions d’unités, creuse un écart insurmontable. Toyota n’a pas inventé la roue ; il l’a simplement rendue plus verte sans la compliquer.

    Cette victoire révèle une fracture dans l’industrie. Les sources comme Statista et JATO Dynamics soulignent que les ventes d’hybrides non rechargeables ont grimpé de 20 % en 2025, contre une stagnation des purs électriques (-10 % globalement). Pourquoi ? Les subventions qui s’essoufflent en Europe et aux États-Unis, couplées à une infrastructure de recharge encore bancale, poussent les acheteurs vers des solutions « sans regret ». Le RAV4 incarne cela : un SUV qui roule à l’essence en ville si besoin, mais qui hybride intelligemment pour les longs trajets.

    En France, où le marché neuf recule de 6,25 % sur neuf mois (1,18 million d’unités), il se vend déjà 1 500 exemplaires par mois, dominant les SUV compacts face à un Nissan Qashqai ou un Hyundai Tucson en perte de vitesse.

    Le top 5 mondial : Une arène où les pick-ups US défient les citadines asiatiques

    Pour bien cerner l’ascension du RAV4, zoomons sur le podium élargi, fruit d’une agrégation de données Focus2move et Automotive News jusqu’à octobre. Ce classement n’est pas qu’une liste ; c’est un miroir des appétits planétaires, où l’Amérique adore ses monstres chromés et l’Asie ses boîtes à malice.

    RangModèleVentes YTD (millions)Évolution vs 2024Analyse clé
    1Toyota RAV42,1+1,5 %Hybride roi : fiabilité japonaise + polyvalence conquèrent Chine et Europe.
    2Toyota Corolla1,90 %Best-seller historique stable, mais menacé par l’électrification forcée.
    3Tesla Model Y1,8-11,2 %Chute libre : fin des incitatifs et concurrence chinoise (BYD) plombent l’EV star.
    4Ford F-Series1,6+2 %Pick-up invincible aux US : 400 000 unités en H1, boosté par l’hybride mild.
    5Honda CR-V1,4+3 %Concurrent direct du RAV4 : +0,5 % global, mais +20 % en hybride aux US.

    Prenons chaque entrée au scalpel. La Corolla, icône depuis 1966 avec 50 millions d’unités cumulées, tient bon grâce à sa réputation de « voiture pour tous » – compacte, économique, et maintenant hybride. Mais sa stabilité masque une vulnérabilité : en Europe, les citadines comme la Renault Clio (50 000 unités YTD en France) la narguent sur le segment urbain. Quant au Model Y, sa dégringolade de 11,2 % est un séisme : d’un record de 1,2 million en 2023, il passe à une « social statement » boycottée par les indécis. Les experts de RHO Motion pointent du doigt les règles fiscales plus strictes (crédit d’impôt US revu à la baisse) et une autonomie réelle décevante en hiver. En Chine, où les ventes EV bondissent de 12 %, c’est BYD qui grignote, pas Tesla.

    Le duo Ford F-Series et Honda CR-V complète ce tableau bipolaire. Le F-150, vendu près de 400 000 fois en six mois aux States, incarne l’Amérique des grands espaces : +12 % grâce à une version hybride qui allie remorquage et sobriété. Le CR-V, lui, progresse de 3 % mondialement, porté par une refonte 2025 qui le rend plus agile que le RAV4 en conduite dynamique – un atout pour les marchés européens où les SUV « fun » gagnent du terrain. Ensemble, ces cinq modèles captent 40 % des ventes globales, un monopole qui interroge : l’industrie se réduit-elle à des clones hybrides, ou ces chiffres masquent-ils une diversification sous-jacente ?

    Tendances 2025 : Hybrides en fête, électriques en standby – Le marché sous le capot

    Au-delà des modèles stars, le marché automobile 2025 est un cocktail Molotov : +2 % global (80,4 millions d’unités prévues par le VDA), mais avec des disparités criantes. La Chine caracole à +6,3 % (23,2 millions d’unités), dopée par les SUV locaux ; l’Europe patine à -8 % en France, minée par l’inflation et les ZFE (zones à faibles émissions). Et les motorisations ? Les hybrides non rechargeables, fer de lance du RAV4, explosent de 20 %, captant les âmes pragmatiques qui veulent du vert sans le vertige des bornes. Les EV, eux, progressent de 18 % en janvier (700 000 en Chine), mais stagnent ensuite, freinés par des coûts batteries en hausse et une adoption « hétérogène » (AIE).

    Cette vague hybride n’est pas anodine. Elle reflète un consommateur mature : 30 % des ventes VE prévues fin 2025, mais avec un bémol pour les SUV électriques comme le Model Y, pénalisés par des autonomies réelles de 300 km en hiver. Toyota, avec sa Safety Sense 4.0 (freinage d’urgence avancé, maintien de voie IA), surfe sur cette prudence. En bonus, les nouveautés 2025 – Dacia Bigster Hybrid à 25 000 €, Citroën C5 Aircross PHEV – renforcent cette tendance, rendant l’hybride « accessible » face à des EV premium comme le Kia EV3 (320 km d’autonomie pour 35 000 €).

    L’avenir en ligne de mire : Toyota, le phénix hybride face à une industrie électrique ?

    Que nous réserve demain ? Le RAV4 actuel, sept ans au compteur, s’apprête à passer la main à une sixième génération dévoilée le 21 mai 2025 : plus aérodynamique pour booster l’autonomie (jusqu’à 120 km en PHEV avec tech BYD), un intérieur tout-terrain et des prix stables autour de 37 000 $ aux US. Toyota Group, leader avec 12,4 % de parts (+4,1 %), devance Volkswagen et Hyundai, mais BYD (+3,7 %) et Geely (+69,7 %) talonnent en EV.

    Pour les Français, où la Clio règne en local (mais pas mondial), ce triomphe du RAV4 sonne comme un appel : optez pour l’hybride si vous roulez mixte, EV si urbain. En attendant, ce SUV japonais nous rappelle que dans l’auto, la vitesse n’est rien sans l’endurance.

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    Faris Bouchaala
    Faris Bouchaala
    Journaliste Automobile - Rédacteur en Chef Adjoint
    Grand passionné d’automobile depuis mon enfance, mon objectif au quotidien était de trouver le moyen d'arracher le volant à mon père. Très peu de gens ont la possibilité de transformer leur passion en une carrière, et il se trouve que je suis l'un de ces quelques privilégiés. J’ai rejoint la presse spécialisée en 2010, après un parcours totalement loin du domaine, car au final c’est la passion qui l’emporte.

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