Les États-Unis, en collaboration avec plusieurs de leurs alliés, étudient la possibilité d’interdire l’utilisation de logiciels d’origine chinoise dans les véhicules connectés à conduite autonome. Cette initiative, motivée par des préoccupations de sécurité nationale, pourrait avoir des répercussions importantes sur l’industrie automobile mondiale et les relations sino-américaines.
Selon des informations rapportées par l’agence Reuters, le Secrétaire au Commerce des États-Unis (SecCom) prévoit de proposer cette interdiction dans les semaines à venir. Les autorités américaines considèrent que ces logiciels embarqués constituent une menace potentielle pour la vie privée des conducteurs, craignant que des entreprises chinoises puissent collecter et exploiter des données sensibles.
Cette mesure ciblerait principalement les véhicules autonomes de niveau 3 et supérieur, ce qui pourrait impacter significativement le développement et les essais de prototypes équipés de technologies chinoises sur le sol américain.
L’initiative américaine semble trouver un écho favorable auprès de plusieurs alliés. Une réunion tenue le 7 août, en présence de représentants australiens, canadiens, européens, indiens, japonais, sud-coréens et britanniques, a abordé les « risques liés aux données et à la cybersécurité associés aux véhicules connectés et à certains de leurs composants ». Cette convergence de vues laisse présager une possible extension de l’interdiction à d’autres marchés majeurs.
Une telle décision pourrait avoir des conséquences considérables sur les exportations de véhicules chinois vers ces marchés, ce qui a provoqué une réaction immédiate des autorités de Pékin. Un porte-parole de l’ambassade de Chine à Washington a exhorté les États-Unis à « respecter sérieusement les principes de libre marché et les règles du commerce international », promettant que la Chine défendrait fermement ses droits et intérêts légitimes.
Cette situation s’inscrit dans un contexte de tensions persistantes entre la Chine et les États-Unis, malgré des efforts récents pour renouer le dialogue. Elle illustre les préoccupations croissantes concernant la sécurité des données dans l’ère des véhicules connectés et autonomes, ainsi que les enjeux géopolitiques et économiques qui y sont liés.
Si elle se concrétise, cette interdiction pourrait redessiner le paysage de l’industrie automobile mondiale, en particulier dans le domaine des technologies de conduite autonome, et accentuer la fragmentation du marché automobile mondial entre les sphères d’influence américaine et chinoise.
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