Symbole de fiabilité depuis des décennies, Toyota doit pourtant affronter une double campagne de rappel en France. Plus de 90 000 véhicules sont concernés : d’un côté, des modèles récents équipés d’un écran numérique défectueux, de l’autre, des utilitaires diesel dont le système antipollution peut passer à côté d’une panne sérieuse.
Écrans en panne : 80 000 voitures rappelées
Le chiffre est impressionnant : 80 345 Toyota et Lexus circulant en France doivent revenir en atelier. En cause, un bug dans l’écran numérique 12,3 pouces installé sur une large gamme. Le logiciel enregistre en boucle certaines données dans sa mémoire, ce qui finit par saturer le système. À terme, l’écran peut s’éteindre définitivement.
La liste des modèles touchés s’allonge : Yaris, Yaris Cross, C-HR, Corolla, Corolla Cross, Highlander, RAV4, mais aussi les Lexus LBX et LM. Tous ont été produits entre octobre 2022 et avril 2025.
La parade est simple : inspection de l’écran et reprogrammation. Si l’afficheur est déjà hors service, il sera remplacé. L’opération, gratuite, dure entre une heure et deux heures trente. Un soulagement quand on sait qu’un écran de ce type peut valoir plusieurs centaines, voire milliers d’euros. Pour Toyota, en revanche, l’affaire tombe mal : la marque mise sur ces interfaces numériques pour moderniser son image, et sa réputation de fiabilité est mise à l’épreuve. Les propriétaires recevront un courrier recommandé, mais ils peuvent d’ores et déjà vérifier leur numéro VIN sur le site du constructeur.
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Utilitaires : pollution masquée
L’autre rappel vise un secteur stratégique : les utilitaires. Près de 9 714 Proace et Proace City sont rappelés pour un problème de calculateur moteur. Dans ces modèles équipés de blocs 1.5 et 2.0 D-4D, une erreur d’étalonnage de l’ECU fausse le traitement des données. Concrètement, si le système SCR ou le filtre à particules tombe en panne, le voyant de dysfonctionnement peut rester éteint. Résultat : le véhicule continue à rouler tout en émettant des oxydes d’azote bien au-dessus des normes Euro 6.2, sans alerte pour le conducteur.
Ce défaut ne concerne pas uniquement Toyota. Les utilitaires Proace étant développés avec Stellantis, Peugeot, Citroën et Opel sont également touchés par ce problème commun. Les véhicules rappelés ont été produits entre décembre 2017 et décembre 2021. La correction se fait par une simple reprogrammation du calculateur, une opération de trente minutes mais indispensable pour rester en règle.
À noter enfin que certains de ces Proace ont déjà été rappelés récemment pour un autre souci : un problème de chaîne d’arbre à cames sur le moteur 1.5 BlueHDi.
