La course aux robots humanoïdes - Atlas de Hyundai prend l'avantage face à l'Optimus de Tesla
La course aux robots humanoïdes - Atlas de Hyundai prend l'avantage face à l'Optimus de Tesla

Dans la bataille des robots humanoïdes, un nouveau chapitre vient de s’écrire. Alors que Tesla peine à convaincre avec son Optimus, Hyundai et sa filiale Boston Dynamics marquent des points décisifs avec leur robot Atlas, démontrant une réelle autonomie dans l’exécution de tâches industrielles.

Le contraste est saisissant. D’un côté, la présentation d’Optimus par Tesla le 10 octobre dernier a soulevé plus de questions que d’enthousiasme. Les révélations ultérieures indiquant que le robot était largement télécommandé lors de sa démonstration ont jeté un doute sur sa maturité technologique. Un recul notable pour Elon Musk, qui promettait une production en masse dès 2025 et un déploiement dans les usines Tesla à l’horizon 2026.

De l’autre, Atlas, initialement conçu pour les interventions en zone de catastrophe, impressionne par ses capacités réelles. Sa dernière version, entièrement électrique, se distingue par sa capacité à accomplir des tâches complexes en environnement industriel de manière véritablement autonome. Les vidéos promotionnelles récentes montrent un robot capable de trier des objets, d’identifier les points de préhension appropriés et même d’apprendre de ses erreurs sans intervention humaine.

« Le passage aux actionneurs électriques représente une avancée majeure, » explique un expert du secteur. « Cette simplification technique rend la production en série plus accessible tout en permettant un contrôle plus précis. » Une approche que Tesla avait également adoptée pour Optimus, en standardisant ses 28 actionneurs en seulement six types.

Cependant, Tesla conserve des atouts majeurs. Selon le Professeur Jeon Jin-woo, chercheur principal à l’Institut coréen pour l’avancement de l’industrie robotique, l’approche basée sur les données de Tesla pourrait s’avérer déterminante. « Optimus imite les mouvements humains grâce aux données collectées dans les usines Tesla, tandis qu’Atlas privilégie des mouvements spécifiquement robotiques, » souligne-t-il. Cette différence pourrait faciliter l’intégration d’Optimus dans les chaînes de montage existantes.

La question de la viabilité commerciale reste néanmoins posée pour les deux concurrents. Tesla évoque un prix entre 20 000 et 30 000 dollars pour Optimus, mais peine à définir clairement ses applications industrielles. Boston Dynamics, de son côté, avance prudemment et n’a pas encore annoncé de calendrier de commercialisation.

Pour Kang Hee-jin, analyste chez Samsung Securities, le succès commercial dépendra de la capacité des fabricants à définir clairement l’utilité de leurs robots. « Sans application précise, il est difficile pour les investisseurs d’évaluer le potentiel de ces technologies, quel que soit leur prix. »

Cette course technologique illustre les défis complexes de la robotique humanoïde : au-delà des démonstrations spectaculaires, c’est la capacité à offrir des solutions pratiques et économiquement viables qui déterminera le vainqueur.