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jeudi, octobre 30, 2025
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    Stellantis : +13 % de chiffre d’affaires au T3 2025

    Stellantis a dévoilé ses résultats trimestriels en nette progression avec un chiffre d’affaires net de 37,2 milliards d’euros, en hausse de 13 % sur un an, et 1,3 million de facturations consolidées (+13 %).

    Cette performance, la première croissance annuelle depuis deux trimestres, marque un tournant après une année 2024 marquée par des ajustements de stocks agressifs et des lancements décalés. Portée par l’Amérique du Nord et une stratégie produit offensive, elle valide les choix d’Antonio Filosa, CEO depuis janvier 2025. Reste à transformer ce rebond en rentabilité durable.

    Analyse des chiffres : le Nord tire, l’Europe résiste

    L’Amérique du Nord, cœur de valeur du groupe avec 60 % du CA, explose grâce à une augmentation de 35 % des facturations (+104 000 unités) liée à la normalisation des stocks concessionnaires. En 2024, Stellantis avait réduit de 200 000 unités pour assainir les parcs. En 2025, la production repart, boostée par le retour du Ram 1500 HEMI V8 en septembre et des ventes en hausse de 6 % au T3. La part de marché US atteint 8,7 % en septembre, son plus haut niveau depuis 15 mois.

    L’Europe élargie progresse modestement avec un CA en hausse de 4 % mais perd du terrain en volume (-8 %, -47 000 unités). La part EU30 tombe à 15,4 %, pénalisée par la France et l’Italie – marchés clés où Stellantis est sur-exposé aux segments B et VUL. Les lancements C3, C3 Aircross, Frontera, Grande Panda regagnent 1,9 point en B, mais la transition EV pèse puisque seulement 15 % des ventes sont électrifiées contre 25 % en NA.

    Le Moyen-Orient & Afrique progresse de 6 % et l’Amérique du Sud recule de 5 %, complétant un tableau contrasté. Sur neuf mois, le CA cumulé atteint 109 milliards d’euros (+5 %), mais les facturations baissent de 2 % – signe que le rattrapage est encore partiel.

    Stratégie produit : 6 lancés, 4 à venir

    Stellantis a lancé six des dix modèles prévus pour 2025 avec Citroën C3/Aircross, Opel Frontera, Fiat Grande Panda en Europe pour dynamiser le segment B, et Ram 1500/2500, Dodge Charger Scat Pack/Daytona en Amérique du Nord. Au quatrième trimestre de l’année en cours, les lancements des nouveaux Jeep Cherokee, Fiat 500 Hybrid et DS No.8 illustrent la nouvelle doctrine d’Antonio Filosa, exprimant une liberté de choix entre ICE, hybride ou EV et un rythme cadencé de 19 restylages d’ici 2029. Après les reports 2024 (Cherokee, Durango), Stellantis rattrape son retard, mais la concurrence chinoise (BYD Seal U) et européenne (VW ID.3 restylée) presse.

    Investissement US : 13 milliards pour 50 % de capacité en plus

    Le 14 octobre, Stellantis a annoncé 13 milliards de dollars sur 4 ans – record historique. L’objectif est d’augmenter la production US de 50 % et de créer 5 000 emplois. L’usine de Belvidere (Illinois) rouvrira pour assembler les Jeep Cherokee et Compass. À Toledo (Ohio), un midsize pickup Ram sera produit. Warren (Michigan) fabriquera un grand SUV en version REEV (électrique avec prolongateur d’autonomie) et ICE. La nouvelle génération Dodge Durango sortira de Detroit. Enfin, Kokomo (Indiana) produira le moteur GMET4 EVO. Ce plan répond à trois défis : compétitivité EV avec le REEV pour pallier le manque de bornes, emploi politique avec 5 000 jobs dans des États clés avant 2026, et rentabilité NA avec une marge >10 % visée vs 8 % 2024.

    Gouvernance et prévisions : S2 en hausse, mais charges à venir

    Nominations le 8 octobre renforcent les équipes régionales. Pour le S2 2025, le CA, l’AOI et le cash-flow sont attendus en hausse vs S1. Des charges exceptionnelles prévues (révision garanties, ajustements stratégiques) seront exclues de l’AOI. La transparence sur les coûts montre une gestion proactive, mais les investisseurs scruteront l’impact réel.

    Rebond tactique, défi structurel

    Stellantis sort du tunnel avec +13 % T3, stocks maîtrisés et lancements repris. L’investissement US et la flexibilité produit (REEV, ICE) sont des paris gagnants à court terme. Mais l’Europe reste fragile (part marché en baisse, EV lent), et la concurrence chinoise s’installe. Filosa a remis la machine en route – maintenant, il faut tenir le cap rentabilité. Un groupe qui accélère, mais pas encore en pole position.

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    Faris Bouchaala
    Faris Bouchaala
    Journaliste Automobile - Rédacteur en Chef Adjoint
    Grand passionné d’automobile depuis mon enfance, mon objectif au quotidien était de trouver le moyen d'arracher le volant à mon père. Très peu de gens ont la possibilité de transformer leur passion en une carrière, et il se trouve que je suis l'un de ces quelques privilégiés. J’ai rejoint la presse spécialisée en 2010, après un parcours totalement loin du domaine, car au final c’est la passion qui l’emporte.

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