Schumacher CLRT Spa Supercup 2024 Porsche
Schumacher CLRT Spa Supercup 2024 Porsche

Avec cette cinquième victoire en six courses décrochée en lever de rideau du Grand Prix de Belgique, Schumacher CLRT Racing Team n’a pas seulement pris le large au classement des Teams de la Porsche Mobil 1 Supercup. Au niveau des pilotes, si Larry ten Voorde garde le leadership, Marvin Klein s’est positionné parmi les candidats au titre en remportant sa première victoire de la saison à Spa-Francorchamps alors qu’il reste deux épreuves à disputer. De son côté, Alessandro Ghiretti a inscrit un nouveau Top 5 qui légitime ses espoirs d’entrer dans le quinté final du championnat.

Pole position, cavalier seul et victoire ! Marvin Klein a superbement maitrisé les pièges du toboggan ardennais malgré une concurrence féroce, des conditions de piste changeantes lors des séances d’essais et deux neutralisations en course. Son avance sous le drapeau atteignait 2’’777 !

Parti de l’extérieur d’une première ligne 100% Schumacher CLRT Racing Team, Larry ten Voorde s’est fait challenger au départ pour se retrouver à la lutte avec un adversaire dans le Raidillon, perdant ainsi une partie de son élan. D’autres pilotes ont tenté leur chance de façon quelque peu désordonnée à la chicane des Combes et au bout du compte le rival n°1 du Néerlandais en a profité pour prendre la 3e place. A l’entrée du dernier tour, Larry a tenté une attaque à la corde de l’épingle de la Source. On a retenu son souffle jusqu’aux Combes mais le leader du championnat a dû se contenter de la 4e place.

Au premier virage, les trois Porsche 911 GT3 Cup de Schumacher CLRT Racing Team étaient aux trois premières places. Grâce à un excellent envol depuis sa 5e position sur la grille, Alessandro Ghiretti venait de se propulser dans les roues de ses deux coéquipiers partis en première ligne. La confusion des Combes n’a en revanche pas été favorable au pilote Junior Porsche Motorsport 2024 qui s’est par la suite employé pour revenir et se classer 5e.

Spa-Francorchamps sur le pitwall avec Benjamin Floch, ingénieur Schumacher CLRT Racing Team en Porsche Mobil 1 Supercup…

Ce Breton d’origine fait partie des ingénieurs les plus expérimentés du paddock : il a travaillé sur ses premières Porsche en 2001 ! Nombreuses sont les générations de 911 dont il connait tous les secrets, du type 993 aux 992 d’aujourd’hui. Mais il a exploré d’autres terrains de jeux comme la monoplace, les voitures de Tourisme et les sport-prototypes. Il a accepté d’éclairer notre curiosité sur les coulisses d’un métier pas comme les autres…

A Spa, vous avez dû faire face à l’évolution des conditions météo

B.J.: Oui, mais nous n’avons pas eu recours aux pneus pluie. Nous avons roulé sur piste séchante en essais libres, en qualification également mais il s’est mis à pleuvoir à la fin et le soleil est revenu dimanche pour la course. En Supercup, on dispose de peu de temps de roulage et le niveau est très haut donc il faut être prêt pour toutes les éventualités. Le job des ingés consiste à préparer des scénarios de réglages et on fait des briefings pour que tout le monde soit conscient de ce qui va se passer selon les circonstances, particulièrement lors les deux moments clés du week-end.

On imagine que la « qualif » en fait partie ?

B.J.: C’est un moment tellement important pour nous, la qualif, c’est 80% du meeting. Après, c’est 10% pour le départ, 5% le premier tour et 5% le reste de la course. J’exagère à peine. Et c’est un exercice qui n’est pas simple et qui cause pas mal de stress, surtout dans les conditions vécues à Spa. Je vais être honnête, je fais ça depuis 24 ans, malgré tout après la qualif, je suis KO, crevé. De plus, nos essais libres ont souvent lieu le vendredi soir, donc on quitte le circuit tard parce qu’il faut tout préparer pour la qualif du lendemain. A Spa, on est arrivés tôt samedi matin du fait de l’instabilité météo. Sur un meeting sans risque de pluie, on est quand même un poil plus serein. A Spa, la qualif n’a pas été simple mais je pense qu’on a choisi la bonne stratégie. On est sorti au bon moment, on a passé les pneus comme il fallait et on a fait 1 et 2. Malheureusement Alessandro fait P5 car il est gêné dans son tour rapide. Mais voilà, on avait le potentiel pour faire 1, 2, 3, nos voitures de pointe étaient vraiment devant en performance et on colle une demi-seconde à nos plus proches concurrents.

N’est-ce pas difficile d’avoir trois pilotes qui peuvent et veulent jouer la gagne dans la même équipe ?

B.J.: On fait tout notre possible pour que ça se passe bien. On est hyper transparent, ils ont tous le même matériel, on ne fait pas une voiture pour untel et une différente pour l’autre, on leur donne l’assurance qu’ils sont traités de la même manière et qu’ils auront la même chance. Il se peut qu’on fasse une petite adaptation en fonction du style de pilotage ou de la place de départ, car selon que l’on parte 10e ou en pole position, l’exercice sera différent. Mais dans ce cas, on en parle entre ingénieurs. Cette année, nos pilotes s’entendent bien, il y a pas mal d’échanges. Sur les meetings, on met aussi à leur disposition des ordis avec les datas de tout le monde. Gérer des pilotes qui sont en concurrence direct, ça peut être compliqué, mais ce sont des problèmes de riche ! Nos trois voitures peuvent faire 1, 2, 3 presque tous les week-ends, il y a des situations plus délicates à gérer !

Benjamin Floch, comme Schumacher CLRT Racing Team, n’a encore jamais gagné la Porsche Mobil 1 Supercup… Le titre se jouera à Zandvoort (du 23 au 25 août) ou à Monza (du 29 août au 1er septembre). Mais une autre échéance est dans l’air pour celui qui compte aujourd’hui 97 victoires dans les différentes coupes Porsche ! On se tient prêt pour le fest-noz de la centième ?