Dans un secteur automobile en pleine mutation, Nissan traverse une crise financière majeure qui pourrait mettre en péril son avenir. Le constructeur japonais n’a plus qu’une année devant lui pour redresser une situation qui se dégrade rapidement, sous peine de faire face à des conséquences catastrophiques.
Un effondrement inquiétant des performances
Le thermomètre financier de Nissan affiche des températures glaciales : sa marge opérationnelle s’est effondrée à un niveau critique de 0,5%. Ce chiffre est d’autant plus alarmant qu’il contraste violemment avec les performances de son partenaire historique Renault, qui affiche une santé florissante avec une marge proche de 7%. Une ironie du sort, alors que le constructeur japonais avait réclamé et obtenu plus d’indépendance vis-à-vis de son allié français.
Une restructuration massive en cours
Face à cette situation critique, Nissan a déjà enclenché un plan de sauvetage draconien. La mesure la plus spectaculaire concerne les effectifs, avec l’annonce d’une potentielle suppression de 9 000 postes à l’échelle mondiale, touchant principalement les sites de production. Une décision qui témoigne de l’urgence de la situation.
La menace d’une dette colossale
Les projections financières dressent un tableau préoccupant : sans changement radical de trajectoire, la dette pourrait franchir la barre des 5 milliards de dollars d’ici 2026. Cette situation n’affecte pas uniquement Nissan, mais impacte également Renault, qui conserve plus de 30% du capital de son partenaire japonais.
Des ressources limitées pour un défi majeur
Si la direction affiche encore une certaine sérénité, c’est qu’elle dispose de quelques atouts dans sa manche : une division « finance » qui reste performante et une trésorerie nette confortable de plus de 8 milliards de dollars. Cependant, ces ressources ne garantissent qu’une année de répit avant que la situation ne devienne véritablement critique.
Un contexte géopolitique défavorable
La situation est d’autant plus complexe que Nissan doit composer avec un contexte international tendu. La production au Mexique, stratégique pour le groupe, pourrait devenir un handicap majeur face aux menaces américaines de taxation des importations. Une situation particulièrement préoccupante quand on sait que les États-Unis représentent le marché le plus important et le plus rentable pour le constructeur.
Le défi qui attend Nissan est donc multiple : redresser rapidement sa rentabilité opérationnelle, contenir l’explosion de sa dette, tout en maintenant les investissements nécessaires dans l’électrification et les nouvelles technologies, essentiels pour rester compétitif dans un marché en pleine transformation. Les douze prochains mois seront décisifs pour l’avenir du constructeur japonais.