Faisant suite à l’annonce de la composition du gouvernement Barnier samedi 21 septembre, France Hydrogène souligne l’importance donnée aux batailles à mener pour la décarbonation, la réindustrialisation et la souveraineté économique, avec les nominations respectives d’Agnès Pannier-Runacher en tant que ministre de la Transition écologique, de l’Energie, du Climat et de la Prévention des risques, et d’Antoine Armand, ministre de l’Economie, des Finances et de l’Industrie.
Au cours de l’année et demie passée à la tête du ministère de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher avait fait preuve d’un engagement, d’une efficacité, et d’une compréhension des questions énergétiques et climatiques ainsi que des enjeux de la filière hydrogène, unanimement reconnus. Ce passage avait notamment été marqué par une projection diplomatique intense de la France dans les négociations sur le paquet climatique européen « Fit for 55 » : ce retour sera crucial pour la filière hydrogène française, au moment où il est impératif de faire reconnaître le rôle des PPAs (Power purchase agreements) nucléaires dans l’acte délégué qui va définir l’hydrogène bas-carbone.
Surtout, France Hydrogène compte vivement sur la nomination d’Agnès Pannier-Runacher pour l’aboutissement rapide de la révision de la Stratégie nationale hydrogène (SNH2) : avec la finalisation d’une nouvelle Programmation pluriannuelle de l’énergie et Stratégie nationale bas-carbone, la SNH2 est indispensable pour doter la filière d’un cap clair et la rendre en mesure d’engager les investissements massifs nécessaires à l’atteinte des objectifs climatiques et industriels nationaux.
France Hydrogène a confiance en cette nomination pour le lancement rapide et à hauteur des besoins, des dispositifs de soutien prévus par le plan France 2030, particulièrement le mécanisme de soutien à la production d’hydrogène par électrolyse déjà porté par la ministre il y a un an, ainsi que des décrets d’application de la TIRUERT (Taxe Incitative Relative à l’Utilisation d’Energie Renouvelable dans le Transport). L’appel d’offre Grands projets de décarbonation industriels, actuellement en consultation, sera également pivot pour le futur des industries de base en France, et devra être en mesure de financer notamment le déploiement de nouvelles capacités décarbonées de production sidérurgique et d’engrais azotés.
A ce titre, les premières annonces du nouveau ministre de l’Économie Antoine Armand, constituent une excellente nouvelle : refus de tout « sous-investissement dans notre avenir économique et écologique », et lien étroit établi entre l’avenir industriel français et « une transition écologique aboutie ». Les principes des rapports Ferry-Mahfouz et Draghi doivent guider l’action publique et la capacité à investir maintenant. France Hydrogène indique par ailleurs que cet effort n’est pas à situer uniquement sur le plan de l’investissement public, mais aussi – et surtout à terme – sur l’élaboration de régulations favorables à la décarbonation. France Hydrogène félicite également Olga Givernet, ministre déléguée à l’Energie ; Marc Ferracci, ministre délégué chargé de l’industrie ; ainsi que François Durovray, ministre délégué chargé des transports. Nous espérons bâtir un dialogue constructif, fécond et attentif aux problématiques environnementales en lien étroit avec leurs secteurs respectifs.
Philippe Boucly, président de France Hydrogène
« La nomination d’Agnès Pannier-Runacher est une excellente nouvelle, nous avons déjà constaté l’efficacité de son action par le passé. Celle d’Antoine Armand également : son rôle dans le rapport sur la perte de souveraineté énergétique, et ses premières déclarations dimanche, témoignent d’une vision à long terme de l’intérêt général et de la gestion des finances. Du retard a été pris, et nous attendons désormais une accélération vive des actions gouvernementales en faveur de la filière hydrogène : se doter d’un cap et d’une boussole avec une stratégie hydrogène révisée, prévoir dans le PLF 2025 les crédits nécessaires pour engager les dispositifs de soutien promis. Comme toujours, nous nous tenons à l’écoute pour échanger et œuvrer à l’atteinte des objectifs climatiques aux niveaux national et international ».